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Quarante ans après sa disparition, Romy Schneider (23 septembre 1938-29 mai 1982) est toujours aussi aimée et populaire. Actrice européenne, avec une carrière débutée en Allemagne et poursuivie en France, elle est devenue une star grâce à des films qui ont marqué à jamais l'histoire du cinéma.
Pourtant, depuis quelques années, la tragédie de la fin de sa vie prend le pas sur le reste. Il est toujours plus vendeur de présenter une femme comme un paquet de névroses, sujette à la mélancolie et désespérée jusqu'à l'os. Surtout si celle-ci était d'une beauté fracassante et l'une des plus grandes actrices de l'histoire du cinéma.
Avec Romy, on n'a voulu s'attacher qu'à cela : la tragédie d'une vie trop courte qui devait obligatoirement cacher d'autres drames, d'autres douleurs que ses films permettaient d'exorciser, de transcender. Comme si elle devait à tout jamais payer le prix de sa beauté, de ses amours flamboyantes avec Alain Delon, de ses films, de sa jeunesse et de sa liberté. Tenter de retrouver tous les petits cailloux comme des indices qui allaient conduire à l'issue fatale, c'était écrit, cela ne pouvait que se passer ainsi. Les États-Unis avaient bien eu leur Marilyn, on pouvait en rêver tout autant.
Mais tout ceci n'est-il pas un peu réducteur pour une actrice d'exception ? Elle, qui a fait rêver des millions de spectateurs, qui est devenue la muse d'immenses réalisateurs, et qui par son travail, par sa grâce face à la caméra, a inventé un style de jeu qu'aujourd'hui encore on admire et honore.
Alors, si nous tentions plutôt de révéler l'immense actrice qu'elle fut ? Derrière l'image de la jeune ingénue de ses débuts, dévoiler son goût du risque et des ruptures, la façon dont elle a bâti sa carrière pour casser l'image de porcelaine de cette princesse autrichienne grâce à qui elle était devenue une star a à peine 16 ans. La façon dont elle a pris en main sa destinée d'actrice et a su, tout au long de sa carrière, aller là où on ne l'attendait pas, surprendre toujours, se réinventer et s'entourer des plus grands. Alain Cavalier, dont elle tourna le premier film, Claude Sautet, bien sûr, Luchino Visconti, Orson Welles, tous s'accordent à parler de son génie. Dévoiler les secrets de cette virtuosité, son sérieux, qu'elle mettait en tout et dans son travail en premier. Toujours pleine de trac, de doutes, elle ne cessait de se questionner sur sa légitimité, son jeu, sa beauté, son charisme.
Montrer aussi, dans cette exposition, comment la carrière de Romy Schneider a écrit une histoire du cinéma de son époque, celle de grands cinéastes du monde entier, qu'ils soient français, américains, italiens, allemands, autrichiens.
Il y avait chez elle une quête d'absolu qui a sans doute contribué à son génie et à sa grâce.
On peut le découvrir à travers ses lettres et ses notes et quelques-uns de ses témoignages aux journalistes, dont elle se méfiait beaucoup. Ce sont pourtant eux, qui depuis près de quarante ans, commentent, dissèquent et inventent des histoires autour de sa destinée.
Ne serait-il pas mieux de lui redonner la parole à elle, Romy Schneider ? Tenter de la faire revivre à travers ses rôles, bien sûr, mais aussi ses textes, ses interviews radios, télévisés, son journal, grâce aux making-of des tournages où on la découvre vibrante toujours et si gaie, pleinement heureuse de faire son métier.
Avec une vie si romanesque, des ruptures si marquées, des rencontres si déterminantes, c'est à nous, à travers cette exposition, de comprendre de quelle manière elle est devenue cette icône, cette femme moderne qui, quarante ans après sa mort, fait toujours autant battre les cœurs et dont l'image, elle, n'a pas pris une ride. La montrer parfaitement vivante, en pleine lumière, si sensuelle, si belle, et tenter de percer son mystère. En tout cas, tenter de le faire et surtout, sans effraction.
Clémentine Deroudille Commissaire de l'exposition.
Une édition Flammarion / la Cinémathèque française
Derrière l’image de l'ingénue de ses débuts, les amours médiatisées et la tragédie de la fin de sa vie, cet ouvrage, à l’approche inédite, redonne la parole à Romy Schneider et la dévoile au travail: la façon dont elle a su, tout au long de sa carrière, se réinventer et s’entourer des plus grands (Luchino Visconti, Orson Welles, Alain Cavalier, Claude Sautet, Joseph Losey, Bertrand Tavernier, Costa-Gavras, Andrzej Zulawski…), les secrets de son style de jeu, sa quête d’absolu qui a nourri son talent et sa grâce. Ce livre la fait revivre à travers ses rôles et c’est sa voix qui résonne au fil des pages. Grâce à des interviews, en découvrant quelques passages de son journal d’adolescence, aux photographies de plateau inédites, on découvre une femme éprise de liberté, fougueuse et surtout amoureuse de son métier qu’elle exerçait avec tant de virtuosité.
