Les Sentiers de la gloire

1957

Durant la Première Guerre mondiale, le général Broulard (Adolphe Menjou) ordonne au général Mireau (George Macready) de lancer une offensive contre une position allemande imprenable : "la Fourmilière". Le colonel Dax (Kirk Douglas) est chargé de diriger l'opération, qui tourne au désastre. Mireau, furieux, décide alors de condamner des hommes à mort pour l'exemple. Le colonel Dax défend, devant la cour martiale, les trois soldats choisis au hasard. Accusés de lâcheté devant l'ennemi ou de défaitisme, ils sont exécutés.

Les Sentiers de la gloire est l'adaptation d'un roman éponyme de Humphrey Cobb publié en 1935. Kubrick, marqué par ce livre dans sa jeunesse, obtient l'accord des producteurs pour l'adapter à l'écran lorsque Kirk Douglas manifeste son intérêt pour le rôle principal, celui du colonel Dax.

Dans l'intention de tromper United Artists, distributeur du film, Kubrick rédige un premier scénario dans lequel il élude la fin pessimiste du roman, qu'il projette cependant de tourner. Pour Douglas, "Kubrick était au contraire disposé à tourner un happy end, par complaisance envers les producteurs et par soif de succès" (1) et l'acteur lui aurait imposé la fin pessimiste.

Suite à la polémique qui éclate à Bruxelles autour du film et à son interdiction en Suisse (le pays le jugeant "incontestablement offensant pour la France, sa justice et son armée" (2)), United Artists anticipe une éventuelle interdiction par le gouvernement français, qui rejette l'image de l'armée mise en avant : le film n'est pas distribué en France avant le 26 mars 1975. Il reçoit alors un très bon accueil critique.

(1) Michel Chion, Stanley Kubrick : l'humain, ni plus ni moins, (Paris, Cahiers du cinéma, 2005), p. 75.

(2) "Interdiction en Suisse", La Revue du cinéma, image et son, n° 295, avril 1975, p. 63.