Artiste complet, on n'a longtemps connu de lui qu'une suite de trois chefs-d'œuvre : La Complainte du sentier, L'Invaincu, Le Monde d'Apu (la « trilogie d'Apu ») qui ouvre sa carrière, récit de l'enfance et de la jeunesse de son personnage principal. Il sait aborder les questions fondamentales de la société indienne et, plus particulièrement, bengalie. Les rapports de classes sont au centre d'une œuvre désormais reconnue comme l'une des plus grandes de l'histoire du cinéma mondial.
Le sentiment du monde
Cet hommage à Satyajit Ray, depuis la disparition du cinéaste à l'âge de 71 ans en 1992 qui fut suivie d'une mémorable rétrospective à la Cinémathèque française, au Palais de Tokyo, vient au bon moment pour découvrir à nouveau l'œuvre dans son ensemble et la faire dialoguer avec le cinéma contemporain et ses propositions actuelles.
Au sein de cette œuvre, forte de 28 longs métrages, de Pather Panchali (1952-1955) à Agantuk (Le Visiteur, 1991), et de 8 courts et moyens métrages (documentaires et fictions), quelques films magnifiques, les plus connus : la trilogie d'Apu (Pather Panchali, Aparajito, 1956, et Le Monde d'Apu, 1959), pilier des ciné-clubs pendant de nombreuses années, Le Salon de musique (1958), avec lequel on a redécouvert Ray en France en 1979, grâce à la télévision, La Déesse (Devi, 1960) et Charulata (1964). Et des films moins connus, tout aussi remarquables : Des jours et des nuits dans la forêt (1969), La Grande ville (Mahanagar, 1963), le premier et le troisième épisode de Trois femmes (Teen Kanya, 1961), d'après des nouvelles de Tagore, à savoir Le Directeur de la poste et Samapti, l'épisode du Lâche dans Le Lâche et le saint (1965). Sans oublier, injustement sous-estimée, l'essentielle trilogie de Calcutta, composée de L'Adversaire (1970), de Company Limited (1971) et du fort sombre et très beau L'Intermédiaire (1975).
Le proche et le lointain
Qu'est-ce qui caractérise son œuvre ? Le profond attachement au Bengale, à sa culture et à son histoire, politique (l'Indépendance, et non la Partition) et religieuse (l'hindouisme et ses excès, dans La Déesse et Ganashatru, 1989). À une exception notable : Les Joueurs d'échecs (1977), production de Bombay parlée en urdu (le hindi littéraire) où, en écho au Salon de musique, un drame similaire se joue sur un autre registre : l'indifférence somptuaire ou suicidaire face aux mutations du monde. Autre trait dominant de l'œuvre, le goût pour l'adaptation littéraire, fréquente chez Ray, autour de la figure centrale de Tagore mais aussi de Sunil Ganguly (Des jours et des nuits dans la forêt, L'Adversaire). Satyajit Ray, s'il a eu une formation en beaux-arts et a débuté comme dessinateur, graphiste (affiches, couvertures de livres) et illustrateur avant de passer à la réalisation, a grandi dans une famille d'écrivains, avec son père Sukumar Ray qu'il n'a pas connu (il est mort quand il avait deux ans) et son grand-père, Upendrakisore, imprimeur, éditeur et auteur de livres pour enfants. Lorsque Ray a commencé en 1961 à composer la musique de ses films avec Trois femmes, après l'avoir confiée à de grands compositeurs comme Ravi Shankar et Ali Akbar Khan, il a renoué avec la tradition littéraire familiale en relançant la revue de son grand-père, Sandesh, qu'il édite, écrivant de nombreux récits pour elle, adaptant quelques-uns au cinéma, tout en se mettant à écrire quelques scénarios originaux : le rare Kanchenjunga (1962), premier film en couleur à laquelle il viendra tardivement de façon régulière, Le Héros (1966) et ses deux derniers films, Les Branches de l'arbre (1990) et Le Visiteur (1991).
Plus que le simple descendant d'une famille de la bourgeoisie cultivée de Calcutta (l'entreprise familiale fera faillite quand Ray sera orphelin de père), Ray est l'héritier d'un courant intellectuel, celui de la Renaissance bengalie, avec sa vision du monde, progressiste et humaniste, soucieuse de l'Indépendance de l'Inde et ouverte à certaines valeurs de l'Occident, en politique et dans le domaine de l'art. Ce monde, lié au passé du Bengale, il l'a restitué dans plusieurs films, en particulier dans La Déesse, Charulata, La Maison et le Monde (1984), même si on retrouve son esprit dans ses derniers films contemporains (L'Ennemi public, Les Branches de l'arbre, Le Visiteur). Outre son envie, en tant que cinéaste, de restituer ce monde qui lui est cher (ses films pour enfants et ses récits policiers, avec le détective Feluda, font également partie de son univers familial), Ray a aussi estimé qu'il était de son devoir de témoigner de la réalité de son pays. Il l'a fait, en réaction au cinéma indien et en s'inspirant de modèles comme Jean Renoir, dont Ray ne connaissait que la période américaine (L'Homme du sud avait sa préférence) quand il l'a rencontré lors des préparatifs du Fleuve. De même Henri Cartier-Bresson, qu'il a toujours admiré.
