La Petite È piccerella

Elvira Notari
Italie / 1922 / 63 min

Avec Eduardo Notari, Rosè Angione, Alberto Danza.

Tore, jeune homme honnête, va tout faire pour conquérir la jeune Margaratella.

Restauré en 2018 par le Centro sperimentale di cinematografia-Cineteca Nazionale à partir d'un internégatif issu d'une copie nitrate, grâce au soutien de ZDF/Arte qui a commandité la composition de l'accompagnement à Enrico Melozzi. Travaux réalisés au laboratoire de l'archive et à Fotocinema Rome.


Drame passionnel inspiré d'une chanson populaire napolitaine, È piccerella est un des rares films de Dora Film, maison de production locale créée par Elvira et Nicola Notari, qui subsistent aujourd'hui. Les femmes y sont puissantes, telle Margaratella, jeune femme nonchalante qui mène l'honnête Tore à sa destruction, ou Maria, la sainte mère de l'amant désespéré. Entourées de personnages manipulateurs, la mère de Margaratella et des voisines rivales, elles subiront lourdement les conséquences de leurs actes et des choix des hommes. Le fils Notari, dans le rôle de Gennariello, tente vainement d'apaiser les peines de sa famille meurtrie. Les regards des comédiens, profonds, insistants, transpercent l'écran et viennent imprégner le spectateur des émotions fortes qui font tout le sel du mélodrame.
Les tournages extérieurs offrent des images surprenantes et spontanées de la ville. La joie flamboyante des fêtes contraste avec la tristesse des décors artificiels et des drames qui s'y jouent. Pour les milliers de spectateurs du film, en Italie et dans les pays où la diaspora transalpine s'était installée, la plongée dans Naples populaire était garantie par les intertitres aux expressions dialectales, et par les musiques et chansons accompagnant les projections.

Iris Deniozou