Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Dédié au 10e anniversaire de la soviétisation de l'Arménie, Land of Nairi est le premier long métrage documentaire réalisé par Bek-Nazarian, présentant un vaste panorama historique de la transition de l'Arménie d'une colonie russe à une république soviétique. Concédant une indifférence totale pour le format documentaire, Bek-Nazarian, à travers une vision poétique, voire surréaliste, traite son sujet comme un conte dramatique dans lequel le personnage central est le pays lui-même. Son méta-récit est entièrement composé d'images d'archives et de scènes rejouées, de motifs stéréotypés souvent empruntés à ses propres films. Cette approche rappelle l'œuvre de Dziga Vertov, et Bek-Nazarian livre des images d'une rare puissance graphique, semblables à des affiches qui, une fois assemblées, constituent une sorte de brochure de propagande montrant les maux du capitalisme et le « triomphe » des politiques de collectivisation de Staline. Pour Bek-Nazarian, cet axe idéologique banal est prétexte à transformer le rythme et la composition cinématographique en un médium résolument moderne, qui s'approcherait de la puissance viscérale de la musique. Fréquemment projeté à Paris et dans d'autres communautés diasporo-arméniennes dans les années 1930, Land of Nairi a été rapidement oublié par la suite. Pourtant, de par son utilisation des images d'archives et ses tentatives de « musicalité visuelle », Bek-Nazarian fait figure de pionnier, ouvrant une voie qui atteignit un point culminant avec des réalisateurs de documentaires arméniens tels qu'Artavazd Pelechian.
Vigen Galstyan