Quand Fellini rêvait de Picasso : Itinérance de l'exposition
Federico Fellini, cinéaste du mythique La Dolce vita ou de l'onirique 8 ½, vouait une profonde admiration à Pablo Picasso. Hanté par la figure de l'artiste espagnol, il consigna par le dessin les diverses rencontres qu'il put faire en rêve avec le peintre. L'exposition s'appuie sur ce dialogue imaginaire pour proposer un parcours à travers les sujets qu'ils chérissaient tant l'un et l'autre : les mythes, la figure féminine, la danse ou l'univers forain.
Federico Fellini (1920-1993) a marqué l'âge d'or du cinéma italien par une œuvre protéiforme caractérisée par une surenchère d'artifices visuels, qu'il s'agisse de l'onirique 8 ½ en 1963, de l'autobiographique Amarcord en 1973, ou du mélancolique Et vogue le navire... en 1983. Le public ignore en revanche qu'il vouait une profonde et durable admiration à Pablo Picasso (1881-1973). Et qu'il rêva du peintre espagnol à cinq reprises.
Tout commence juste après le scandale de La Dolce Vita (Palme d'or à Cannes en 1960) : le Maestro, qui traverse une crise existentielle, décide de suivre une psychanalyse, à Rome, avec le Dr. Bernhard, disciple de Carl Gustav Jung. Grâce à lui, le cinéaste trouve dans ce travail introspectif un outil passionnant pour affronter ses fantasmes. Le praticien incite Fellini à entreprendre un minutieux travail de transcription de sa vie onirique en dessins. Dessins qui seront regroupés en intégralité, après sa mort, dans Le Livre de mes rêves.
Surgissant à des moments tourmentés de la vie du cinéaste, le Picasso rêvé se montre chaleureux et paternel, encourageant Fellini dans son art. Pour ce dernier, le Maître de toutes les révolutions artistiques est une « force irradiante, un stimulus, un compagnon de voyage ». La rencontre proposée par l'exposition entre ces deux génies du XXe siècle ne doit pas être entendue comme une comparaison mais comme un dialogue au-delà du temps et des médiums artistiques, à travers les sujets qu'ils chérissaient tant l'un et l'autre : l'Antiquité, les femmes, la sexualité, la corrida et le cirque.
Pour Fellini, au moment de réaliser ses films, Picasso est le talisman secret dont il ne saurait se séparer : le démiurge par excellence, auquel rien ne résiste, ni la matière, ni les personnages de chair et de sang qu'il métamorphose et projette sur la toile. Ainsi, la pratique du solaire Picasso accompagnera le cheminement artistique de Fellini durant toute sa carrière.
Synopsis de l’exposition
- L'Antiquité
- Les femmes : danse et corrida
- Harem et Bordel
- Mythes en action
Tournée
Exposition disponible à partir de avril 2021