Ray s'est éloigné de son monde et de son milieu social en adaptant un écrivain populaire, B. Banerjee (la trilogie d'Apu, Tonnerre lointain, sur la campagne) et avec ses films sur Calcutta au présent, ou en adaptant à nouveau Premchand pour l'admirable Délivrance (Sadgati, 1981) avec la regrettée Smita Patil. Cette nécessité de filmer hors de son monde naturel, d'aller vers une réalité qui lui est étrangère et qu'il a su rendre familière, tout en revenant à un monde qui lui est cher (Tagore, la Renaissance bengalie, Le Salon de Musique, le monde de l'art, de la peinture et de la danse avec ses films courts), a rendu son œuvre singulière et hétérogène. Cette singularité s'est exprimée aussi par sa façon d'inverser le schéma traditionnel de la relation campagne-ville dans les cinémas dit du tiers-monde. Alors que l'exode rural fait souvent de la ville le lieu de la perdition, de la déchéance et de la corruption, Ray a inversé le modèle fourni par Murnau dans L'Aurore et a fait de la ville le lieu de l'accès à la connaissance et au savoir (la trilogie d'Apu, Soumitra Chatterjee dans La Déesse), même si Ray, par la suite, dans sa trilogie de Calcutta, regardera la ville autrement.
Le son dévisagé
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale et à l'heure des indépendances à venir, le néoréalisme a constitué un modèle pour les cinéastes dits du tiers-monde qui souhaitaient témoigner de la réalité sociale de leur pays. Ray, lors de son séjour à Londres en 1950, a vu Le Voleur de bicyclette et a dit combien sa vision a été déterminante dans son passage à la réalisation. En même temps, André Bazin a été le premier à discerner autre chose dans le cinéma de Ray lorsqu'il écrit sur Aparajito après avoir vu (et préféré) Pather Panchali : « Le choix des images, leur enchaînement même, est alors moins déterminé par l'importance des événements que par la trace qu'ils ont laissée dans la mémoire de l'enfant qui est le principal héros du récit. » (Cahiers du cinéma, n° 75, octobre 1957) Quiconque a vu Pather Panchali se souvient de la mort de la vieille femme dans la forêt : le bruit sourd et mat de son crâne contre le sol, le bruit du vase en métal, cristallin et léger, qui dévale la pente avant d'échouer dans une flaque d'eau qui voue l'objet au silence, alors que le grincement de bambous se fait entendre, avec pour témoin le visage d'Apu. De même, ce moment inoubliable où le geste de l'enfant se brossant machinalement les dents au bord de l'eau est stoppé net par le hurlement en off du père qui vient percuter son visage tout en prononçant le prénom de sa sœur morte.
Il y a chez Ray la réalité de ce qui est, la matière des choses et des êtres, et ce qui ne se voit pas (l'air), porteur de tous les sons (paroles, bruits, musique). Son réalisme sensible, soucieux du cheminement sonore et de sa temporalité (là où un son se produit, là où il arrive et rencontre quelqu'un), est la source secrète de sa dramaturgie. Le son chez Ray, dans toutes ces composantes, est ce qui transfigure le réel en une inlassable mélodie de la conscience de l'être au monde. Plus Ray a aimé la matière sonore et plus il a été captivé par la beauté de ces visages affectés par un son sans lever le mystère de la transformation qu'il va opérer en eux. Soit une dramaturgie du sensible (le visage, voir et entendre) et de sa part d'ombre (le monde intérieur du sujet) qui nous disent soudain que quelque chose a été vu et entendu. Une percussion intime (être au monde à travers ce qui est de lui en vous) par lequel le visage est soudain saisi. Visages d'enfant tout d'abord, celui d'Apu, celui qui joue Tagore enfant dans le beau Rabindranath Tagore (1961), la fillette du Directeur de la poste, l'enfant de l'admirable Pikoo (1980). Visage de Soumitra Chatterjee ensuite, par qui l'œuvre ne va cesser d'évoluer et de grandir, visage de Chhabi Biswas (Le Salon de musique, La Déesse). Visages de femmes ensuite, figures essentielles de l'œuvre, magnifiées par la caméra, inoubliables : celui de Sharmila Tagore, de Madhabi Mukherjee et de Mamata Shankar.
