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Des trois frères Bragaglia, c'est Anton Giulio qui demeure le plus connu pour sa proximité dès 1911 avec le futurisme italien et son fondateur, Marinetti. Il réalise quatre films dont Thaïs, qui est à ce jour le seul film conservé, et qui amplifiera sa notoriété de théoricien et de photographe expérimental. La vie de l'actrice principale, Thaïs Galitzky, a probablement contribué à son projet. Les archives consultées par l'un des plus grands spécialistes de la période, Giovanni Lista, révèlent l'admiration immédiate de Bragaglia lorsqu'il découvre la comédienne sur scène. Il la consacre comme la danseuse « mimo-plastique », courant chorégraphique alors très en vogue. Le personnage légendaire de Thaïs aura bien servi tous les arts : les analyses d'Apollinaire, le roman d'Anatole France, un opéra de Jules Massenet, un film de Feuillade en 1911. Thaïs est habituellement assigné au « cinéma futuriste » : ses décors, conçus par Enrico Prampolini, peintre momentanément futuriste, ouvrent emblématiquement le film, ornent les appartements et les parures de la courtisane capiteuse, puis le concluent. Ils offrent une remarquable conjugaison des contorsions de l'agonie de Thaïs avec la géométrie décorative de Prampolini, qui emprunte autant à la Sécession viennoise qu'au futurisme, préfigurant précocement l'abstraction « Art décoratif ». Son sujet, décadent par excellence (séduction, tromperie, jalousie, suicide), rattache également le film à la tradition dannunzianiste des dive, constituant le meilleur du cinéma italien des années 1910.
Dominique Païni