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Hongrie-France-Allemagne-Suisse-États-Unis / 2010 / 146 min
Avec János Derzsi, Erika Bok, Mihaly Kormos.
Quelque part, dans la campagne, un fermier, sa fille, une charrette. Et un vieux cheval, celui qu'à Turin Friedrich Nietsche enlaça, bouleversé, avant d'arrêter d'écrire et de sombrer dans la folie.
Les premières images frappent de plein fouet. En travelling, un cheval avance, traînant péniblement une charrette dans laquelle un homme est assis, le visage sérieux, la barbe blanche. Une musique funèbre accompagne ce duo solitaire qui traverse un paysage désolé, envahi de brouillard, tandis que le vent souffle sans relâche. Nous sommes ici bien loin de l’Italie, dans un monde hors du temps, loin de tout, où habitent un fermier et sa fille. Le film se déroule sur six jours, en miroir de la Création biblique, qui résonnent plutôt ici comme ceux de la fin du monde. Les gestes s’y répètent inlassablement et, dans cette atmosphère monotone, le cheval du titre exprime son refus de continuer. Sa recherche d’immobilité contamine progressivement le père et sa fille, jusqu’à atteindre la forme même – trente plans pour 146 minutes – de ce film hypnotisant. Le Cheval de Turin, nous informe le narrateur, fait référence à cet épisode de la vie de Nietzsche qui se jeta un jour, en larmes, au cou d’un cheval pour le protéger du fouet cruel d’un cocher. On sait ce qu’il advint du philosophe et de sa folie. Du cheval, en revanche, rien, indique le narrateur. C’est sur ce récit de l’inconnu que se construit le film de Béla Tarr, co-réalisé par Ágnes Hranitzky, annoncé par le cinéaste hongrois comme étant son ultime œuvre de fiction. La superbe photographie de Fred Kelemen et la musique composée par Mihály Vig accompagnent ce récit de solitude dont la beauté sépulcrale ensorcelle.
Elsa Colombani
Générique
Réalisateur :
Béla Tarr, Ágnes Hranitzky
Assistant réalisateur :
Yann-Eryl Mer
Scénaristes :
László Krasznahorkai, Béla Tarr
Sociétés de production :
TT Filmmühely (Budapest), MPM Film - Movie Partners in Motion Film (Paris), Vega Film AG (Zürich), Zero Fiction Film GmbH (Berlin)
Producteurs :
Gábor Téni, Marie-Pierre Macia, Juliette Lepoutre, Ruth Waldburger, Martin Hagemann
Producteur délégué :
Gábor Téni
Producteurs exécutifs :
Elizabeth Redleaf, Christine K. Walker
Distributeur d'origine :
Sophie Dulac Distribution (Paris)
Directeur de la photographie :
Fred Kelemen
Ingénieurs du son :
János Csáki, Istvan Pergel
Mixeur :
Gábor Erdélyi
Compositeur de la musique originale :
Mihály Vig
Décorateur :
Sándor Kállay
Costumier :
János Breckl
Monteur :
Ágnes Hranitzky
Interprètes :
János Derzsi (Ohlsdorfer), Erika Bok (la fille d'Ohlsdorfer), Mihaly Kormos (Bernhard)
Les premières images frappent de plein fouet. En travelling, un cheval avance, traînant péniblement une charrette dans laquelle un homme est assis, le visage sérieux, la barbe blanche. Une musique funèbre accompagne ce duo solitaire qui traverse un paysage désolé, envahi de brouillard, tandis que le vent souffle sans relâche. Nous sommes ici bien loin de l’Italie, dans un monde hors du temps, loin de tout, où habitent un fermier et sa fille. Le film se déroule sur six jours, en miroir de la Création biblique, qui résonnent plutôt ici comme ceux de la fin du monde. Les gestes s’y répètent inlassablement et, dans cette atmosphère monotone, le cheval du titre exprime son refus de continuer. Sa recherche d’immobilité contamine progressivement le père et sa fille, jusqu’à atteindre la forme même – trente plans pour 146 minutes – de ce film hypnotisant. Le Cheval de Turin, nous informe le narrateur, fait référence à cet épisode de la vie de Nietzsche qui se jeta un jour, en larmes, au cou d’un cheval pour le protéger du fouet cruel d’un cocher. On sait ce qu’il advint du philosophe et de sa folie. Du cheval, en revanche, rien, indique le narrateur. C’est sur ce récit de l’inconnu que se construit le film de Béla Tarr, co-réalisé par Ágnes Hranitzky, annoncé par le cinéaste hongrois comme étant son ultime œuvre de fiction. La superbe photographie de Fred Kelemen et la musique composée par Mihály Vig accompagnent ce récit de solitude dont la beauté sépulcrale ensorcelle.
Elsa Colombani