A Serious Man

A Serious Man

Ethan Coen, Joel Coen
États-Unis / 2009 / 105 min

Avec Michael Stuhlbarg, Richard Kind, Sari Lennick.

1967 : Larry Gopnik, professeur de physique dans une petite université du Midwest, est accablé de malheurs familiaux. Il cherche alors conseil auprès de trois rabbins.

Au lendemain de la signature du pacte germano-soviétique de 1939, Winston Churchill parlait – déjà – de la Russie comme d'un « rébus enveloppé de mystère au sein d'une énigme ». Voilà qu'on y repense à la vision de cette fable cinématographique pourtant américaine, s'ouvrant par un conte fantastique en yiddish dans un shtetl d'Europe de l'Est, puis, sans explication, se transportant (un siècle plus tard ?) au sein de la communauté juive d'une banlieue du Midwest, en 1967. On se dit que la phrase du premier ministre anglais ressemble à ce que tout spectateur éprouve à la vision d'un film des frères Coen, et particulièrement de celui-ci. A Serious Man, ou la possible représentation du réel tel qu'il n'en finit pas d'assaillir ou de taquiner l'humble professeur de physique Larry Gopnik. Ainsi s'accumulent sur la kippa du pauvre homme les indices cabalistiques d'un monde chiffré, les signes équivoques d'un sens résolument incertain ou comme interprété à travers un nuage de marijuana : effrayantes formules mathématiques recouvrant un tableau noir géant, dessins labyrinthiques (le « Mentaculus ») du frère du professeur, lettres hébraïques gravées sur la face cachée des dents du bas d'un goy, entre autres augures sans résolution. Et tout au fond d'un couloir surchargé de grimoires et d'expériences dans le formol, siège un grand rabbin, celui qui « réfléchit », aussi sollicité que le Magicien d'Oz dans son palais d'Émeraude ; autant de mages supposés, réfugiés derrière un écran de fumée et auxquels tous les croyants ou crédules du monde prêtent un extravagant pouvoir d'élucidation de l'existence. À sa définition sans espoir de la Russie, Churchill ajoutait : « Peut-être y a-t-il une clé ? » On la cherche encore.

Bernard Benoliel


Générique

Réalisateur : Ethan Coen, Joel Coen
Assistant réalisateur : Betsy Magruder
Scénaristes : Joel Coen, Ethan Coen
Sociétés de production : Focus Features, StudioCanal, Relativity Media (Los Angeles), Working Title Films (London)
Producteurs : Joel Coen, Ethan Coen
Producteurs exécutifs : Tim Bevan, Eric Fellner, Robert J. Graf
Distributeur d'origine : StudioCanal Distribution
Directeur de la photographie : Roger Deakins
Ingénieur du son : Craig Berkey
Compositeur de la musique originale : Carter Burwell
Compositeur des chansons préexistantes : Jefferson Airplane Auteurs de la chanson " somebody to love "
Directeur artistique : Deborah Jensen
Décorateurs : Jess Gonchor, Maria L. Baker
Costumier : Mary Zophres
Maquilleur : Jean Ann Black
Monteur : Roderick Jaynes
Régisseur : Tyson Bidner
Directeurs de casting : Ellen Chenoweth, Rachel Tenner
Coordinateur des effets spéciaux : Larz Anderson
Interprètes : Michael Stuhlbarg (Larry Gopnik), Richard Kind (Oncle Arthur), Fred Melamed (Sy Ableman), Sari Lennick (Judith Gopnik), Aaron Wolff (Danny Gopnik), Jessica McManus (Sarah Gopnik), Peter Breitmayer (Monsieur Brandt), Brent Braunschweig (Mitch Brandt), David Kang (Clive Park), Benjamin Portnoe (le copain de Danny), Jon Kaminski Jr. (Mike Fagle), Ari Hoptman (Arlen Finkle), Alan Mandell (Rabbi Marshak), Amy Landecker (Madame Samsky), George Wyner (Rabbi Nachtner), Michael Tezla (le docteur Sussman), Katherine Borowitz (l'amie au pique-nique), Stephen Park (le père de Clive), Allen Lewis Rickman (le mari au Shtetl), Yelena Shmulenson (l'épouse au Shtetl), Fyvush Finkel (Dybbouk), Ronald Schultz (le professeur de l'école hébraïque), Raye Birk (le docteur Shapiro), Jane Hammill (la secrétaire de Larry), Claudia Wilkens (la secrétaire de Marshak), Simon Helberg (Rabbi Scott), Adam Arkin (l'avocat des divorces), Michael Lerner (Solomon Schlutz), Charles Brin (le directeur de l'école hébraïque), Michael Engel (l'homme à la Torah), Tyson Bidner (Magbiah), Piper Sigel-Bruse (D'vorah), Hannah Nemer (l'amie de Sarah), Warren David Keith (Dick Dutton), Neil Newman (le chantre), Tim Russell (un détective), Jim Lichtscheidl (un détective), Wayne Evenson (Russell Krauss), Scott Baker (le héros du film de science-fiction)