Générique
Réalisateur :
John Ford
Collaborateur à la réalisation :
William Collier Sr.
Assistant réalisateur :
Ed O'Fearna
Scénaristes :
Philip Klein, Barry Conners
Collaborateurs scénaristiques :
Basil Woon, I.A.R. Wylie, Henry Johnson
Auteur de l'oeuvre originale :
I.A.R. Wylie d'après la nouvelle "Pilgrimage"
Dialoguiste :
Dudley Nichols
Société de production :
Fox Film Corporation
Directeur de la photographie :
George Schneiderman
Ingénieurs du son :
Eugene Grossman, W.W Lindsay Jr.
Compositeur de la musique originale :
Samuel Kaylin
Auteur des chansons originales :
J. Keirn Brennan "Dear little boy of mine"
Compositeur des chansons originales :
Ernest R. Ball "Dear little boy of mine"
Directeur artistique :
William Darling
Costumier :
Earl Luick
Monteur :
Louis Loeffler
Interprètes :
Henrietta Crosman (Hannah Jessop), Heather Angel (Suzanne), Norman Foster (Jim Jessop), Marian Nixon (Mary Saunders), Maurice Murphy (Gary Worth), Lucille La Verne (Madame Hatfield), Charley Grapewin (papa Saunders), Hedda Hopper (Madame Worth), Robert Warwick (le major Albertson), Louise Carter (Madame Rogers), Betty Blythe (Janet Prescot), Francis Ford (Elmer Briggs), Jay Ward (Jimmy Saunders), Adele Watson (Madame Simms), Inez Palange (Madame Carlucci), Rosa Rosanova (Madame Goldstein), Greta Meyer (Madame Haberschmidt), Margaret Mann (Madame Quincannon), Frances Rich (une infirmière), Frances Morris (une infirmière), Shirley Palmer (une infirmière), Beatrice Roberts (une infirmière), Ann Brody (la femme avec Madame Goldstein), Marcelle Corday (la Française qui paye le taxi), André Chéron (le propriétaire du stand de tir), James Donlan (le barbier), Mary Gordon (Madame McGregor), Si Jenks (Jimmy Gish), Claude King (le commandant du navire), Sarah Padden (la mère de Mia), Alphonse Martell (le Français au stand de tir), Frank Moran (un sergent dans le train), Harry Tenbrook (un sergent dans le train), Jack Mower (le soldat au stand de tir), Wilbur Mack (le maire de New York), Leo White (l'homme au défilé de mode)
Conservé par le MoMA, la restauration numérique a été financée par 20th Century-Fox.
Pour certains commentateurs de l’œuvre de John Ford, Pilgrimage est peut-être le premier grand film de son auteur. Produit en 1933 pour la compagnie de William Fox, il contient un certain nombre d’éléments qui caractériseront une manière de confronter les mythes et les symboles à une complexité purement humaine. Avec ce récit, tiré d’une histoire de I. A. R Wylie, une écrivaine australienne qui fut également à l’origine d’un autre roman, Four Sons, déjà adapté par Ford en 1928, le cinéaste remet en cause la figure maternelle, icône qui sera perpétuellement sublimée et questionnée dans son œuvre (Les Raisins de la colère, Rio Grande, etc.). Le récit est celui d’une longue rédemption, celle de Hannah Jessop, fermière de l’Arkansas qui a préféré envoyer son fils se faire tuer à la guerre, sur les champs de bataille de l’Argonne, plutôt que de le laisser épouser la fille du voisin. Constitué d’un long voyage mémoriel (le fameux « pèlerinage » du titre original) au cours duquel des femmes venues de toute l’Amérique et ayant perdu un ou plusieurs fils à la guerre sont envoyées en Europe, le film mesure, dans les termes d’une dialectique qui est celle de l’art fordien, la signification des rituels mémoriels et la réalité de sentiments et des êtres. L’héritage de Murnau est encore visible mais subtilement dépassé dans un film entièrement tourné en studio, où les plaines et les montagnes de l’Arkansas semblent une prison étouffante enfermant une mère possessive avec un fils entravé par la passion fatale qu’elle lui porte.
Jean-François Rauger