Dans l'œuvre de Ray, qui célèbre la grandeur du Bengale sans faire l'impasse sur sa réalité, la retranscription sensible de la complexité du réel est affaire de style, seule source d'une émotion authentique, au plus près de l'être. Plaisir de la surface (un visage, l'eau irisée par le vent qui se lève) et du fugace (un air de musique), tant le cinéma de Ray, à force d'être hanté par la nécessité de grandir (apprendre à vivre) et le caractère inéluctable de la fin de toute chose (la vie), procure un sentiment de plénitude, fruit du bonheur précaire, constamment renouvelé, un sentiment d'éternité.
Charles Tesson
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Dans les salles
Films, rencontres, conférences, spectacles
Du 2 novembre au 14 décembre 2016
Les films
- Adversaire (L') Satyajit Ray / Inde / 1970 Ve 18 nov 19h00 Me 7 déc 21h30
- Branches de l'arbre (Les) Satyajit Ray / France-Inde / 1990 Je 24 nov 21h15 Je 1 déc 21h30
- Charulata Satyajit Ray / Inde / 1964 Sa 5 nov 21h15 Ve 25 nov 21h45 Di 11 déc 21h15
- Complainte du sentier (La) Satyajit Ray / Inde / 1955 10 Sa 5 nov 14h00 Me 16 nov 15h00 Je 1 déc 19h00
- Déesse (La) Satyajit Ray / Inde / 1960 Ve 4 nov 14h30 Ve 11 nov 19h00
- Des jours et des nuits dans la forêt Satyajit Ray / Inde / 1969 Je 3 nov 21h15 Di 27 nov 20h30
- Dieu éléphant (Le) Satyajit Ray / Inde / 1978 10 Di 20 nov 15h00 Sa 3 déc 19h00
- Enfermé dans des limites Satyajit Ray / Inde / 1971 Lu 7 nov 14h30 Je 17 nov 21h45
- Expédition (L') Satyajit Ray / Inde / 1962 Di 6 nov 20h30 Di 20 nov 20h00
- Forteresse d'or (La) Satyajit Ray / Inde / 1974 Lu 14 nov 21h15 Me 23 nov 21h30
- Gaach Catherine Berge / France / 1997 Ve 2 déc 21h15 Lu 12 déc 20h00
- Goopy le chanteur et Bagha le joueur de tambour Satyajit Ray / Inde / 1968 8 Di 6 nov 15h00
- Grande Ville (La) Satyajit Ray / Inde / 1963 Me 2 nov 20h00 Sa 3 déc 15h00 Sa 10 déc 15h00
- Héros (Le) Satyajit Ray / Inde / 1966 Ve 11 nov 21h00 Je 1 déc 16h30 Di 4 déc 19h00
- Intermédiaire (L') Satyajit Ray / Inde / 1975 Ve 18 nov 21h15 Di 27 nov 14h15
- Invaincu (L') Satyajit Ray / Inde / 1956 Sa 5 nov 16h30 Ve 25 nov 19h30 Ve 2 déc 19h00
- Joueurs d'échecs (Les) Satyajit Ray / Inde / 1976 Sa 19 nov 21h15 Lu 5 déc 15h00 Me 7 déc 19h00
- Kanchanjungha Satyajit Ray / Inde / 1962 Me 9 nov 17h30 Sa 26 nov 16h15
- Lâche (Le) Satyajit Ray / Inde / 1965 Je 10 nov 19h30 Me 16 nov 19h45 Je 8 déc 19h30
- Maison et le monde (La) Satyajit Ray / Inde / 1984 Sa 26 nov 21h15 Je 8 déc 21h15 Di 11 déc 18h30
- Ménagerie (La) Satyajit Ray / Inde / 1967 Me 9 nov 21h45 Me 30 nov 19h30
- Monde d'Apu (Le) Satyajit Ray / Inde / 1958 Di 6 nov 17h45 Me 7 déc 16h15 Me 14 déc 20h30
- Pierre philosophale (La) Satyajit Ray / Inde / 1957 Ve 4 nov 17h30 Sa 12 nov 21h30
- Ray : Life and Work of Satyajit Ray Goutam Ghose / Inde / 1999 Me 30 nov 17h00
- Royaume des diamants (Le) Satyajit Ray / Inde / 1980 8 Me 9 nov 15h00 Di 27 nov 18h00
- Saint (Le) Satyajit Ray / Inde / 1965 Je 10 nov 21h15 Me 16 nov 21h30 Sa 3 déc 21h30 Sa 3 déc 21h30
- Salon de musique (Le) Satyajit Ray / Inde / 1958 Sa 5 nov 19h00 Sa 26 nov 19h00 Di 4 déc 21h30
- Tonnerres lointains Satyajit Ray / Inde / 1973 Me 16 nov 17h30 Je 24 nov 19h00
- Trois filles : La conclusion Satyajit Ray / Inde / 1961 Di 13 nov 20h00 Me 23 nov 19h00
- Trois filles : Le directeur de la poste Satyajit Ray / Inde / 1961 Di 13 nov 20h00 Me 23 nov 19h00
- Trois filles : Les bijoux volés Satyajit Ray / Inde / 1961 Je 3 nov 17h00 Sa 12 nov 20h00
- Un ennemi du peuple Satyajit Ray / Inde / 1988 Lu 14 nov 19h00 Sa 19 nov 19h00
- Visiteur (Le) Satyajit Ray / Inde-France / 1991 Di 20 nov 17h30 Lu 28 nov 19h00
Courts métrages
- Bala Satyajit Ray / Inde / 1976 CM Lu 7 nov 17h00 Lu 21 nov 19h30
- Délivrance Satyajit Ray / Inde / 1981 Lu 7 nov 20h00 Je 17 nov 19h30
- Deux Satyajit Ray / Inde / 1964 CM Lu 7 nov 17h00 Lu 21 nov 19h30
- Œil intérieur (L') Satyajit Ray / Inde / 1972 CM Lu 7 nov 17h00 Lu 21 nov 19h30
- Pikoo Satyajit Ray / France / 1980 CM Lu 7 nov 17h00 Lu 21 nov 19h30
- Rabindranath Tagore Satyajit Ray / Inde / 1961 Me 9 nov 19h45 Lu 28 nov 21h30
- Sikkim Satyajit Ray / Inde / 1971 Lu 7 nov 20h00 Je 17 nov 19h30
- Sukumar Ray Satyajit Ray / Inde / 1987 CM Me 9 nov 19h45 Lu 28 nov 21h30
Rencontres et conférences
- Trois filles : Les bijoux volés Satyajit Ray
- Satyajit Ray, un cinéaste de la Renaissance Conférence d'Eva Markovits
- Concert des Mandolin Sisters

