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Pour faire plaisir à sa petite fille et en obtenir la garde, un père divorcé bricole de toutes pièces un magnifique piano à queue avec ses anciens copains d'usine. Une vision douce-amère des milieux ouvriers dans le Liaoning, au nord-est de la Chine.
Film inédit en France. Prix FIPRESCI (Golden Horse Film Festival). Grand Prix du Jury, Festival International de Miami.
La critique est divisée pour savoir si Zhang Meng est un auteur, ou un cinéaste de talent à mi-chemin entre l’art et l’essai et le cinéma commercial. The Piano in a Factory réunit les éléments d’un film « grand public » (un héros sympathique qui se bat contre l’adversité, des copains qui lui prêtent secours, une cause « juste », une petite fille charmante, une copine sexy qui vous soutient le moral, de l’humour qui n’est jamais grinçant, même quand il s’exerce au dépens des protagonistes) et le film s’est taillé un joli succès en Chine et à l’étranger. Tourné dans l’état du Liaoning, où est né le réalisateur, c’est aussi un film personnel, où il jette un regard critique sur les dégâts causés par l’ère post-industrielle, et parle de gens qu’il connaît bien – d’anciens ouvriers forcés de se redéfinir. Selon la jolie phrase d’Émile Breton : « Constat sur la désindustrialisation dans le nord du pays, le film est aussi un mélodrame sur le divorce et une comédie flirtant avec le burlesque. »
Zhang travaille avec le talentueux directeur de la photographie Shu Chou, d’origine taïwanaise mais vivant à Pékin (à qui on doit aussi la très belle image de New Women de Yang Fudong), et The Piano représente la collaboration de deux hommes épris de la texture, des compositions subtiles et de la profondeur de champ un peu mystérieuse offertes par l’argentique, et qui se battent pour pouvoir continuer de travailler en 35mm : c’est un film qu’il faut définitivement voir sur grand écran.
Un métallurgiste au chômage, Chen (Wang Qian-Yuan), fait de la musique amateur et joue de l’accordéon dans un petit orchestre avec ses amis et sa copine qui chante. Dans cette dernière, on reconnaîtra l’actrice Qin Hailu (elle-même née dans le Liaoning), lancée par son interprétation magnifique d’une jeune chinoise se prostituant à Hong Kong dans Durian Durian de Fruit Chan (2000). Après une longue séparation, la femme de Chen réapparaît, demande le divorce, et, ce qui est plus grave, la garde de la petite fille. Elle vit maintenant avec un homme qui a de l’argent, ce qui la met en position de pouvoir faire des cadeaux. Incapable de choisir entre ses deux parents, la petite fille, qui a hérité de son père l’amour de la musique, décide qu’elle restera avec celui qui lui offrira un piano. L’instrument est financièrement hors de portée pour Chen, mais il est débrouillard, et ses copains, aux aussi anciens métallos au chômage, ont du savoir-faire. Pourquoi ne pas offrir à la pianiste en herbe un piano à queue tout neuf, fabriqué pour elle toute seule ?
Bérénice Reynaud
Né en 1975 à Tieling dans la province du Liaoning, Zhang Meng fait des études à l’Académie centrale d’art dramatique de Pékin. Il réalise un premier film, Lucky Dog, en 2007, suivi de The Piano in a Factory (2010) et Uncle Victory (2014). Il est en train de terminer Guns and Kidneys.
Générique
Réalisateur :
Zhang Meng
Scénariste :
Meng Zhang
Sociétés de production :
PWPIC - Perfect World Pictures (Pékin), Dalian Hung Yuan Film & TV, Etoile Pictures, Liaoning Film Studio
Producteurs :
Jae-Young Kwak, Guang-suk Choi, Jessica Kam
Directeur de la photographie :
Shu Chou
Compositeur de la musique originale :
Young-Mook Oh
Monteur :
Bo Gao
Interprètes :
Qianyuan Wang (Chen Guilin), Shin-young Jang (la femme de Chen), Hailu Qin, Yongzhen Guo, Qian Liu, Xingyu Liu, Er-yang Luo, Tianyu
Film inédit en France. Prix FIPRESCI (Golden Horse Film Festival). Grand Prix du Jury, Festival International de Miami.
La critique est divisée pour savoir si Zhang Meng est un auteur, ou un cinéaste de talent à mi-chemin entre l’art et l’essai et le cinéma commercial. The Piano in a Factory réunit les éléments d’un film « grand public » (un héros sympathique qui se bat contre l’adversité, des copains qui lui prêtent secours, une cause « juste », une petite fille charmante, une copine sexy qui vous soutient le moral, de l’humour qui n’est jamais grinçant, même quand il s’exerce au dépens des protagonistes) et le film s’est taillé un joli succès en Chine et à l’étranger. Tourné dans l’état du Liaoning, où est né le réalisateur, c’est aussi un film personnel, où il jette un regard critique sur les dégâts causés par l’ère post-industrielle, et parle de gens qu’il connaît bien – d’anciens ouvriers forcés de se redéfinir. Selon la jolie phrase d’Émile Breton : « Constat sur la désindustrialisation dans le nord du pays, le film est aussi un mélodrame sur le divorce et une comédie flirtant avec le burlesque. »
Zhang travaille avec le talentueux directeur de la photographie Shu Chou, d’origine taïwanaise mais vivant à Pékin (à qui on doit aussi la très belle image de New Women de Yang Fudong), et The Piano représente la collaboration de deux hommes épris de la texture, des compositions subtiles et de la profondeur de champ un peu mystérieuse offertes par l’argentique, et qui se battent pour pouvoir continuer de travailler en 35mm : c’est un film qu’il faut définitivement voir sur grand écran.
Un métallurgiste au chômage, Chen (Wang Qian-Yuan), fait de la musique amateur et joue de l’accordéon dans un petit orchestre avec ses amis et sa copine qui chante. Dans cette dernière, on reconnaîtra l’actrice Qin Hailu (elle-même née dans le Liaoning), lancée par son interprétation magnifique d’une jeune chinoise se prostituant à Hong Kong dans Durian Durian de Fruit Chan (2000). Après une longue séparation, la femme de Chen réapparaît, demande le divorce, et, ce qui est plus grave, la garde de la petite fille. Elle vit maintenant avec un homme qui a de l’argent, ce qui la met en position de pouvoir faire des cadeaux. Incapable de choisir entre ses deux parents, la petite fille, qui a hérité de son père l’amour de la musique, décide qu’elle restera avec celui qui lui offrira un piano. L’instrument est financièrement hors de portée pour Chen, mais il est débrouillard, et ses copains, aux aussi anciens métallos au chômage, ont du savoir-faire. Pourquoi ne pas offrir à la pianiste en herbe un piano à queue tout neuf, fabriqué pour elle toute seule ?
Bérénice Reynaud
Né en 1975 à Tieling dans la province du Liaoning, Zhang Meng fait des études à l’Académie centrale d’art dramatique de Pékin. Il réalise un premier film, Lucky Dog, en 2007, suivi de The Piano in a Factory (2010) et Uncle Victory (2014). Il est en train de terminer Guns and Kidneys.