Trésors en couleurs des cinémathèques
Du 16 au 27 avril 2008
Trésors en couleurs des cinémathèques
La programmation proposée à la Cinémathèque française à l’occasion du Congrès de la Fédération internationale des archives du film (FIAF), organisé à Paris par le CNC pour le 70e anniversaire de l’association, rend hommage aux aventures cinématographiques de la couleur. Les films, issus des collections des archives et cinémathèques du monde entier, membres de la FIAF, témoignent à la fois des différentes pratiques de colorisation, comme les œuvres de Georges Méliès, ou Hamlet de Svend Gade et Heinz Schall, (1920–1921) présenté par le Deutsches Filminstitut, et des procédés variés de prises de vue en couleurs qui émaillèrent l’histoire du cinéma. Ainsi, le Technicolor des années vingt avec Redskin de Victor Schertzinger (Library of Congress de Washington), le Cinefotocolor espagnol de Mascarade d’amour de Ladislao Vajda, 1953 (Filmoteca española de Madrid), ou le Gasparcolor avec Karius et Baktus d’Ivo Caprino, 1954 (Norsk Filminstitut d’Oslo) feront resplendir leurs spécificités. Cependant, ces techniques n’ont pas traversé le temps de façon pérenne et des procédés de restauration tout à fait particuliers doivent être mis en œuvre pour leur restituer leur état initial.
La Cape rouge de Satsuo Yamamoto, 1958 (National Film Center de Tokyo) et L’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville, 1969 (Archives françaises du film-CNC), attesteront de travaux exemplaires en la matière. Quant au Carmen de Jacques Feyder, c’est un film emblématique pour la Cinémathèque française. Grâce aux divers éléments des productions Albatros conservés par elle, les teintes originales ont pu être restaurées grâce au procédé Desmetcolor, travail qui a été réalisé au laboratoire d’Haguefilm d’Amsterdam. Après le traitement du nitrate qui mobilisa toute les énergies dans les années quatre-vingts et quatre-vingt dix, la conservation, la restauration et la restitution des films en couleurs tournés depuis les années cinquante devient le quotidien des archives cinématographiques. L’archiviste, le chimiste et l’informaticien dialoguent aujourd’hui autour de ces problématiques, c’est à leur travail commun pour la sauvegarde de ce patrimoine cinématographique menacé que cette programmation rend aussi hommage.