Buck et son complice

Buck et son complice Buck and the Preacher

Sidney Poitier
États-Unis / 1972 / 103 min

Avec Sidney Poitier, Harry Belafonte, Ruby Dee.

Après la guerre de Sécession, Buck, un ancien sergent de l'Union, guide un groupe d'esclaves affranchis vers les territoires où ils pourront s'établir. Des hommes de main de leurs anciens maîtres les attaquent pour les ramener de force en Louisiane.

Réalisé en pleine vague de contestation noire américaine, Buck et son complice aborde la question raciale et celle de l'esclavage, dans un genre qui ne les a jamais vraiment traitées jusqu'alors, le western. Celui-ci s'impose dans la Blaxploitation naissante, porté par un génial duo d'acteurs, le crooner militant Harry Belafonte et Sydney Poitier, incarnation du personnage noir à l'écran le plus connu du moment. Après l'éviction de Joseph Sargent, célèbre réalisateur de séries TV, c'est Poitier qui prend – et c'est une première pour lui – la direction du film, usant des codes de représentation de la conquête de l'Ouest pour explorer une page de l'histoire de ses ancêtres. Avec force détails et péripéties, cavalcades, embuscades et traversées de terres indiennes, emmenées par les trilles de guimbarde du jazzman Benny Carter, l'acteur-réalisateur se fait le porte-voix du récit tragique d'esclaves fraîchement affranchis par la Guerre de Sécession, traqués par les Sudistes prêts à tout pour empêcher leur exode. Les scènes de suspense et de violence se mêlent habilement à l'humeur cabotine d'un buddy movie, affirmant haut et fort l'existence d'un héroïsme noir au service d'une lutte, celle des Exodusters pour leur liberté. Plus que la chronique douloureuse d'un pays, Buck et son complice apparaît comme une épopée intemporelle, destinée à condamner tout système raciste. Un western noir, qui, à l'aube des années 1970, célèbre aussi la culture et l'histoire afro-américaines, devant et derrière la caméra.

Delphine Simon-Marsaud

Restauration 4K réalisée en 2022 par Sony à partir du négatif 35 mm d'origine, au laboratoire Cineric. Correction couleur effectuée par MTI.


Générique

Réalisateur : Sidney Poitier
Réalisateur seconde équipe : Chuck Hayward
Collaborateur à la réalisation : Joseph Sargent
Assistants réalisateurs : Sheldon Schrager, Jesús Marín
Scénariste : Ernest Kinoy
Auteur de l'oeuvre originale : Ernest Kinoy d'après une histoire, Drake Walker d'après une histoire
Sociétés de production : Belafonte Enterprises, Columbia Pictures, E.&R. Productions Corporation
Producteur : Joel Glickman
Producteur associé : Herb Wallerstein
Directeur de production : Sheldon Schrager
Distributeur d'origine : Columbia Films (Paris)
Directeur de la photographie : Alex Phillips
Cadreur : Manuel Santaella
Mixeur : Tom Overton
Compositeur de la musique originale : Benny Carter
Créateur des décors : Sydney Z. Litwack
Décorateur : Ernesto Carrasco
Costumier : Guy Verhille
Coiffeur : Harold Melvin
Monteur : Pembroke J. Herring
Script : Malcolm Atterbury Jr.
Directeur de casting : Billy Gordon
Créateur du générique : Maury Nemoy
Coordinateur des effets spéciaux : León Ortega
Interprètes : Sidney Poitier (Buck), Harry Belafonte (le prédicateur), Ruby Dee (Ruth), Cameron Mitchell (Deshay), Denny Miller (Floyd), Nita Talbot (Madame Esther), James McEachin (Kingston), Clarence Muse (Cudjo), Enrique Lucero (le chef indien), Julie Robinson (Sinsie), John Kelly (le shérif), Lynn Hamilton (Sarah), Tony Brubaker (le chef), Bobby Johnson (l'homme abbatu), Doug Johnson (Sam), Errol John (Joshua), Ken Menard (Little Henry), Pamela Jones (Delilah), Drake Walker (le vieil homme), Dennis Hines (Little Toby), Fred M. Waugh (Mizoo), Bill Shannon (Tom), Phil Adams (Frank), Walter Scott (Earl), John Howard (George), Shirleena Manchur (une des filles d'Esther), La Markova (une des filles d'Esther), Hannelore Richter (une des filles d'Esther), Valerie Heckman (une des filles d'Esther), Stephanie Lower (une des filles d'Esther), José Carlos Ruiz (l'homme courageux), Ron Fletcher (Logan), Jerry Gatlin (le shérif adjoint), Ivan Scott (l'agent de l'express), Bill Cook (l'homme dans le bureau de l'express), John Kennedy (le caissier de la banque)