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En Hongrie, où les loyers sont trop élévés, une famille nombreuse habite dans un petit appartement. Les relations de couple se compliquent, les tensions s'accumulent, et chacun rêve d'espace.
Restauration en 4K par le Hungarian Film Institute – Filmarchive & Filmlab, sous la supervision de Béla Tarr.
Premier long métrage de Béla Tarr, Le Nid familial dessine, dans la Hongrie communiste de la fin des années soixante-dix, le portrait d’une famille ouvrière élargie, qui cohabite avec peine dans un appartement étriqué. La caméra du jeune cinéaste, tenue à l’épaule, se glisse entre les corps contraints par le manque d’espace, et capte les explosions langagières qui se déchaînent lorsque les situations de promiscuité atteignent l’intolérable. Dès les premières scènes du film, le père, en maître du lieu, critique sa belle-fille Irén, à qui il reproche de dépenser déraisonnablement son salaire, alors qu’il la loge gratuitement. Son fils Laci, de retour du service militaire, se range derrière les mots d’ordre de ce père despotique qui, un jour d’exaspération, finit par chasser Irén de l’appartement. Béla Tarr livre avec Le Nid familial un réquisitoire implacable envers les carences d’une politique de logement bureaucratique qui place les requérants dans une situation d’attente et de dépendance sans fin. Avec un humanisme rageur, le cinéaste en colère inscrit les ravages de la situation sociale et politique dans l’état des corps, dans la dynamique expressive des faciès, dans les injonctions verbales irritées, plaintes directes et murmures lourds. Béla Tarr filme l’usure psychique qui rend le quotidien inhabitable et décuple les rapports de domination entre les sexes : quand l’homme décide, vitupère et accuse, la femme subit. La cellule familiale se transforme peu à peu en cloaque violent.
Corinne Maury et Sylvie Rollet
Générique
Réalisateur :
Béla Tarr
Scénariste :
Béla Tarr
Société de production :
Balázs Béla Stúdió (Budapest)
Distributeur d'origine :
Carlotta Films (Paris)
Directeur de la photographie :
Ferenc Pap
Ingénieur du son :
Andras Vamosi
Compositeurs de la musique originale :
János Bródy, Mihály Móricz, Szabolcs Szörényi, Béla Tolcsvay, László Tolcsvay
Monteur :
Anna Kornis
Interprètes :
Lászlóné Horváth (Irén), László Horváth (Laci), Gábor Kun (le père de Laci), Gáborné Kún (la mère de Laci)
Restauration en 4K par le Hungarian Film Institute – Filmarchive & Filmlab, sous la supervision de Béla Tarr.
Premier long métrage de Béla Tarr, Le Nid familial dessine, dans la Hongrie communiste de la fin des années soixante-dix, le portrait d’une famille ouvrière élargie, qui cohabite avec peine dans un appartement étriqué. La caméra du jeune cinéaste, tenue à l’épaule, se glisse entre les corps contraints par le manque d’espace, et capte les explosions langagières qui se déchaînent lorsque les situations de promiscuité atteignent l’intolérable. Dès les premières scènes du film, le père, en maître du lieu, critique sa belle-fille Irén, à qui il reproche de dépenser déraisonnablement son salaire, alors qu’il la loge gratuitement. Son fils Laci, de retour du service militaire, se range derrière les mots d’ordre de ce père despotique qui, un jour d’exaspération, finit par chasser Irén de l’appartement. Béla Tarr livre avec Le Nid familial un réquisitoire implacable envers les carences d’une politique de logement bureaucratique qui place les requérants dans une situation d’attente et de dépendance sans fin. Avec un humanisme rageur, le cinéaste en colère inscrit les ravages de la situation sociale et politique dans l’état des corps, dans la dynamique expressive des faciès, dans les injonctions verbales irritées, plaintes directes et murmures lourds. Béla Tarr filme l’usure psychique qui rend le quotidien inhabitable et décuple les rapports de domination entre les sexes : quand l’homme décide, vitupère et accuse, la femme subit. La cellule familiale se transforme peu à peu en cloaque violent.
Corinne Maury et Sylvie Rollet