Love

Love Women in Love

Ken Russell
Grande-Bretagne / 1969 / 130 min
D'après le roman Femmes amoureuses de D. H. Lawrence.

Avec Alan Bates, Oliver Reed, Glenda Jackson.

Dans les années 1920, Gerard et Rupert, deux industriels miniers de la bourgeoisie britannique, tombent amoureux de deux sœurs, émancipées et indépendantes. Mais ce quatuor se retrouve bientôt en pleine confusion sentimentale.

Ken Russell s'est essayé à tout avant de devenir cinéaste. Il aime la musique, mais son père l'envoie en école navale, il rejoint ensuite la RAF, étudie la danse classique, fait l'acteur et passe à la photographie. Il se lance dans le cinéma en 1956 avec un premier court métrage, Peepshow, puis travaille principalement comme documentariste à la télévision. Love, son troisième long métrage de fiction, est l'adaptation du roman – à l'écriture très cinématographique – de D. H. Lawrence, Women in Love, publié en 1920. Les droits de l'ouvrage, qui avait fait scandale à sa publication, avaient été achetés par le scénariste américain Larry Kramer, et United Artists souhaitait le produire. Ken Russell ne rejoint le projet que tardivement, après que d'autres réalisateurs ont été finalement écartés. Il reprend le scénario pour qu'il reste plus fidèle à l'esprit du livre, et en réécrit certaines scènes clés du livre, dont celle où les deux héros Gerald (Oliver Reed) et Rupert (Alan Bates) se battent nus. La fascination de Russell pour la musique et la danse rencontre le rythme même du roman, fait de scènes en miroir et d'élans contradictoires. C'est aussi ce côté chorégraphique qui traduit au plus juste l'importance du corps chez Lawrence, bien plus que les scènes d'amour assez brutes, qui échappent à tout érotisme. En cette fin des années 1960, alors que le mouvement hippie prend de l'ampleur, l'œuvre de Lawrence alliant amour libre, fluide, et la connexion des corps et de la nature, prend soudain toute son acuité et sa modernité devant la caméra de Russell.

Wafa Ghermani

Restauration d'après la copie et le master son d'origine conservés par MGM, avec le soutien de Simon Hessel. Étalonnage supervisé par le directeur de la photographie Billy Williams, d'après la copie originale Technicolor déposée par ses soins au BFI.