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Film inédit en France. The Other Half a reçu le prix Kodak Vision Award (Festival Tokyo Filmex)
Après la réussite de leur premier film, Taking Father Home (2005), primé dans plusieurs festivals, le couple formé par le cinéaste Ying Liang et sa coscénariste et productrice Peng Shan se sont attaqués à un sujet encore plus ambitieux : la dislocation des rapports sociaux dans la ville de Zigong, dans le Sichuan, du point de vue d’une jeune femme, Xiaofeng (jouée par une actrice non-professionnelle, Zeng Xiaofei). The Other Half (« l’autre moitié ») c’est une allusion aux femmes qui, dans la mythologie chinoise, soutiennent la moitié de la voûte du ciel. Quand Xiaofeng apparaît dans la fiction, c’est tournée en plan frontal, s’adressant à la caméra, sans contre-champ. Le dispositif ainsi recréé est celui d’un entretien d’embauche, la position de la caméra étant occupée par celle du futur employeur, un des avocats du cabinet dans lequel la jeune femme va travailler. Par la suite, ces plans frontaux sans contre-champ vont revenir périodiquement, que ce soit pour montrer une succession de clients (joués aussi par des non-professionnels qui mettent en scène leur propres situations) venus présenter leurs griefs ou leur problèmes juridiques (divorces, violences domestiques, fautes professionnelles, erreurs médicales, abus de pouvoir au boulot), ou des scènes souvent mystérieuses, inexplicables, drolatiques ou absurdes de la vie quotidienne à Zigong.
Notre héroïne passe le meilleur de son temps avec un copain tout à fait charmant mais assez marginal – au grand dam de sa mère qui cherche à lui trouver un beau parti ; cependant un jeune policier en pince pour elle pas si secrètement que cela. Un jour, son père, disparu depuis des années, revient sans crier gare. Puis l’industriel auquel sa mère aimerait le fiancer est assassiné, le copain disparaît, le policier suppute un rapport de cause à effet entre les deux faits… Ying Liang épouse avec humour et sympathie la quête de Xiaofeng, faisant progressivement basculer le réel dans l’étrange, puis dans le chaos quand il devient clair que le patron de l’usine de produits chimiques locale a le plus profond mépris pour les consignes de sécurité. La catastrophe est proche ; l’autre moitié du ciel va-t-elle s’écrouler ?
Bérénice Reynaud
Né à Shanghai en 1977, Ying Liang fait des études à l’École Normale de Pékin, puis à l’Institut de cinéma de Chongqing, dans le Sichuan, où il se fixe pendant plusieurs années. Il réalise plusieurs courts métrages, dont Missing House (2003), qui remporte des prix à Pékin et Hong Kong. Son premier long métrage, Taking Father Home (2005), est invité dans plus de 30 festivals et remporte plusieurs prix.
Après le succès international de The Other Half (2006), Ying Liang réalise Good Cats (2008), ainsi que le court métrage Condolences (2010). Il réalise aussi un film produit par le Festival de Jeonju, When Night Fall (2012), qui reçut un prix à Locarno. Ying Liang vit maintenant à Hong Kong, où il enseigne à l’Academy for Performing Arts et a récemment terminé un court métrage, A Sunny Day (2016).
Avant de quitter la Chine populaire, Ying Liang dirigeait le Festival de cinéma et vidéo indépendants de Chongqing.