L'œuvre de Samuel Fuller (1912-1997), enrichie de ses propres expériences biographiques (journalisme, militaire durant la Deuxième Guerre mondiale), fait exploser toutes les catégories existantes, qu'elles relèvent du western (I Shot Jesse James, Le Jugement des flèches), du film de guerre (J'ai vécu l'enfer de Corée, Les Maraudeurs attaquent, Au-delà de la gloire) ou du film noir (Le Port de la drogue, Les Bas-fonds new-yorkais), en se mettant aussi au service d'histoires paradoxales (Shock Corridor, Naked Kiss) gorgées de violence et d'émotion.
Puissance du paradoxe
De tous les cinéastes américains dont la carrière débute après la Seconde Guerre mondiale, Samuel Fuller est sans doute le plus compliqué, le plus énigmatique, le plus difficile à appréhender. Il sera l'objet d'un engouement cinéphilique particulier en France, d'autant plus fort sans doute, que les quelques films « anti-rouges » qu'il réalisa lui valurent longtemps un rejet relatif au nom d'un certain prêt-à-penser idéologique. Le début du fameux texte de Luc Moullet paru dans les Cahiers du cinéma de mars 1959 donne une idée de l'impression que fit le cinéma de Fuller à ceux qui le découvrirent alors. On y apprend que « les jeunes cinéastes américains n'ont rien à dire, et Sam Fuller encore moins que les autres. Il a quelque chose à faire, et il le fait naturellement, sans se forcer. »
Voir et savoir
Samuel Fuller est avant tout un formidable raconteur d'histoires. Mais les histoires qu'il raconte sont le produit d'une expérience biographique unique. Il est peut-être le dernier grand cinéaste américain dont la vie fut le carburant authentique d'une œuvre unique en son genre, une œuvre qui se nourrira des doutes d'un système avant qu'elle ne puisse plus y trouver sa place. C'est dans le journalisme qu'il débute, très jeune, à 17 ans. La vie est elle-même une mine d'histoires à raconter. Il commence à écrire des romans. Il se trouvera aux premières loges de la grande catastrophe du XXe siècle, le second conflit mondial, qu'il expérimentera en fantassin, en première ligne de plusieurs grandes batailles (le débarquement en Afrique du Nord, en Italie et en France) et en premier témoin de l'existence des camps d'extermination. Dès lors, son cinéma sera avant tout marqué par ce souci, obsessionnel, de montrer et, surtout, d'informer. La clé de son œuvre se situe sans doute ainsi dans ce moment, crucial pour la compréhension de celle-ci, de Verboten! où la jeune Allemande traîne son frère, activiste nazi, au procès de Nuremberg et l'oblige à voir les images des charniers prises lors de la libération des camps, témoignage filmé de la barbarie. Il convient dans le cinéma de Samuel Fuller de ne pas détourner le regard du spectacle du Mal. Ironiquement sûrement, Larry Cohen, qui lui donne le rôle d'un chasseur de nazis et de vampires dans Les Enfants de Salem (1985), imagine une scène où son personnage contraint des enfants à regarder en face les assauts brutaux des créatures de la nuit. Comment mieux définir l'impératif qui fonde son œuvre ? Provoquer une sidération qui paralyse momentanément toute raison consolante, dévoiler ce qui, du monde, relève d'une apparente aberration mais qui en désigne la nature cachée.
Un monde renversé
Le concept d'information est en effet au centre d'un art qui sait que la perception de la réalité au cinéma est le produit d'un jeu dialectique entre le réel et sa représentation. Mais il y a, dans les films de Fuller, la conscience d'une insuffisance essentielle de la fiction à produire l'exact sentiment du vrai. Elle sera donc marquée par une violence inédite, celle de situations extrêmes ou paradoxales, celle construite par un montage discordant. Il faut avec Fuller en passer par le choc pour atteindre une forme souterraine de douceur et, surtout, de vérité. Son premier film prend déjà à rebours certaines mythologies du western. Le douteux héros de I Shot Jesse James, tourné en 1947, est justement l'assassin d'une légende, le traître qui abattit le célèbre hors-la-loi, objet d'un culte lui-même ambigu. Tout le cinéma de Fuller va provoquer chez le spectateur le sentiment d'une inversion des valeurs. C'est un art du paradoxe qui est aussi un art du chaos. Les figures humaines construites par le cinéma hollywoodien se retrouvent lestées de qualités contradictoires : le sudiste raciste devient Indien (Le Jugement des flèches), le petit malfrat et la prostituée se révèlent patriotes (Le Port de la drogue), l'intolérant xénophobe est aussi héroïque, tout comme le bourreau stalinien s'affirme particulièrement sentimental, détaché, contrairement à lui, de tout préjugé racial (China Gate). Pour l'antipathique héros des Bas-fonds new-yorkais, venger son père est une manière d'effacer la veulerie de celui-ci, quête dérisoire à laquelle il sacrifie son humanité. L'escroc cynique prend conscience de l'amour qu'il porte à sa femme et renonce à son obsession (The Baron of Arizona). À cet égard, sans doute peut-on réduire le héros fullerien à un obsessionnel dont la quête s'inscrit au-delà de toute morale, au-delà du bien et du mal. La question de la culpabilité et de l'innocence est ainsi rendue singulièrement complexe notamment par la présence fréquente de personnages d'enfants, entre pureté et désillusion. Et sans doute le chien psychopathe de White Dog apparaît-il ainsi comme une figure extrême, celle d'un conditionnement insensé et sans rédemption possible. Un écheveau d'affects complexes et intenses relie sans cesse les protagonistes par d'invisibles et indicibles liens (La Maison de bambou).
