Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Le cinéma hongkongais, qui a donné de cinglantes leçons à Hollywood, a superbement renouvelé le genre du film policier, mêlant l’inventivité d’un style nouveau à l’élégance d’une réflexion morale parfois assez complexe. Il eut, avant et après la rétrocession, ses maîtres tels John Woo, Tsui Hark, Johnnie To, Ringo Lam. Bullets Over Summer est représentatif d’une remarquable résistance du genre et d’une capacité de celui-ci à s’interroger sur lui-même, à se complexifier, à prendre des libertés avec les conventions narratives.
Wilson Yip fait partie d’une génération qui a succédé à celle de l’âge d’or des années 1980 et 1990. Il débute sa carrière en 1995 et signe notamment quelques films d’horreur. Bullets Over Summer est son septième long métrage. Le récit s’attache au travail de deux policiers à la fois partenaires et antinomiques qui s’installent dans l’appartement d’une vieille dame pour surveiller l’immeuble d’en face, à l’intérieur duquel se cacherait un tueur. Ainsi, après une première partie dérangeante par sa brutalité, le mouvement du film semble soudain se suspendre. Aux scènes d’action succèdent des moments d’attente, rappelant la prédominance de la vie quotidienne sur les péripéties extraordinaires du polar. L’action se dissout temporairement avec la peinture de caractères attachants et la description d’une vie à la fois sans qualités et pourtant paradoxalement riche. Ce cocktail particulièrement réussi nimbe le film d’une mélancolie singulière. Bullets Over Summer est un des grands titres du néo-polar hongkongais.
Jean-François Rauger