Toto qui vécut deux fois

Toto qui vécut deux fois Totò che visse due volte

Daniele Ciprì, Franco Maresco
Italie / 1998 / 93 min

Avec Salvatore Gattuso, Marcello Miranda, Carlo Giordano.

À Palerme, trois sketches grotesques et irrévérencieux, où sexualité côtoie tradition et religion.

Restauré par Cineteca di Bologna en collaboration avec Ila Palma, à partir du négatif image et son.


Deuxième film de Daniele Ciprì et Franco Maresco, après L’Oncle de Brooklyn rappelé explicitement dans l’incipit, Totò qui vécut deux fois est immédiatement victime de censure. La projection du film est dès lors interdite car jugé trop dégradant pour « la dignité du peuple sicilien, du monde italien et de l’humanité ». Suite à une décision en appel, le jugement est allégé : le film est interdit seulement – façon de parler – au moins de 18 ans. Cependant, cette petite victoire n’aide pas le film à sortir de la niche où il était relégué. Il reste quasiment impossible pour la majeure partie du public de le voir en salle. La version restaurée que nous présentons aujourd’hui, vingt ans plus tard, lorsque Ciprì et Maresco sont désormais deux auteurs classiques du cinéma italien, permet enfin de restituer cette œuvre en partie méconnue.
Emiliano Morreale notait : « Par rapport au cinéma italien des années 1990, Totò semble arriver de très loin, avec son air des années 1950 mais sans s’inquiéter des mœurs de l’époque ». Il y a d’ailleurs une raison à cet air rétro : cette résistance à la modernité et à l’homologation que le monde évoqué dans le film revendique, avec ses mouvements presque démodés dans un univers de sons, d’actions et de causes qui paraissent vraiment de science-fiction. La figure de l’homme nu avait disparu non seulement du cinéma italien et les pulsions élémentaires des personnages du film sont bien loin des psychanalystes engagés et des jeunes chômeurs. Faim de sexe, de nourriture, un dialecte mélodieusement obscène et une religiosité charnelle au bord du blasphème. Ciprì et Maresco sont vraiment, comme Bernardo Bertolucci les a décrits, « deux grands maniéristes de Palerme ». »

Gian Luca Farinelli


Générique

Réalisateur : Daniele Ciprì, Franco Maresco
Assistant réalisateur : Lillo Iacolino
Scénaristes : Daniele Ciprì, Franco Maresco, Lillo Iacolino
Sociétés de production : Lucky Red (Roma), Istituto Luce (Roma), Tea Nova (Palermo)
Producteur : Rean Mazzone
Producteur exécutif : Rean Mazzone
Distributeur d'origine : ED Distribution (Paris)
Directeur de la photographie : Luca Bigazzi
Ingénieurs du son : Luigi Melchionda, Silvia Moraes
Mixeur : Claudio Chiossi
Compositeurs de la musique préexistante : Jean-Sébastien Bach, Ludwig vanBeethoven, Franz Lehár, Sergueï Rachmaninov
Créateur des décors : Fabio Sciortino
Directeur artistique : Fabio Sciortino
Monteurs : Daniele Ciprì, Franco Maresco, Cesar Augusto Meneghetti
Interprètes : Salvatore Gattuso (Totò / Don Totò), Marcello Miranda (Paletta), Carlo Giordano (Fefè), Pietro Arciadiacono (Pitrinu), Camillo Conti (Tremmotori), Angelo Prollo (un apôtre / un client), Antonino Carollo (Don Nenè), Leonardo Aiello (le poursuivant de Paletta), Antonino Cirrincione (Cascino), Giuseppe Pedalino (le gardien de cochons), Michele Lunardo (le joueur d'accordéon), Aurelio Mirino (un client), Rosolino Spatola (un client), Vincenzo Girgenti (un client), Antonino Accomando (un voleur), Niccolò Villafranca (un voleur), Giuseppe Mulè (un voleur), Michele Dia (le vieux croyant), Baldassare Catanzaro (Bastiano), Giuseppe Pepe (Za Concetta), Antonino Aliotta (Solino), Vincenzo Cacciarelli (Salvino), Giuseppe Empoli (Zà Rosalia), Giovanni Rotolo (le père de Pitrinu), Salvatore Farina (le veuf), Gaspare Marchione (la femme morte), Salvatore Puccio (le propriétaire terrien), Francesco Anitra (Judas), Fortunato Cirrincione (Lazare), Gioacchino Lo Piccolo (Minicu), Paolo Alaimo (un ange), Antonello Pensati (un ange), Antonino Ribaudo (un violeur), Michele Rubino (un violeur), Claudio Gnoffo (un violeur), Antonino Zuccaro (un membre de la famille de Lazare), Francesco Arnao (un apôtre), Francesco Tirone (un apôtre), Giovanni Lo Giudice (un apôtre)