Le Lapin, c'est moi

Le Lapin, c'est moi Das Kaninchen bin ich

Kurt Maetzig
République démocratique allemande / 1965 / 113 min

Avec Angelika Waller, Alfred Müller, Ilse Voigt.

Maria n'est plus autorisée à étudier à l'université car son frère a été emprisonné pour « propagande antigouvernementale  ». Elle a une aventure avec un homme marié dont elle ignore qu'il s'agit du juge en charge de l'affaire. Quand elle fini par comprendre qu'il n'est qu'un opportuniste, elle cesse de se comporter comme « un lapin hypnotisé par un serpent ».

Adapter au cinéma le roman éponyme, interdit en RDA, était un choix audacieux, le réalisateur ayant voulu provoquer un débat public dans le but « d'améliorer le socialisme ». La tendance de l'époque, après la construction du Mur, est au dégel, mais avec l'arrivée au pouvoir de Leonid Brejnev en 1964, la ligne dure du Parti cherche à reprendre en main la culture : lors du 11e plénum du Comité central du Parti, fin 1965, sont férocement critiquées les « tendances néfastes » et Le lapin, c'est moi, qui n'est pourtant pas encore sorti en salle, est pris comme exemple de ces aberrations supposées. Douze films, soit plus de la moitié de la production de l'année, seront arrêtés ou interdits en même temps que celui de Maetzig, d'où leur appellation de « films lapins ». Ce n'est qu'après la chute du Mur que le public a pu découvrir ces films représentatifs d'une nouvelle vague estallemande étouffée dans l'oeuf.

Matthias Steinle


Numérisé en 2013 par la DEFA-Stiftung au Studio Hamburg à partir du négatif original. Distribué par la Deutsche Kinemathek.