Ligne rouge 7000 Red Line 7000

Pour Hawks, un seul mot d'ordre : se faire plaisir. Il se désintéresse des scènes de courses dont il confie la réalisation à Bruce Kessler, pilote à ses heures, qui promène sa caméra sur les circuits de NASCAR à travers les États-Unis. Lui se concentre sur le casting et les quelques dialogues. Et finance son film à grand renfort de placements de produits, Pepsi en tête. À l'écran, Jerry Lewis dans un petit rôle, et surtout le novice James Caan, que Hawks a eu la belle intuition d'engager. Ligne rouge 7000 – c'est la puissance maximale qu'un moteur puisse atteindre – est un film sur «  des hommes, des femmes, et des bolides  », un film en forme de métaphore douce-amère, un film où on danse, on flirte et on fonce. Depuis La Patrouille de l'aube ou Seuls les anges ont des ailes, l'avion a laissé place à la voiture, mais la structure reste la même. La compétition se joue autant sur la piste qu'en dehors, et la vie du groupe, à travers celle de l'écurie, est plus importante que tout le reste.
C'est un film mal compris parfois, souvent mal aimé, mais qui dit toute une époque : celle de l'aube des seventies et bientôt du Nouvel Hollywood à l'horizon. Celle de Hawks, cinéaste de la vitesse, qui amorce ici un dernier virage.