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Restauré en 4K par la Permanencia Voluntaria, petite archive soutenue par NWR et l'Academy Film Archive à partir des négatifs 35 mm originaux. Étalonnage par Ross Lipman et la Cinema Preservation Alliance. Il s'agit de la première restauration en 4K d'un film de genre mexicain.
Santo contra cerebro del mal est le tout premier film du catcheur mexicain Santo, qui représente un cas unique de personnage se confondant totalement avec son interprète. Le même acteur-cascadeur, Rodolfo Guzmán Huerta, se cache en effet sous le masque du héros dans la cinquantaine de longs métrages tournés jusqu'en 1982. Quand il débute au cinéma, Guzmán est depuis longtemps une superstar du ring, où il apparaît avec une cagoule argentée, d'où son surnom d'« El Santo, el enmascarado de plata » : « Le Saint, l'Homme masqué d'argent ». Ce personnage est si populaire qu'un autre catcheur devenu acteur et scénariste, Fernando « El Incognito » Osés, invite Guzmán à participer à deux films, Santo contra cerebro del mal et Santo contra hombres infernales. Il s'agit de coproductions avec Cuba entièrement tournées sur l'île, et la légende raconte que les prises de vues sont bouclées seulement un jour avant l'entrée des troupes de Fidel Castro dans La Havane, le 8 janvier 1959 ! Le diptyque n'est distribué au Mexique qu'en 1961 mais récolte un succès inattendu. Le public populaire plébiscite le lutteur musculeux, même si le dialogue ne le désigne encore que comme « L'Homme masqué ». En particulier, Santo contra cerebro del mal (« Santo contre le cerveau du mal »), qui met en scène un savant fou et mégalomane, inaugure une veine fantastique promise à un bel avenir. C'est ainsi que Santo, devenu héros à part entière des films suivants, affrontera inlassablement momies aztèques, martiens et autres femmes-vampires.
Gilles Esposito