Main basse sur la ville

Main basse sur la ville Le Mani sulla città

Francesco Rosi
Italie / 1963 / 110 min

Avec Rod Steiger, Salvo Randone, Guido Alberti.

Naples, début des années 1960. À l'approche des élections municipales, un chantier de démolition provoque l'effondrement meurtrier d'un immeuble mitoyen. Une commission d'enquête est alors constituée.

Première restauration en 4K du film par Cinématographique Lyre (Paris) et Titanus (Rome), avec la collaboration du CNC et de la Cinémathèque de Toulouse. Travaux techniques menés par Cinecitta Studios (Rome) et Hiventy (Paris) à partir des éléments négatifs originaux.


Lion d’or au Festival de Venise 1963, Main basse sur la ville est une plongée captivante dans les rouages de la gestion d’une ville italienne. Rosi y dénonce la spéculation immobilière et les arrangements entre politiques locaux et promoteurs véreux. Le spectateur sera prévenu : « Les personnages et les faits racontés ici sont fictifs, alors que sont bien réels le climat social et le milieu qui les ont générés ». Ravagée par les bombardements, Naples connaît après la guerre un développement urbain sauvage de grande ampleur. Élus de gauche et du centre tentent de faire éclater la vérité sur les agissements illicites du pouvoir en place. En pleine campagne électorale, chacun défend sa cause et ses intérêts personnels. Mais autour du conseiller municipal Nottola, entrepreneur crapuleux, l’étau se resserre. Acteurs chevronnés ou non professionnels - le rôle de l’élu communiste De Vita est interprété par Carlo Fermariello, membre éminent du PCI - font preuve d’une justesse confondante. En homme d'affaires corrompu, Rod Steiger excelle, le visage imperturbable et qui se met à transpirer dans les moments de doute. Rosi filme ses personnages, sa ville natale ou les échanges houleux de la salle du Conseil avec une même exigence de vérité, proche du reportage. Il sait aussi bien capter la rage et la fébrilité de la vie politique que les détails du quotidien et l’atmosphère des quartiers pauvres, avec l’acuité d’un ethnographe et un sens du rythme digne des meilleurs thrillers.

Delphine Simon-Marsaud


Générique

Réalisateur : Francesco Rosi
Assistants réalisateurs : Fernando Cicero, Roberto Pariante, Marco Guarnaschelli, Mario Forges Davanzati
Scénaristes : Francesco Rosi, Raffaele La Capria, Enzo Provenzale, Enzo Forcella
Auteur de l'oeuvre originale : Francesco Rosi d'après un sujet, Raffaele La Capria d'après un sujet
Dialoguiste : Francesco Rosi
Société de production : Galatea Film (Roma)
Producteur : Lionello Santi
Directeur de production : Enzo Provenzale
Distributeur d'origine : The Rank Organisation
Directeur de la photographie : Gianni Di Venanzo
Cadreur : Pasqualino De Santis
Ingénieur du son : Vittorio Trentino
Mixeur : Fausto Ancillai
Compositeur de la musique originale : Piero Piccioni
Décorateur : Sergio Canevari
Costumier : Marilù Carteny
Maquilleur : Franco Corridoni
Monteur : Mario Serandrei
Script : Lamberto Pippia
Régisseurs : Roberto Cocco, Gaetano Amata
Photographes de plateau : Mario Dolcetti, Vittorugo Contino
Interprètes : Rod Steiger (Edoardo Nottola), Salvo Randone (De Angelis), Guido Alberti (Maglione), Angelo D'Alessandro (Balsamo), Carlo Fermariello (De Vita), Marcello Cannavale (l'ami de Nottola), Alberto Canocchia (un ami de Nottola), Gaetano Grimaldi Filioli (un ami de Nottola), Terenzio Cordova (le commissaire), Dante Di Pinto (le président de la commission), Dany Paris (l'amante de Maglione), Alberto Amato (un conseiller), Renato Terra (un journaliste), Vincenzo Metafora, Pasquale Martino, Mario Perelli