Chronique des années de braise

Chronique des années de braise Ahdat sanawouach el-djamar [وقائع سنين الجمر

Mohammed Lakhdar-Hamina
Algérie / 1975 / 177 min

Avec Yorgo Voyagis, Mohammed Lakhdar-Hamina, Larbi Zekkal.

Minutieuse chronique de l'évolution du mouvement national algérien depuis les années 1930 jusqu'au déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954.

Festival de Cannes, 1975, Chronique des années de braise de Mohamed Lakhdar-Hamina reçoit la Palme d'or. C'est une première pour un film africain. Minutieuse chronique de l'évolution du mouvement national algérien de 1939 jusqu'au déclenchement de la révolution le 1er novembre 1954, le film démontre sans appel que la « guerre d'Algérie » n'est pas un accident de l'histoire, mais un lent processus de révoltes et de souffrances, ininterrompu, du début de la colonisation en 1830, jusqu'à cette « Toussaint rouge » du 1er novembre 54. Composé de six chapitres, le film brosse l'impitoyable tableau de l'histoire politique et guerrière de l'Algérie coloniale. Le résultat est grandiose. De la beauté des images ocres du désert à la lumière des visages immobiles, de la puissance des mouvements de foule à la force du propos, se dessine une ample fresque, épique et lyrique à la fois, rythmée par les sécheresses, les famines, le typhus et les émeutes. En son centre, Ahmed s'éveille peu à peu à la conscience politique contre la colonisation, sous le regard de son fils, symbole de l'Algérie nouvelle, et celui de Miloud, harangueur mi-fou, mi-prophète, incarnation de la mémoire populaire de la révolte, de la libération de l'Algérie et de son peuple. Lakhdar-Hamina recevra sa Palme d'or dans une ambiance houleuse, déclenchant le réveil des anciens de l'OAS, farouches nostalgiques de l'Algérie Française ; lesquels étant allés jusqu'à menacer de mort le cinéaste, et déclencher une série d'alertes à la bombe durant tout le festival. Jamais film n'avait provoqué jusqu'alors un tel scandale politique en France. Sa restauration en 2021 en dévoile toute la grandeur, technique et artistique, et sa portée humaniste universelle.

Delphine Simon-Marsaud

Restauration grâce à la George Lucas Family Foundation, The Film Foundation, l'UNESCO et FEPACI.


Générique

Réalisateur : Mohammed Lakhdar-Hamina
Assistant réalisateur : Abderrahmane Bouguermouh
Scénaristes : Mohammed Lakhdar-Hamina, Tewfik Fares, Rachid Boudkedra
Auteur de l'oeuvre originale : Mohammed Lakhdar-Hamina d'après un sujet original
Société de production : ONCIC - Office National Commerce Industrie Cinéma (Alger)
Directeur de production : Pierre Gout
Distributeur d'origine : C.F.D.C. - Compagnie Française de Distribution Cinématographique (Paris)
Directeur de la photographie : Marcello Gatti
Ingénieur du son : Vartan Karakeusian
Compositeur de la musique originale : Philippe Arthuys
Décorateurs : Hassan Soufi, Mohamed Boudjemar
Monteur : Youcef Tobni
Interprètes : Yorgo Voyagis (Ahmed), Mohammed Lakhdar-Hamina (le conteur fou), Larbi Zekkal (Larbi), François Maistre (le contremaître), Leila Shenna (la femme), Cheik Nourredine (l'ami), Hassan Hassani (l'épicier), Sid Ali Kouiret, Nadia Talbi, Hassan El Amir, Brahim Hadjadj, Abdelhalim Rais, Sissani