Et pourtant, il tourne
Le cinéma de Samuel Fuller aura sans doute dessiné l'une des frontières, certes poreuse, d'un système hollywoodien qui, pour reculer le moment de la fin, avait, à partir de la fin des années 1940, accueilli toutes sortes de façons d'introduire le doute, l'angoisse et même la névrose dans ses fictions (Anthony Mann, Nicholas Ray), tentant ainsi de se survivre avec ce qui participera de sa destruction. Ne trouvant plus sa place au cœur d'une machine qu'il avait contribué à saborder, Fuller trouvera en Europe une manière de faire quelques ultimes films, jouera son rôle d'icône d'une certaine conception, devenue mythologique, du cinéma (son apparition dans Pierrot le fou) mais trouvera encore le temps de signer deux titres-sommes et récapitulatifs, Au-delà de la gloire en 1980 (pour le fondement biographique de son œuvre) et White Dog, en 1981 (pour l'impossible retour à une innocence perdue), témoignant d'une vision du monde, de l'existence et de l'art cinématographique singulièrement lucide.
Jean-François Rauger
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Dans les salles
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Du 3 janvier au 18 février 2018
Les films
- Au-delà de la gloire Samuel Fuller / Etats-Unis / 1978 Di 14 jan 20h00 Lu 5 fév 20h00 Lu 5 fév 20h00
- Baïonnette au canon Samuel Fuller / Etats-Unis / 1951 Di 7 jan 21h00 Di 28 jan 17h45 Je 1 fév 21h45
- Baron de l'Arizona (Le) Samuel Fuller / Etats-Unis / 1949 Ve 5 jan 21h00 Di 28 jan 21h45 Me 14 fév 17h00
- Bas-fonds new-yorkais (Les) Samuel Fuller / Etats-Unis / 1960 Me 10 jan 17h15 Di 4 fév 21h30 Di 4 fév 21h30 Me 7 fév 19h30
- China Gate Samuel Fuller / Etats-Unis / 1957 Ve 12 jan 19h00 Je 8 fév 19h30
- Crimson Kimono (The) Samuel Fuller / Etats-Unis / 1959 Sa 13 jan 21h15 Ve 19 jan 17h00
- Démon des eaux troubles (Le) Samuel Fuller / Etats-Unis / 1953 Di 21 jan 21h30 Je 1 fév 17h00
- Dressé pour tuer Samuel Fuller / Etats-Unis / 1981 Je 18 jan 21h30 Sa 3 fév 21h30 Sa 17 fév 16h30
- J'ai tué Jesse James Samuel Fuller / Etats-Unis / 1948 Ve 5 jan 19h00 Me 7 fév 21h30
- J'ai vécu l'enfer de Corée Samuel Fuller / Etats-Unis / 1951 Di 7 jan 19h00 Je 11 jan 19h30 Sa 20 jan 17h00
- Jugement des flèches (Le) Samuel Fuller / Etats-Unis / 1956 Je 11 jan 21h30 Je 18 jan 17h00 Je 25 jan 19h00
- Maison de bambou (La) Samuel Fuller / Etats-Unis / 1955 Me 3 jan 20h00 Sa 13 jan 19h00 Ve 2 fév 17h00
- Maraudeurs attaquent (Les) Samuel Fuller / Etats-Unis / 1962 Ve 12 jan 21h15 Di 11 fév 19h30
- Naked Kiss (The) Samuel Fuller / Etats-Unis / 1964 Sa 13 jan 17h00 Sa 20 jan 19h00 Je 1 fév 19h30
- Ordres secrets aux espions nazis Samuel Fuller / Etats-Unis / 1958 Je 18 jan 19h30 Je 25 jan 21h00
- Port de la drogue (Le) Samuel Fuller / Etats-Unis / 1953 Sa 6 jan 19h00 Di 7 jan 17h30 Di 21 jan 19h30 Di 4 fév 19h30
- Quarante tueurs Samuel Fuller / Etats-Unis / 1957 Me 17 jan 19h30 Di 28 jan 19h45
- Sans espoir de retour Samuel Fuller / France-Portugal / 1988 Lu 8 jan 15h30 Me 31 jan 21h30 Ve 9 fév 17h00
- Shark Samuel Fuller / Etats-Unis / 1967 Di 21 jan 17h30 Me 7 fév 17h00
- Shock Corridor Samuel Fuller / Etats-Unis / 1963 Sa 20 jan 21h00 Sa 27 jan 21h30 Lu 12 fév 17h00
- Un pigeon mort dans Beethovenstrasse Samuel Fuller / République fédérale d'Allemagne / 1972 Me 24 jan 17h00 Sa 27 jan 19h00
- Violence sur Park Row Samuel Fuller / Etats-Unis / 1952 Je 4 jan 21h45 Me 17 jan 17h00 Sa 3 fév 19h30
- Voleurs de la nuit (Les) Samuel Fuller / France / 1982 Je 11 jan 16h30 Me 31 jan 19h00
Fuller scénariste
- Adventure in Sahara D. Ross Lederman / Etats-Unis / 1938 Je 25 jan 17h00 Me 31 jan 17h00
- Homme du clan (L') Terence Young / Etats-Unis / 1974 Ve 26 jan 22h15
- Inexorable enquête (L') Phil Karlson / Etats-Unis / 1951 Sa 27 jan 17h00
- Jenny, femme marquée Douglas Sirk / Etats-Unis / 1948 Lu 29 jan 20h00 Lu 29 jan 20h00 Je 15 fév 17h00
- Power of the Press (The) Lew Landers / Etats-Unis / 1943 Ve 26 jan 17h00 Sa 3 fév 17h15
- Shérif ne pardonne pas (Le) Barry Shear / Etats-Unis / 1973 Ve 26 jan 20h00
Fuller acteur
- Enfants de Salem (Les) Larry Cohen / Etats-Unis / 1987 Di 4 fév 17h00
- Pierrot le fou Jean-Luc Godard / France-Italie / 1965 Sa 6 jan 14h30
Autour de Fuller
- A Fuller Life Samantha Fuller / Etats-Unis / 2013 Sa 6 jan 17h30
- Dogface Samuel Fuller / Etats-Unis / 1959 CM Lu 22 jan 17h00
- Falkenau, vision de l'impossible Emil Weiss / France / 1988 Di 14 jan 17h30 Me 14 fév 19h30
- Machine à écrire, le fusil et le cinéaste (La) Adam Simon / Grande-Bretagne-Etats-Unis / 1996 Lu 22 jan 17h00
- Tigrero: A Film That Was Never Made Mika Kaurismäki / Brésil-Finlande-Allemagne / 1994 Di 11 fév 17h30
- Un Américain en Normandie Jean-Louis Comolli / France / 1994 Di 18 fév 17h00
Rencontres et conférences
- Qui êtes-vous Samuel Fuller ? Conférence de Frank Lafond

