Générique
Réalisateur :
Sidney Lumet
Assistant réalisateur :
Harry Falk
Scénaristes :
Walter Bernstein, Peter George
Auteur de l'oeuvre originale :
Eugene Burdick d'après le roman "Fail safe", Harvey Wheeler d'après le roman "Fail safe"
Société de production :
Columbia Pictures
Producteur :
Max E. Youngstein
Producteur associé :
Charles Maguire
Producteur exécutif :
Sidney Lumet
Distributeur d'origine :
Columbia Pictures
Directeur de la photographie :
Gerald Hirschfeld
Cadreur :
Albert Taffet
Ingénieur du son :
Jack Fitzstephens
Mixeur :
William Swift
Directeur artistique :
Albert Brenner
Décorateur :
J.C. Delaney
Costumier :
Anna Hill Johnstone
Maquilleur :
Harry Buchman
Monteur :
Ralph Rosenblum
Script :
Marguerite James
Interprètes :
Dan O'Herlihy (le général Black), Walter Matthau (le professeur Groeteschele), Frank Overton (le général Bogan), Edward Binns (le colonel Grady), Fritz Weaver (le colonel Cascio), Henry Fonda (le président), Larry Hagman (Buck), William Hansen (le secrétaire Swenson), Russell Hardy (le général Stark), Russell Collins (Knapp), Sorrell Booke (le député Raskob), Nancy Berg (Ilsa Wolfe), John Connell (Thomas), Frank Simpson (Sullivan), Hildy Parks (Betty Black), Janet Ward (Madame Grady), Dom DeLuise (le sergent Collins), Dana Elcar (Foster), Frieda Altman (Jennie), Stuart Germain (Monsieur Cascio), Louise Larabee (Madame Cascio), Eugene Wood (l'officier), Ralph Roberts (le garde), Bob Gerringer
Tourné la même année que le chef-d'œuvre de Stanley Kubrick, Point limite est le faux jumeau, terrifiant, de Docteur Folamour. Au sarcasme kubrickien se substitue une mécanique de la peur, qui fait de l'holocauste nucléaire non plus une vaste farce, mais une probabilité crédible et d'autant plus effrayante qu'elle est relatée avec le souci du plus strict réalisme. Pas d'imposante war room chez Sidney Lumet, pas de Peter Sellers gesticulant, mais au contraire une esthétique à l'os, débarrassée de tout décorum, succession de huis-clos (un poste de commandement militaire, un cockpit, un abri anti-atomique) qui s'achève dans le dénuement le plus total : une table, un téléphone et deux acteurs. Idée géniale : c'est là, dans l'anonymat d'une petite pièce nue, que se joue rien moins que le destin de l'humanité. Et que se déploie la maestria de Lumet. Rôdé à l'exercice – son premier film, Douze hommes en colère, était déjà un modèle de cinéma confiné –, le cinéaste orchestre entre ces quatre murs un suspense ascétique, où le sort de la planète est suspendu à un dialogue téléphonique entre un traducteur (Larry Lagman, vingt ans avant Dallas et le rôle de JR qui le rendra célèbre), le président des États-Unis (impérial Henry Fonda), et son homologue soviétique. À la fois anti-spectaculaire et proprement terrassant, Point limite est un modèle de thriller, un tour de force, dont le dénouement, au montage d'une grande modernité, laisse littéralement exsangue.
Xavier Jamet