Dr. Folamour

1963

Paranoïaque et dépressif, le général américain Ripper (Sterling Hayden) envoie ses avions nucléaires bombarder l'URSS. Tandis que le capitaine britannique Mandrake (Peter Sellers) tente de lui faire avouer le code secret qui permettrait le retour des B-52, une réunion de crise est organisée au Pentagone. La seule possibilité pour éviter un conflit entre les deux puissances revient à fournir aux Soviétiques les positions des avions, afin qu'ils les détruisent. Certains B-52 sont abattus, les autres sont rappelés, sauf un, dont le système de communication est hors d'usage. Le président des États-Unis (Peter Sellers) demande alors conseil au docteur Folamour (Peter Sellers), un ancien nazi en charge de la recherche sur les armes.

"Dr. Folamour est né de mon grand désir de faire quelque chose sur le cauchemar nucléaire" (1), explique Kubrick. Il choisit Alerte Rouge, un roman de Peter George (également co-scénariste avec Terry Southern). Il s'écarte néanmoins de la veine dramatique du récit original pour traiter le thème de la guerre nucléaire et de la guerre froide sur le ton de la comédie satirique. Il s'éloigne aussi de Point limite, que réalise Sidney Lumet au même moment et qui traite d'un sujet similaire sur le mode dramatique.

Le film sort en France le 24 avril 1964 avec un bon accueil critique, contrairement aux États-Unis, où, à sa sortie (le 19 janvier 1964), un journaliste du Washington Post écrit : "Jamais le communiste le plus fanatique n'eut pu rêver film plus anti-américain que celui-ci" ; au Pentagone, des généraux estiment même qu'il faut interdire le film. Dr. Folamour est malgré tout un grand succès public.

(1) Stanley Kubrick, "une comédie cauchemardesque", Positif, n° 439, septembre 1997, pp. 75-76, traduction par Christian Viviani du texte "How I learned to stop worrying and love the cinema", Films and Filming, juin 1963, pp. 12-13.