Good Morning Babilonia

Good Morning Babilonia

Paolo Taviani, Vittorio Taviani
Italie / 1986 / 118 min

Avec Vincent Spano, Greta Scacchi.

Deux frères toscans, sculpteurs et restaurateurs d'églises, partent tenter leur chance aux États-Unis. Ils tentent de se faire embaucher sur le tournage d'Intolérance de D.W. Griffith.

Restauré en 2018 par le Centro Sperimentale di Cinematografia-Cineteca Nazionale et l'Istituto Luce-Cinecittà à partir des négatifs originaux et d'internégatifs. Travaux réalisés à Cinecittà, validés par Paolo Taviani. Étalonnage par Giuseppe Lanci. Restauration de la bande-son par Federico Savina.


Dix ans après l'obtention de la Palme d'or à Cannes pour Padre padrone, les frère Taviani sont invités à Hollywood. Ils s'inspirent de l'histoire véridique de trois (deux, pour le film) artisans italiens qui travaillèrent pour D. W. Griffith. Mais les réalisateurs décident de traiter leur sujet du côté de l'ombre, celle des artisans, des figurants, de ceux qui ne laissent pas de traces, du côté de la création collective plutôt que du génie artistique solitaire. À la nouveauté du cinéma, art des foules et du présent, s'opposent les artisans du vieux continent porteurs de toute une histoire de l'art et d'une tradition millénaire. Sous forme de fable, à la fois légère et mélodramatique, les frères Taviani creusent leurs thèmes fétiches : la famille (on retrouve Omero Antonutti dans le rôle du patriarche), l'importance de la filiation, les retournements de destin et les passions amoureuses fraîches mais vouées au tragique. En tension entre le nouveau monde et l'ancien, entre l'art des cathédrales romanes et l'art nouveau du cinéma, le film est un hommage aux pionniers des premiers temps époque d'émerveillements techniques (et à Chaplin en particulier). Mais aussi un hommage au cinéma comme ultime moyen de transcender la mort.

Wafa Ghermani