Séances
Séances passées
Samedi 7 mai 2022, 16h00 -
Salle Georges Franju
→ 17h45 (103 min)
Séance présentée par Serge Chauvin
- Les Tueurs (Robert Siodmak / États-Unis / 1946 / 103 min / DCP / VOSTF)
Samedi 16 mars 2019, 16h15 -
Salle Jean Epstein
→ 18h00 (103 min)
- Les Tueurs (Robert Siodmak / États-Unis / 1946 / 103 min / DCP / VOSTF)
Dimanche 30 décembre 2012, 14h00 -
Salle Henri Langlois
→ 15h45 (103 min)
- Les Tueurs (Robert Siodmak / États-Unis / 1946 / 103 min)
Samedi 8 décembre 2012, 21h30 -
Salle Henri Langlois
→ 23h15 (103 min)
- Les Tueurs (Robert Siodmak / États-Unis / 1946 / 103 min)
Vendredi 4 juin 2010, 21h30 -
Salle Henri Langlois
→ 23h15 (105 min)
- Les Tueurs (Robert Siodmak / États-Unis / 1946 / 103 min)
Vendredi 7 mai 2010, 21h00 -
Salle Henri Langlois
→ 22h45 (105 min)
- Les Tueurs (Robert Siodmak / États-Unis / 1946 / 103 min)
Restauré par Universal Pictures, en collaboration avec la Film Fondation. Remerciements à Martin Scorsese et Steven Spielberg pour leurs conseils sur cette restauration.
Prenant pour point de départ une nouvelle d’Hemingway, Les Tueurs propose dès 1946 une somme des motifs du film noir, par sa thématique (l’intrigue criminelle, le poids de la culpabilité et d’un destin incarné par la femme fatale), sa structure narrative (une polyphonie de flashbacks qui reconstituent le puzzle rétrospectif de la déchéance du héros) et bien sûr son style plastique, que Robert Siodmak et son chef opérateur Woody Bredell avaient contribué à définir dès Phantom Lady (1944), dans la lignée de Schüfftan. Le ténébrisme du film, qui sculpte dans l’image des blocs obscurs ou aveuglants, découpant ombres portées et contre-jours, confère bien sûr au noir et aux lumières une valeur symbolique, d’ailleurs réversible (l’éclair annihilant des coups de feu), mais toujours en respectant la vraisemblance de sources lumineuses souvent raréfiées et identifiables (low-key lighting). Inversement, le hold-up tourné en plan-séquence (seul flashback censément « objectif ») opte pour le gris d’une image pseudo-documentaire. De même, la claustrophobie de décors en trois dimensions filmés en contre-plongée (le diner initial) allie crédibilité et expressivité. Enfin, l’usage ostensible de toiles peintes oscille entre déréalisation du prosaïque (le paysage urbain de Philadelphie vu d’une terrasse) et regain de lyrisme : le ciel ennuagé lors de l’enterrement, scène diurne qui se pare des couleurs de la nuit, et surtout le firmament étoilé contemplé d’une cellule de prison, nappe noire trouée de lumières qui suggère que la vie n’est qu’un songe.
Serge Chauvin