Finalement, pour Lotte Eisner, il n’y a pas de film purement expressionniste, car ils portent tous l’empreinte d’une « dissonance inévitable quand il s’agit de créer une atmosphère où il faut mettre en valeur des éléments quasi impressionnistes et quand la tentative d’abstraction se borne à une stylisation du décor ». (L’Ecran démoniaque, 1952, p. 32). Elle fait une exception pour Le Cabinet du
Dr Caligari qu’elle juge « plus unifié que les autres » (ibid.), mais dans lequel, quand même, seuls Werner Krauss et Conrad Veidt réussissent à adapter leur jeu aux exigences des décors stylisés, tandis que tous les autres acteurs jouent de manière « naturaliste ».
En fin du compte, Eisner retrouve dans de nombreux films des éléments qu’elle qualifie d’« expressionnistes », mais à côté de ceux-ci, elle relève toujours d’autres influences (le théâtre de Max Reinhardt, le Romantisme…).
Ce film est pour Lotte Eisner « l’exemple le plus unifié » du style expressionniste au cinéma, celui dans lequel le jeu des acteurs s’adapte le mieux à la stylisation des décors.