Générique
Réalisateur :
John Huston
Assistants réalisateurs :
Russ Saunders, Terry Carr, Al Silvani
Scénariste :
Leonard Gardner
Auteur de l'oeuvre originale :
Leonard Gardner d'après le roman "Fat City"
Société de production :
Rastar Productions
Producteurs :
John Huston, Ray Stark
Producteur associé :
David Dworski
Directeur de production :
Russ Saunders
Distributeur d'origine :
Warner-Columbia Film
Directeur de la photographie :
Conrad Hall
Cadreur :
Don Vervase
Ingénieurs du son :
Tom Overton, Arthur Piantadosi
Compositeur de la musique originale :
Marvin Hamlisch
Auteurs des chansons préexistantes :
Hal David "The Look of Love", Kris Kristofferson "Help Me Make It Through the Night", David Gates "If"
Compositeurs des chansons préexistantes :
Burt Bacharach "The Look of Love", Kris Kristofferson "Help Me Make It Through the Night", David Gates "If"
Interprètes des chansons préexistantes :
Dusty Springfield "The Look of Love", Kris Kristofferson "Help Me Make It Through the Night", Bread "If"
Créateur des décors :
Richard Sylbert
Décorateur :
Morris Hoffman
Costumier :
Dorothy Jeakins
Maquilleur :
Jack H. Young
Coiffeur :
Virginia Jones
Monteurs :
Margaret Booth, Walter Thompson
Script :
Marshall Schlom
Directeurs de casting :
Fred Roos, Jennifer Shull
Créateur du générique :
Wayne Fitzgerald
Coordinateur des effets spéciaux :
Paul Stewart
Photographe de plateau :
Jack Gereghty
Interprètes :
Stacy Keach (Billy Tully), Jeff Bridges (Ernie Munger), Susan Tyrrell (Oma), Candy Clark (Faye), Nicholas Colasanto (Ruben Luna), Art Aragon (Babe), Curtis Cokes (Earl), Sixto Rodriguez (Lucero), Billy Walker (Wes), Wayne Mahan (Buford), Ruben Navarro (Fuentes), Álvaro López (Rosales), Billy Sugar James, Rosa Mendez, Bert Colima
« À l'âge de six ans, ma mère m'a emmené voir Fat City dans un cinéma de Stockholm. Je vois l'influence incontestable de ce film dans tout ce que j'ai pu faire depuis. » (Nicolas Winding Refn)
Dix ans après le tournage dans le Nevada de The Misfits, suivi de quelques bourlingues cinématographiques en Europe, John Huston rentre au pays. Mais si c'est la Californie, ce n'est pas non plus Hollywood, plutôt une sorte de terminus : Stockton, tout le monde descend. Une ville pouilleuse, un monde écroulé, où tout est en cours de démolition, les maisons, les hommes et les espoirs qui vont avec. À vingt-quatre images/seconde mais comme au ralenti, Huston filme principalement deux histoires qui se croisent, dissemblent et se ressemblent pour finir toutes deux, face caméra, accoudées au même comptoir. Comme à la boxe, à ma gauche, Tully (Stacy Keach), un tocard alcoolique qui rêve d'une seconde chance. À ma droite, Ernie (Jeff Bridges), un fougueux poulain mais trop tendre. L'un dégringole, l'autre ne décolle pas, ils suivent différemment une même pente et chaque jour qui passe les envoie au tapis. Peut-être le cinéaste regarde-t-il le raté qu'il aurait pu être, qu'il a peut-être été, d'où son regard amoureux. Avec Conrad Hall, son chef opérateur, il nimbe d'une lumière protectrice des figures déjà dans l'ombre. De fait, il émane une réelle beauté des couleurs sales et, discrète victoire, une sorte de classe de ces corps désœuvrés toujours désireux de reconquérir leur dignité évanouie. Une dignité qui mord la poussière à chaque fois, mais une poussière qui leur fait à l'écran une aura de clochards célestes.
Bernard Benoliel