- Violence sur Park Row Samuel Fuller
- J'ai tué Jesse James Samuel Fuller

- Le Baron de l'Arizona Samuel Fuller

- Sans espoir de retour Samuel Fuller

- Les Bas-fonds new-yorkais Samuel Fuller
- Les Voleurs de la nuit Samuel Fuller
- J'ai vécu l'enfer de Corée Samuel Fuller

- Le Jugement des flèches Samuel Fuller
- China Gate Samuel Fuller

- Les Maraudeurs attaquent Samuel Fuller

- Le Jugement des flèches Samuel Fuller
- Ordres secrets aux espions nazis Samuel Fuller
- Dressé pour tuer Samuel Fuller

- The Crimson Kimono Samuel Fuller

- Dogface Samuel Fuller CM
- La Machine à écrire, le fusil et le cinéaste Adam Simon

- Un pigeon mort dans Beethovenstrasse Samuel Fuller

- Adventure in Sahara D. Ross Lederman
- Le Jugement des flèches Samuel Fuller
- Ordres secrets aux espions nazis Samuel Fuller
- The Power of the Press Lew Landers

- Le Shérif ne pardonne pas Barry Shear
- L'Homme du clan Terence Young
- Jenny, femme marquée Douglas Sirk

- Jenny, femme marquée Douglas Sirk
- Adventure in Sahara D. Ross Lederman

- Les Voleurs de la nuit Samuel Fuller
- Sans espoir de retour Samuel Fuller
- Le Démon des eaux troubles Samuel Fuller
- The Naked Kiss Samuel Fuller

