Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Restauration d'après un négatif original et son magnétique d'origine par le Hungarian Film Institute – Filmarchive & Filmlab en 2019.
Un topographe d'origine hongroise engagé dans l'armée de l'Union pendant la guerre de Sécession forme bientôt un duo avec un acolyte, comme lui vétéran de la Guerre d'indépendance magyar. À coups de digressions déroutantes, de bifurcations, on arpente avec lui, avec eux, l'Histoire, en un voyage spatio-temporel entre deux points de l'espace et du temps : 1865 et 1975, les États-Unis et la Hongrie. Figure importante du fameux Béla Balázs Studio, Gábor Bódy a fait honneur à l'esprit du lieu avant d'être emporté par une mort énigmatique en 1985, à seulement 39 ans. American Torso, son premier long métrage, est un vaste et intense champ d'expérimentations tordant joyeusement le cou aux conventions cinématographiques, aussi bien en matière de narration que de forme, de mise en scène. Le tout se fait non pas avec un sérieux écrasant, mais plutôt une malice ludique, un alliage étonnant de perfectionnisme et de désinvolture. Gábor Bódy y multiplie les renvois aux origines de la photographie et du cinéma, comme s'il s'agissait de retrouver la dimension foraine des premiers temps du cinématographe. Cela se manifeste par le biais de la citation (par exemple, lors de la séquence du tripot, ce cowboy tout droit sorti du Vol du grand rapide d'Edwin S. Porter...), mais aussi par un formalisme réflexif, notamment une façon de rendre visible, presque palpable, la matière même de l'image noir et blanc, qui manque régulièrement d'être ensevelie par un trop plein de lumière.
Arnaud Hée