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Restauré et teinté en 2005 par la Cineteca Nazionale de Rome à partir d'un contretype safety unique incomplet issu de ses collections.
Juillet 1918 : André Antoine part en Italie tourner Israël, pièce d’Henry Bernstein présentée pour la première fois à Paris en 1908, dans l’espoir de créer un partenariat durable entre la SCAGL et les maisons de production italiennes. L’industrie cinématographique française est touchée par la crise de l’après-guerre, et Antoine est contraint de s’expatrier pour continuer à travailler. Mais l’Italie vit une situation tout aussi chaotique, avec notamment le rachat de l’Italia Film par la firme turinoise Tiber, et Antoine a du mal à imposer sa méthode singulière au modèle transalpin. Israël est une œuvre atypique dans la filmographie du metteur en scène, proche des mélodrames italiens des années 1910. Reste la critique sociale qu’Antoine porte à l’écran. Prenant un chemin plus incisif que Bernstein, il accuse frontalement l’Église, dont l’influence est particulièrement prégnante en Italie, d’être responsable de l’antisémitisme. L’histoire d’amour entre Gotlieb et Agnès de Croucy montre une Église opposée à leur union, et, vingt ans plus tard, leur fils se retrouve lui aussi sous l’influence du clergé. Très attendue, l’adaptation suscite l’incompréhension de la critique italienne, familière de l’œuvre de Bernstein, et le film reste peu de temps à l’affiche. En France, aucune trace de projection n’a été identifiée. Un élément unique fut retrouvé par Philippe Esnault dans les collections de la Cineteca nazionale de Rome en 1973 et a servi de base à la restauration.
Manon Billaut