- Baïonnette au canon Samuel Fuller

- La Maison de bambou Samuel Fuller
- Au-delà de la gloire Samuel Fuller

- Au-delà de la gloire Samuel Fuller

- Shark Samuel Fuller
- Les Bas-fonds new-yorkais Samuel Fuller
- J'ai tué Jesse James Samuel Fuller

- China Gate Samuel Fuller

- Sans espoir de retour Samuel Fuller

- Shock Corridor Samuel Fuller

- Le Baron de l'Arizona Samuel Fuller
- Falkenau, vision de l'impossible Emil Weiss

- Jenny, femme marquée Douglas Sirk

- Dressé pour tuer Samuel Fuller
Autour de l'événement

Samuel Fuller : Le choc et la caresse
Sous la direction de Jacques Déniel et Jean-François Rauger
Les textes réunis ici abordent d'abord la filmographie de Fuller de façon transversale et s'attachent ensuite à l'examen, tout à la fois passionné et méticuleux, de chacun des films, démontrant la fascination qu'exerce encore, et peut-être plus que jamais, un cinéma où la violence baroque s'accorde avec une douceur imprévue, un cinéma où les contradictions du monde sont rendues intensément sensibles et où, parfois, les valeurs s'inversent.
Éditions Yellow Now - collection Côté cinéma
384 pages / 23,5 × 16,5 cm
Parution le 16 janvier 2018
Disponible à la librairie de la Cinémathèque française dès le début de la rétrospective

Samuel Fuller, jusqu'à l'épuisement
de Frank Lafond
Samuel Fuller a eu plusieurs vies : journaliste, romancier, scénariste, producteur et réalisateur, mais aussi attaché de presse, dessinateur politique et bien d'autres choses encore. Ce sont les multiples facettes d'un homme infatigable que Frank Lafond a mis en lumière grâce à un patient travail de recherche. Tout au long de Samuel Fuller, jusqu'à l'épuisement, les analyses formelles et thématiques s'entremêlent à une approche historique et génétique. Cette vision de Fuller au travail s'appuie sur un vaste ensemble de documents (archives du code Hays, scénarios et traitements, lettres et télégrammes, interviews oubliées, etc.) qui contribue à dégager l'originalité fondamentale de ses films. L'iconographie du livre, abondante, a bénéficié de la plus grande attention, pour permettre au lecteur de découvrir dans les meilleures conditions des visuels des films et des documents rares ou inédits.
Éditions Rouge Profond
352 pages / 26 x 20 cm
Disponible à la librairie de la Cinémathèque française dès le début de la rétrospective

Samuel Fuller, un homme à fables
de Jean Narboni
Le Port de la drogue, Shock Corridor, Dressé pour tuer... Les films de Samuel Fuller, à l'instar de sa vie, ont prêté à bien des malentendus : sur la violence, la politique, la guerre, les hommes, les femmes, les États-Unis. Des cinéastes de sa génération (Robert Aldrich, Richard Brooks ou Nicholas Ray), Fuller est en effet celui qui a suscité au fil du temps les évaluations et les jugements les plus contradictoires. Il y a superbement survécu : indépendant jusqu'à l'intransigeance, rageur, lyrique, tendre, conteur fabuleusement inventif, inconvenant, drôle, en un mot libre.
Éditions Capricci
160 pages / 19 × 12 cm
Disponible à la librairie de la Cinémathèque française dès le début de la rétrospective

A Fuller Life, un DVD et un BR inédits
A Fuller Life, un portrait atypique et passionné du grand cinéaste américain Samuel Fuller.
Un film de Samantha Fuller.
Sortie en Blu-ray et DVD le 3 janvier chez Carlotta Films

Les Bas-fonds new-yorkais, ressortie
Park Circus présente
Les Bas-Fonds New-Yorkais (Underworld USA) de Samuel Fuller (1961)
En salles le 10 janvier 2018 en version numérique restaurée
Découvrir
Partenaires et remerciements
20th Century Fox France (Houria Harkat), Ben Barry, Jacques Bral, Carlotta Films (Ines Delvaux), Chrisam Films, inc (Samantha Fuller), Cinémathèque de Grenoble (Véronique Mondet), Cinémathèque Royale de Belgique (Regina de Martelaere), Cinémathèque universitaire (Laure Gaudenzi), Classic Films (Edu Ferrer), Eric Spilker, Filmmuseum Düsseldorf (Andreas Thein), Marianna Films Oy (Mika Kaurismäki), MOMA (Katie Trainor), Park Circus (Jack Bell, Morgane Cadot), Rosebud (Jos Oliver), Swashbuckler Film (Sébastien Tiveyrat, Mélissa Martin), UCLA Film & Television Archive (Todd Wiener), Warner Bros. Entertainment France (Clara Pineau), Emil Weiss, Yellow Now, Capricci.
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