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Restauré en 2017 par la Cinémathèque française d’après un négatif original nitrate issu de ses collections. Une copie nitrate de Pearl of the Army (1916) a servi de référence pour les couleurs, les inserts et la police des cartons. Retrouvés dans les collections de la Svenska Filminstitutet en Suède, les intertitres ont été traduits.
Dans les années 1910, le réalisateur d’origine franco-irlandaise George Fitzmaurice jouissait d’un prestige important. Embauché comme scénariste chez Pathé-Exchange en 1914, il y passa à la réalisation cette même année. Profitant d’un bagage culturel important grâce à son éducation artistique en France, il apportait un soin particulier au choix de ses extérieurs et à la décoration de ses plateaux. Pour Big Jim Garrity, il emmena tourner toute son équipe près d’une mine en Géorgie et n’hésita pas à recruter des mauvais garçons dans les bas quartiers new-yorkais pour les scènes de bagarre. Adapté d’une pièce qui n’eut guère de succès à Broadway par Ouida Bergère, la femme du réalisateur, le film fut, au contraire, salué pour sa qualité quasi documentaire et son interprétation. Le thème central de l’addiction à la drogue était un sujet déjà bien documenté au cinéma. Mais ce film présente l’intérêt de montrer que toutes les couches de la société, du mineur de Géorgie à la jeune héritière new-yorkaise, sont touchées par l’addiction à la cocaïne – bien que le mot soit absent dans les intertitres. Le héros du film se bat contre leur fournisseur, un médecin véreux qui fournit « ce médicament » contre rémunération. Fitzmaurice réussit à maintenir l’intérêt du récit du début à la fin, incluant au passage une petite séquence de comédie dans un salon new-yorkais. Un film typique de la production américaine des années 1910 qui conjugue réalisme et divertissement.
Christine Leteux