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Avec Marilyn Monroe, Robert Mitchum, Rory Calhoun.
À sa sortie de prison, Matt retourne dans un camp de chercheurs d'or, pour récupérer son fils qu'une chanteuse de saloon a pris sous son aile. D'un film de commande – son dernier contrat pour Zanuck et la Fox –, Preminger fait un chef-d'œuvre. Une ballade lyrique, un western contemplatif qui entrelace, sur fond de conquête de l'Ouest, le thème du temps qui s'écoule, le couple, le rapport à l'enfant, qui suit les errances d'individus perdus dans la naissance d'une nation. C'est le premier film en CinémaScope de Preminger, tourné dans les Rocheuses majestueuses, où la beauté sourd de chaque plan grâce au talent du chef op' Joseph LaShelle. Réalisation fluide, sans ostentation : le cinéaste amorce un tournant stylistique, s'attarde dans les plans, évite le champ-contrechamp. C'est aussi la rencontre au sommet de deux monstres sacrés, le roc Mitchum, et Marilyn, à la présence charnelle et dont les chansons qui parsèment le film entretiennent encore un peu plus le mythe. Un moment suspendu, sublime.
Lié par contrat à la Fox, Otto Preminger accepte cette dernière commande dont il apprécie la distribution et les conditions de tournage en extérieurs, au Canada. Unique western de Preminger et de Marilyn Monroe, Rivière sans retour est l'un des premiers films en CinemaScope, procédé apparu en 1953. Alliant un négatif Eastmancolor (au cadre anamorphique au tournage) et un tirage de copies par imbibition en Technicolor, le chef opérateur Joseph LaShelle utilise avec brio les deux techniques. LaShelle joue sur une grande profondeur de champ, que l'ancien système en Technicolor trichrome ne permettait pas, magnifiant les paysages naturels, et les scènes de nuit bénéficient d'un rendu exceptionnel. Les travellings et de longs mouvements à la grue firent dire à François Truffaut qu'il s'agit du premier « CinemaScope mouvant ». Truffaut ajoutait : « Rivière sans retour n'a que le plaisir des yeux pour objet et la beauté de chaque plan pour justification du plaisir. »
Emmanuelle Berthault
Générique
Réalisateur :
Otto Preminger
Assistant réalisateur :
Paul Helmick
Scénariste :
Frank Fenton
Auteur de l'oeuvre originale :
Louis Lantz d'après une histoire originale
Société de production :
Twentieth Century Fox Film Corporation
Producteur :
Stanley Rubin
Directeur de production :
Sid Bowen
Directeur de la photographie :
Joseph La Shelle
Ingénieurs du son :
Roger Heman Sr., Bernard Freericks
Compositeur de la musique originale :
Cyril J. Mockridge
Auteur des chansons originales :
Ken Darby
Interprète des chansons originales :
Marilyn Monroe
Interprètes :
Marilyn Monroe (Kay Weston), Robert Mitchum (Matt Calder), Rory Calhoun (Harry Weston), Tommy Rettig (Mark Calder), Murvyn Vye (Dave Colby), Douglas Spencer (Sam Benson), Don Beddoe (Ben), Edmund Cobb (le barbier), John Doucette (un homme dans le saloon), Hal Baylor (un jeune voyou), Claire Andre (Surrey driver), Ed Hinton (un joueur), Jarma Lewis (le danseur), Mitchell Lawrence (un jeune voyou), Fay Morley (une danseuse), John Veitch (un jeune voyou), Arthur Shields (le prêtre), Ralph Sanford (le barman), Barbara Nichols (une danseuse), Larry Chance (un jeune voyou), Paul Newlan, Harry Wilson, Harry Monty, Jack Mather, John Cliff, Geneva Gray, Mitchell Kowall, Ann McCrea, Will Wright, Harry Seymour
Lié par contrat à la Fox, Otto Preminger accepte cette dernière commande dont il apprécie la distribution et les conditions de tournage en extérieurs, au Canada. Unique western de Preminger et de Marilyn Monroe, Rivière sans retour est l'un des premiers films en CinemaScope, procédé apparu en 1953. Alliant un négatif Eastmancolor (au cadre anamorphique au tournage) et un tirage de copies par imbibition en Technicolor, le chef opérateur Joseph LaShelle utilise avec brio les deux techniques. LaShelle joue sur une grande profondeur de champ, que l'ancien système en Technicolor trichrome ne permettait pas, magnifiant les paysages naturels, et les scènes de nuit bénéficient d'un rendu exceptionnel. Les travellings et de longs mouvements à la grue firent dire à François Truffaut qu'il s'agit du premier « CinemaScope mouvant ». Truffaut ajoutait : « Rivière sans retour n'a que le plaisir des yeux pour objet et la beauté de chaque plan pour justification du plaisir. »
Emmanuelle Berthault