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Restauré en 2016 par l'Academy Film Archive, à partir d'éléments en provenance de la Howard Hughes Corporation, de la University of Nevada, du Las Vegas College of Fine Arts, et du Département film et de sa collection Howard Hughes à l'Academy Film Archive.
Ce film produit par Howard Hughes est resté invisible depuis sa sortie jusqu’à sa restauration en 2004. Réalisé par Lewis Milestone, sans aucune ingérence de son producteur, La Rafle offre une vision sans concession d’une ville corrompue où les édiles et les juges sont au service de la pègre. Adaptant sa propre pièce, le scénariste Bartlett Cormack dénonce le système né de la prohibition à Chicago où règne Nick Scarsi (créé au théâtre par E. G. Robinson et ici, superbement interprété par Louis Wolheim), un gangster flamboyant inspiré d’Al Capone. Il trouve néanmoins sur son chemin le seul policier incorruptible de la ville, le capitaine McQuigg (Thomas Meighan) qui ne veut pas s’avouer vaincu. Utilisant un langage haut en couleur, les intertitres ont donné des sueurs froides à la censure. Celle de New York a tronçonné le film alors que celle de Chicago l’a interdit totalement. Il fut salué par la presse pour sa qualité documentaire montrant les reporters qui font le pied de grue dans les postes de police en buvant de l’alcool et les gangsters qui sortent de prison comme si « les pénitenciers étaient équipés de portes à tambour ». Superbement éclairé par le vétéran Tony Gaudio – l’un des membres fondateurs de l’ASC –, La Rafle est un prototype avant la lettre du futur film noir. Dès la superbe scène d’ouverture dans une rue sombre où McQuigg est pris pour cible par les sbires de Scarsi, on y trouve tout ce qui fera le style des grands films de gangsters de la Warner dont Gaudio sera un des piliers. Moins léchée que la photo de Bert Glennon dans Les Nuits de Chicago (Underworld, 1927), Gaudio recherche l’efficacité documentaire. Une perle rare du cinéma muet.
Christine Leteux