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J'étais une espionne américaine débute par une manière d'attester de l'authenticité du récit qui va suivre. Le général Mark Wayne Clark - qui contribua, durant la Seconde Guerre mondiale, au succès du débarquement en Afrique en 1943 avant de prendre le commandement de la 5e armée des États-Unis qui mena la campagne d'Italie - s'adresse en effet au spectateur, pour marquer du sceau de la vérité historique les évènements décrits dans le film et exalter l'héroïsme de son personnage principal. Comme pour affirmer cette motion de principe, les images qui suivent sont des plans documentaires montrant des flots des réfugiés fuyant le théâtre des combats après l'attaque de Pearl Harbor par l'aviation japonaise. Ann Dvorak (dont ce fut l'avant-dernier rôle au cinéma) interprète le rôle de Claire Philips : cachée derrière l'identité d'une propriétaire de cabaret à Manille durant l'occupation japonaise, elle transmit des informations militaires à l'état-major américain, informations qu'elle tenait d'indiscrétions commises par les clients de son club, officiers nippons dont l'un était même à la tête des services de renseignement. Réalisé en 1951 pour Allied Artists par Lesley Selander, prolifique artisan, auteur d'un nombre impressionnant de westerns, J'étais une espionne américaine est basé sur le livre écrit par la vraie Claire Phillips, la protagoniste principale, Manila Espionage. Si le film, comme on le devine, prend des libertés avec la réalité historique, c'est sans doute pour décrire, un peu abstraitement, le parcours d'un personnage qui passe de la naïveté à la ruse, de la candeur à une volonté implacable de vengeance (son mari, sergent dans l'armée américaine, est tué sous ses yeux). Claire Phillips passe de l'impulsion irrésistible (elle abat de plusieurs balles rageuses un vieux soldat japonais) à la dissimulation rationnelle, gage d'une efficacité plus grande et plus meurtrière, car les informations qu'elle transmet permettent la liquidation d'usines d'armement et de transports de troupes. C'est une sorte de Mata Hari des Philippines qui se décrira comme quelqu'un qui accepte de vivre dans la clandestinité, mais avec élégance (« I'm ok to live in hide but with style ») que décrit un film dont on a pu remarquer la qualité de certains dialogues : « Vous l'avez tué ? - Oui. Il y a quelques minutes. - Je n'ai pas entendu de coup de feu.- Je ne lui ai pas tiré dessus. » On remarquera dans le rôle d'un soldat américain irréductible Gene Evans, qui campait, la même année, un personnage similaire dans J'ai vécu l'enfer de Corée de Samuel Fuller.
Jean-François Rauger