- Des jours et des nuits dans la forêt Satyajit Ray

- Enfermé dans des limites Satyajit Ray
- Bala Satyajit Ray CM
- Deux Satyajit Ray CM
- L'Œil intérieur Satyajit Ray CM
- Pikoo Satyajit Ray CM
- Délivrance Satyajit Ray
- Sikkim Satyajit Ray
- Le Royaume des diamants Satyajit Ray 8
- Kanchanjungha Satyajit Ray

- Rabindranath Tagore Satyajit Ray
- Sukumar Ray Satyajit Ray CM
- La Ménagerie Satyajit Ray
- Un ennemi du peuple Satyajit Ray

- La Forteresse d'or Satyajit Ray

- La Complainte du sentier Satyajit Ray 10
- Tonnerres lointains Satyajit Ray
- Le Lâche Satyajit Ray
- Le Saint Satyajit Ray

- Délivrance Satyajit Ray
- Sikkim Satyajit Ray
- Enfermé dans des limites Satyajit Ray

- Bala Satyajit Ray CM
- Deux Satyajit Ray CM
- L'Œil intérieur Satyajit Ray CM
- Pikoo Satyajit Ray CM
- Trois filles : Le directeur de la poste Satyajit Ray
- Trois filles : La conclusion Satyajit Ray

- La Forteresse d'or Satyajit Ray
- Tonnerres lointains Satyajit Ray

- Les Branches de l'arbre Satyajit Ray
- Le Visiteur Satyajit Ray

- Rabindranath Tagore Satyajit Ray
- Sukumar Ray Satyajit Ray CM
- Ray : Life and Work of Satyajit Ray Goutam Ghose

- La Ménagerie Satyajit Ray
- Le Héros Satyajit Ray
- La Complainte du sentier Satyajit Ray 10

- Les Branches de l'arbre Satyajit Ray

- Les Joueurs d'échecs Satyajit Ray
- Le Monde d'Apu Satyajit Ray
- Les Joueurs d'échecs Satyajit Ray

- L'Adversaire Satyajit Ray

- La Grande Ville Satyajit Ray
- Gaach Catherine Berge

- Le Monde d'Apu Satyajit Ray
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Partenaires et remerciements
Ambassade de l'Inde (Lavanya Kumar, N. Ray), Academy Film Archive (May Haduong, Cassie Blake, Josef Lindner).
British Film Institute (Hannah Prouse), Cinémathèque – ville de Luxembourg (Marc Scheffen), Cinémathèque suisse (André Schäublin), Film Archive the Art & Culture Trust of Sikkim (Atul Kaura, Ugyen Chopel, Rakesh Paul), Film Division (R. K. Chandel), Goutam Ghose, Subir Guha, National Centre for the Performing Arts Mumbai (D. B. Biswas), Les Acacias (Emmanuel Atlan), Saugata Nandi, NFDC : Cinemas of India (Raja Chhinal, Usha Nair), Priya-Entertainment.
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