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Sauvegardé par le MoMA avec le financement du National Endowment for the Arts et la Film Foundation.
Los Dineros del diablo d’Alejandro Galindo est coécrit avec le scénariste et comédien mexicain Carlos Villatoro et la photo est signée par le grand photographe d’avant-garde Agustin Jiménez. Le scénario raconte l’histoire de Manuel, un ouvrier dans la misère qui, aidé par la danseuse de cabaret extravertie Estrella (la comédienne et danseuse cubaine Amalia Aguilar), sombre dans le crime pour couvrir les frais d’enterrement de son père. Comme dans Quand la ville dort de John Huston (1950) ou Du Rififi chez les hommes de Jules Dassin, tourné en 1955, le moteur de la narration est ici l’histoire d’un crime, mais la véritable préoccupation des auteurs est l’injustice dont souffre la classe ouvrière mexicaine (thème récurrent dans l’œuvre du cinéaste), ici représentée par la figure vertueuse et discrète de la mère de Manuel et par son père, qui lui dit que « le destin d’un homme pauvre est de noyer son chagrin et son ambition dans l’alcool ». Mais Manuel pense assister à la naissance d’une époque nouvelle. Il se montre incapable de résister à l’attrait des cabarets glamour, des femmes faciles, de la télévision, des cigarettes américaines et de l’argent facile, même si cela implique un abandon de la vertu morale inhérente à son statut de membre de la classe ouvrière.
Estrella est une femme fatale, si l’on veut, un peu froide ou calculatrice. Elle entraîne le protagoniste vers la délinquance criminelle et la violence. En réalité, elle appartient déjà à un nouveau genre de cinéma : elle est une vedette de la rumbera, sorte de comédie musicale populaire dans les années 1950. Le critique mexicain Rafael Aviña a avancé l’idée que le film noir mexicain en tant que genre est mort aux alentours de 1952, quand le président Miguel Aleman a quitté sa fonction. Parce qu’il explore les questions de pauvreté et d’injustice sociale, parce qu’il a pour décor les barrios bajos (bidonvilles) et parce qu’il a pour vedette un nouveau genre de comédienne, Los Dineros del diablo reflète l’apparition de nouvelles préoccupations dans le cinéma mexicain.
Chloë Roddick