Direction d'ouvrage : Clémentine Deroudille
Ouvrage relié au format 195x255mm 256 pages, 250 images – 35 €
Samedi 19 mars à 16h00 : signature du catalogue de l'exposition par Clémentine Deroudille et du livre Romy par Jean-Pierre Lavoignat, à la librairie de la Cinémathèque.
Romy Schneider / Musiques de films 1968-1982
La collection Écoutez le cinéma ! chez Universal Music France présente
Un vinyle thématique, réunissant les bandes originales des films emblématiques de Romy Schneider. On y écoutera sa voix chantée (La Chanson d'Hélène, en duo avec Michel Piccoli dans Les Choses de la vie) et parlée (dans la lettre de César et Rosalie). Une plongée dans les partitions des compositeurs inspirés par sa lumière, intérieure et extérieure : Philippe Sarde, bien sûr, mais aussi Michel Legrand (La Piscine), Georges Delerue (L'important c'est d'aimer, La Passante du sans-souci), François de Roubaix (Le Vieux Fusil), Antoine Duhamel (La Mort en direct). Un déchirant album hommage, comme un portrait musical, celui d'une comédienne incandescente.
Album conçu et réalisé par Stéphane Lerouge
Collection Romy, dès le 16 mars sur Netflix
Pour accompagner l'exposition à la Cinémathèque française, Netflix propose de (re)découvrir l'œuvre de Romy Schneider en neuf grands films, réunis dans une collection spéciale, disponible à partir du 16 mars. De Christine (1958) à Une femme à sa fenêtre (1976), en passant par La Piscine (1969) ou encore les films inoubliables de Claude Sautet, Romy nous marque encore aujourd'hui par sa modernité et sa fragilité bouleversante
La collection ROMY démarrera le 16 mars sur la plateforme et contiendra les films suivants :
Christine de Pierre Gaspard-Huit (1958) Plein Soleil de René Clément (1960) Le Procès d’Orson Welles (1962) La Piscine de Jacques Deray (1968) Les Choses de la vie de Claude Sautet (1969) Max et les ferrailleurs de Claude Sautet (1971) César et Rosalie de Claude Sautet (1972) L’important, c'est d'aimer d’Andrzej Zulawski (1975) Une femme à sa fenêtre de Pierre Granier-Deferre (1976)
Le documentaire Romy, Femme libre prochainement sur France Télévisions
France Télévisions diffusera, prochainement, le documentaire Romy, femme libre (91 min, France). Un film de Lucie Cariès et Clémentine Deroudille, sur une idée originale de Clémentine Deroudille, réalisé par Lucie Cariès. Production : Zadig Productions, Félicie Roblin. Avec la participation de France Télévisions, Catherine Alvaresse (Directrice des documentaires) et Emmanuel Migeot (Directeur délégué Pôle Histoire et Culture).
Romy Schneider nous accompagne depuis si longtemps qu’il nous semble l’avoir toujours connue. Elle a plusieurs fois changé de vie, quitté des hommes et des pays pour tout recommencer ailleurs. Elle a arraché les rôles qu’elle voulait, en attirant sur elle le regard des plus grands cinéastes de son époque. Au-delà de l’icône qu’elle est devenue, ce documentaire nous rappelle que Romy était d’abord une femme libre. Qui n’a jamais cessé d’avancer.
Rétrospective Romy Schneider en régions
À l’occasion de l’exposition Romy Schneider, L’Agence nationale pour le développement du cinéma en régions (ADRC) est heureuse de s’associer à la Cinémathèque française en proposant également une rétrospective de ses principaux films en régions. www.adrc-asso.org
Une exposition en partenariat avec l'INA
Au sein de l’exposition, l’INA invite le public à découvrir sur 3 écrans différents des archives uniques dévoilant une actrice aux multiples facettes. Joviale, humble, réfléchie et spontanée, Romy Scheider réagit avec force au mot « star » dans l’émission Ciné regards : “Je ne suis pas star du tout, je suis une comédienne qui fait de son mieux, c’est tout, qui donne le plus possible“ (1978).
En complément de ces archives présentées dans l’exposition, l’INA proposera à partir du 16 mars 2022, sur madelen, sa plateforme de streaming illimité, une sélection exclusive dédiée à la comédienne avec, entre autres, ses débuts incontournables au théâtre et ses premiers rôles.