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Restauration 4K par TF1 Studio à partir des négatifs image et son français et italien, avec le soutien du CNC et de la Cineteca di Bologna. Travaux numériques réalisés par le laboratoire L'Image Retrouvée-Paris, en 2019.
C'est en Espagne que Marco Ferreri débute sa carrière de réalisateur, mais au début des années 1960, il retourne dans son pays natal pour filmer Le Lit conjugal – titre donné par les distributeurs français à son quatrième long métrage, Una storia moderna: L'Ape regina, ou « Une histoire moderne : La Reine des abeilles ». La reine, c'est Regina (l'irréprochable Marina Vlady), jeune femme de bonne famille élevée dans la vertu et la religion, qui épouse un quadragénaire (le fringant Ugo Tognazzi), ancien fêtard désormais assagi. Le mari, comblé, est vite condamné à la mort par épuisement face à l'opiniâtreté des désirs de sa quasi-parfaite compagne. C'est que Regina appartient à une lignée de femmes ayant survécu à leurs hommes : le fameux lit conjugal, centre de tous les mystères, devient le tombeau de l'homme. Ferreri démontre sa qualité d'entomologiste, bâtissant une fable irrévérente sur l'institution du mariage à l'ombre du Vatican – une œuvre contre la morale religieuse qui voit en l'homme un simple fécondateur (bourdon dont on peut vite se passer), et la sexualité comme un pur moyen de reproduction. Le scénario est saisi pour obscénité, et le film, interdit, auréolé d'une réputation sulfureuse qui lui garantit un certain succès. Tout en subtilité, le jeu de Vlady lui vaut le prix d'interprétation féminine à Cannes. En plus de signer la rencontre entre Ferreri et l'un de ses acteurs fétiches, Le Lit conjugal témoigne joyeusement de la vitalité du cinéma italien de son époque.
Gabriela Trujillo