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Bukowski ne fait qu'une très courte apparition dans Barfly, discret pilier de bar sifflant un whisky, mais son esprit, sa poésie et son verbe imbibent le film de Schroeder. Jamais misérabiliste, le cinéaste prend le parti de filmer ses clochards célestes avec la grâce réservée aux anges : dès les premiers plans, sa caméra flotte dans de longs mouvements éthérés, sublimés par la photographie chaude de Robby Müller (L'Ami américain). Faye Dunaway, tristement abandonnée par Hollywood dans les années 80, est bouleversante, tandis qu'à ses côtés, Mickey Rourke, drôle, pathétique et déchirant dans la même seconde, trouve le rôle de sa vie.
Avec Barfly, Charles Bukowski écrivait pour la première fois pour le cinéma. Ce récit autobiographique lui avait été commandé, non sans mal, par Barbet Schroeder pour 20 000 dollars. Schroeder essaiera pendant sept ans de monter le film avant que la Cannon, prise alors d'un élan artistique (Godard, Kontchalovski) loin de ses têtes d'affiche habituelles (Bronson, Stallone, Van Damme), ne se lance dans sa production et que Mickey Rourke ne s'y investisse au point de proposer lui-même le rôle de Wanda à Faye Dunaway. La Cannon prise ensuite dans une tourmente financière juste avant le tournage, Barfly se monte finalement grâce au complément de dernière minute d'American Zoetrope, la société de production de Francis Ford Coppola. Le tournage se déroule dans les lieux réels parcourus par l'écrivain vingt ou trente ans plus tôt. Et en 1989, deux ans après le lancement de Barfly, présenté en 1987 au Festival de Cannes, « Buk » publie Hollywood, ou l'histoire du film, de l'écriture à sa sortie. Dans Barfly, Bukowski est incarné littéralement par un Mickey Rourke lancé dans une transe douce et immobile, menton en avant, bouledogue meurtri sur la défensive, en attente de baston, face à une Faye Dunaway qui promène son élégance chiffonnée.
Bernard Payen
« C'est par ce film que j'ai rencontré l'œuvre merveilleuse de Barbet Schroeder. Nous adorions le magnifique Mickey Rourke dans ce film plus que dans n'importe quel autre. Faye Dunaway est spectaculaire, elle aussi. La photographie de Robby Müller pose une lumière particulière, toute en néons, sur une certaine misère. » (Wes Anderson)