Stanley Kubrick

Exposition du 23 mars 2011 au 6 mai 2011


Stanley Kubrick, l’exposition

Cette exposition a été initialement créée par le Deutsches Filmmuseum à Francfort en 2004, en étroite coopération avec Christiane Kubrick, Jan Harlan et The Stanley Kubrick Estate. Elle a déjà connu un immense succès public dans plusieurs villes à travers le monde : Berlin en 2005, Melbourne en 2006, Gand en 2006 – 2007, Zurich en 2007, et Rome en 2007 – 2008.

Le fonds du Stanley Kubrick Estate renferme de nombreux et précieux documents sur le travail préparatoire du réalisateur : scénarios, correspondances, documents de recherche, photographies de tournage, costumes et accessoires, ainsi qu’une minutieuse documentation sur les projets non réalisés, et par ailleurs cultes, comme son Napoléon (1968 – 1973).

Ces documents sont présentés en exclusivité lors de cette exposition, qui retrace également les premiers pas artistiques de Stanley Kubrick, qui débuta sa carrière comme photographe pour le magazine américain Look dans les années 40. Des dizaines de clichés, généralement inédits, provenant de la collection de la Library of Congress (Washington D.C.), prouvent que Kubrick maîtrisait déjà très jeune un sens aigu de la composition visuelle.

L’exposition est l’occasion d’entrer dans l’envers du décor et de comprendre les inventions techniques de Kubrick (le slit-scan par exemple). Les effets spéciaux y sont explicités au moyen de maquettes à grande échelle et d’installations numériques interactives.

Dans la préface du catalogue de cette exposition, Christiane Kubrick, Jan Harlan et Hans-Peter Reichmann (directeur des expositions du Deutsches Filmmuseum et commissaire de Stanley Kubrick, l’exposition) évoquent la genèse de cette exposition et reviennent sur la figure de Stanley Kubrick.

Christiane Kubrick

« Au cours des 43 années durant lesquelles nous avons été mariés, nous n’avons jamais évoqué ce que nous ferions des effets personnels si l’un de nous venait à disparaître. (…) La suggestion du Deutsches Filmmuseum de monter une exposition qui, après Francfort et Berlin, voyagerait dans le monde entier, a été l’occasion de m’atteler à cette tâche et de rendre hommage à Stanley par la même occasion. L’objectif était de sélectionner les éléments qui mettaient le mieux en valeur l’implication de Stanley dans tous les aspects de la réalisation d’un film. »

Actrice d’origine allemande, Christiane Kubrick épouse Stanley Kubrick en 1958. Elle est l’interprète de la chanson allemande dans Les Sentiers de la gloire et signe certaines peintures et sculptures des décors des films Orange mécanique et Eyes Wide Shut.

Jan Harlan

« Cette idée m’a semblé étrange au premier abord. Exposer tout le matériel technique de Stanley, ses projets, ses notes, ses photos ? Cela ne me semblait pas correct d’un point de vue éthique et cela aurait d’ailleurs été impensable de son vivant. Mais après avoir mûrement réfléchi et discuté avec Christiane Kubrick, il m’est apparu possible de respecter sa vie privée, tout en révélant ses archives professionnelles pour le bénéfice du plus grand nombre, rendant ainsi hommage à ce grand cinéaste. (…) Surmonter les obstacles, c’était l’une des passions qui pimentaient sa vie, et même un trait de sa personnalité. Je songe à la phrase de Jean Cocteau : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». Stanley avait la même philosophie. Nous avons donc entrepris l’impossible. Nous étions en possession d’une grande quantité de matériaux bruts disséminés dans plusieurs endroits, en Angleterre et aux États-Unis. (…) Il n’y aurait eu aucun intérêt à exposer tout ceci à moins de parvenir à le rendre pertinent et à susciter l’enthousiasme du visiteur, de manière à ce qu’il regarde les films de Stanley – à nouveau ou pour la première fois ».

Assistant-réalisateur en 1957 sur le film Les Sentiers de la gloire, Jan Harlan devient le beau-frère de Stanley Kubrick qui a épousé sa sœur Christiane Harlan et, à partir de Barry Lyndon en 1975, il est le producteur exécutif de tous ses films. En 2001, il réaliste le documentaire Stanley Kubrick, A Life in Pictures.

Hans-Peter Reichmann

« On utilise beaucoup de superlatifs pour parler de Stanley Kubrick et de son œuvre. Très peu de ses contemporains l’ont rencontré réellement. Ceux qui l’ont côtoyé ont souvent été mis à rude épreuve, mais ils demeurent pleins d’admiration pour lui. (…) Stanley Kubrick était autodidacte, lisait énormément, faisait des recherches approfondies et remettait tout en question. Il élaborait des projets, qu’il abandonnait ensuite ou redéfinissait selon sa propre vision, unique et incomparable. En tant que metteur en scène et producteur, Kubrick a créé des mondes d’images qui, jusqu’à ce jour, exercent une fascination sans faille et continuent d’inspirer et de déranger le spectateur. (…) Le plus remarquable dans l’exposition est l’interaction des matériaux bruts, décors, documents d’archives, photographies et équipements techniques, avec les installations qui restituent l’atmosphère et les thèmes de chaque film. En outre, l’interdisciplinarité de l’exposition attire l’attention sur l’influence des beaux arts, du design et de l’architecture dans les adaptations visionnaires de Kubrick, et permet au visiteur de vivre en trois dimensions l’univers cinématographique de l’un des grands artistes du XXe siècle. »

Directeur des expositions du Deutsches Filmmuseum et Commissaire de L’Exposition Stanley Kubrick, Hans-Peter Reichmann a aussi été, entre autres, commissaire des expositions Marlene Dietrich (1998) et Klaus Kinski (2001).