Plan Vigipirate Urgence attentat
En raison des ralentissements liés aux contrôles de sécurité à l’entrée du bâtiment, nous vous conseillons d’arriver 30 minutes avant le début de votre séance, les retardataires ne pouvant être acceptés en salle. Nous vous rappelons que les valises et les sacs de grande taille ne sont pas acceptés dans l’établissement.
Alors que le cinéma soviétique est bouleversé par une double « révolution » (le passage au parlant et l’introduction du réalisme socialiste), Youli Raïzman réalise en 1935 son quatrième long métrage. Alternant séquences d’acrobaties aériennes spectaculaires et moments intimes où les trois principaux personnages se heurtent les uns aux autres sans parvenir véritablement à exprimer leurs sentiments, ce film peut se lire comme le lieu d’expression des valeurs staliniennes : discipline collective, dévouement au parti, exaltation de la grandeur soviétique. Mais tout cela n’est finalement que la toile de fond d’une histoire d’amour impossible. Héroïsme, dignité, courage et passion contenue, voilà les véritables ingrédients de ce film, porté par des acteurs talentueux : Ivan Koval-Samborski (Beliaev), qui a alors derrière lui déjà une belle carrière – ce qui ne l’empêchera pas d’être arrêté en 1938 et déporté ; Evguenia Melnikova, qui trouve dans l’interprétation du personnage de Galia l’un de ses premiers rôles au cinéma et apparaîtra bientôt comme l’une des sérieuses concurrentes de la star Lioubov Orlova ; et enfin Boris Chtchoukine (le directeur Rogatchev), dont le film Les Aviateurs marque les débuts au cinéma et qui devint très célèbre, quelques années plus tard, en interprétant Lénine pour Mikhail Romm. Habile directeur d’acteurs, Raïzman parvient ainsi à introduire dans ce mélodrame une touche inattendue, et qui va se faire rare dans le cinéma de la période stalinienne : l’humour.
Natacha Laurent