Les Prédateurs

Les Prédateurs The Hunger

Tony Scott
Grande-Bretagne / 1982 / 97 min
D'après le roman Les Sanguinaires de Whitley Strieber.

Avec Catherine Deneuve, David Bowie, Susan Sarandon.

Miriam, une vampire âgée de trois mille ans, a offert l'immortalité à son compagnon. Mais il est frappé de vieillissement accéléré, et contacte la spécialiste Sarah Roberts pour enrayer le processus. Miriam tombe sous le charme de la jeune doctoresse.

« Quand j'étais jeune, à Manhattan, deux de mes activités préférées étaient de passer mes soirées à Danceteria ou à Save The Robots, et puis d'aller voir The Hunger au Cinema Village. » (Nicolas Winding Refn)

Si Les Prédateurs n'était pas un film de vampires, ça serait tout simplement un film d'amour fou. Les époux Blaylock, liés pour l'éternité, « forever and ever », traversent les espaces-temps avec une grâce érotico-macabre. Tony Scott signe un film légendaire sur la puissance absolue du désir, dont il révèle l'envers morbide et moite (pluies diluviennes, douches érotiques et piscines post-La Féline). À la beauté fatale et narcissique du couple Baylock répond le bain de sang qu'il répand, sur les visages expressément filmés en gros plan, de ceux qu'ils tuent pour se nourrir, et de ceux qu'ils dévorent pour les convertir. Film-microscope, Les Prédateurs scrute au plus près la mécanique organique de la passion, l'emballement des cellules. Tout dans la mise en scène converge pour créer une temporalité où passé/présent/futur se superposent. Les Prédateurs est un film de montage, où les coupes brutales sculptent un objet tranchant, à l'image du New York des années 80. L'époque est à la peur de l'épidémie dont on ne donne pas le nom. Mais tout est là pour la désigner en creux : le punk, l'underground, la drogue, jusqu'aux singes en laboratoire qui rappellent les origines simiennes de la maladie. C'est l'époque du sida et de la multiplication des écrans : écran de surveillance ou de télévision. Le sida détruit les corps. Les écrans détruisent le cinéma. Le film lui-même finit par détruire les codes qu'il s'était fixés. Et si l'amour fou avait une fin ? Scott va plus loin : l'éternité aussi.

Matthieu Orléan


Générique

Réalisateur : Tony Scott
Assistants réalisateurs : David Tringham, Michael Stevenson, Debbie Vertue, William Hassell, William Eustace, Roger Joseph Pugliese
Scénaristes : Ivan Davis, Michael Thomas
Auteur de l'oeuvre originale : Whitley Strieber d'après le roman "Les Sanguinaires"
Société de production : Richard A. Shepherd Company
Producteur : Richard Shepherd
Directeur de production : Alex Ho
Distributeur d'origine : CIC - Cinema International Corporation
Directeurs de la photographie : Stephen Goldblatt, Tom Mangravite
Cadreurs : Bob Smith, John Palmer, Michael Stone
Opérateur steadycam : Garrett Brown
Ingénieur du son : Danny Neroda
Mixeurs : Clive Winter, John Bolz
Compositeurs de la musique originale : Michel Rubini, Denny Jaeger
Directeurs artistiques : Clinton Cavers, Vicki Paul
Décorateurs : Brian Morris, Ann Mollo, Janet Rosenbloom
Costumiers : Milena Canonero, Beverly Cycon, Yves Saint-Laurent pour Catherine Deneuve
Maquilleurs : Jane Royle, Ann Brodie, Paul Gobel, Anthony Clavet, Dick Smith, Carl Fullerton
Monteur : Pamela Power
Directeurs de casting : Maggie Cartier, Mary Goldberg
Coordinateur des effets spéciaux : Graham Longhurst
Photographe de plateau : Catharine Bushnell
Interprètes : Catherine Deneuve (Miriam Blaylock), David Bowie (John Blaylock), Susan Sarandon (Sarah Roberts), Cliff De Young (Tom Haver), Beth Ehlers (Alice Cavender), Dan Hedaya (le lieutenant de police Allegrezza), Rufus Collins (Charlie Humphries), Suzanne Bertish (Phyllis), James Aubrey (Ron), Ann Magnuson (la femme de la boîte), John Stephen Hill (l'homme de la boîte), Shane Rimmer (Jelinek), Douglas Lambert (le présentateur TV), Bessie Love (Lillybelle), John Pankow (un homme dans la cabine téléphonique), Willem Dafoe (un homme dans la cabine téléphonique), Sophie Ward (la fille dans la maison de Londres), Philip Sayer (le garçon dans la maison de Londres), Lise Hilboldt (l'infirmière), Michael Howe (un interne), Edward Wiley (un interne), Richard Robles (le patineur), George Camiller (Eumenes), Oke Wambu (l'esclave égyptien), Kent Miller (un cadavre), Fred Yockers (un cadavre), Susan Hunter (un cadavre), James Wassenich (un cadavre), Allan Richards (un cadavre), Hilary Six (un cadavre), Carole-Ann Scott (un cadavre), Bauhaus (le groupe musical de la boîte)