Riccardo Freda, l’aventurier magnifique
Dans l’après-guerre du cinéma italien, Riccardo Freda incarne l’alternative au néo-réalisme. Son oeuvre s’empare des mythologies antiques et des chefs-d’oeuvre de la littérature et de la peinture pour les mettre au service d’un cinéma feuilletonesque et populaire. Il a tourné des films de cape et d’épée, des épopées historiques, des péplums, des mélodrames, des longs métrages d’épouvante. Sa mise en scène toujours précise et logique parvient souvent à transcender et à transformer de triviales péripéties en tragédies d’une grande noblesse.
En dénonçant dans le cinéma italien d’avant 1945 le « goût et mauvais goût du décor, l’idolâtrie de la vedette, la puérile emphase du jeu, l’hypertrophie de la mise en scène » et bien d’autres choses, André Bazin dans un de ses célèbres textes parus dans Qu’est-ce que le cinéma ? usait surtout d’un moyen rhétorique pour saluer et mettre en valeur l’émergence d’une école italienne dont les qualités auraient précisément résidé dans le contraire des travers énoncés. Si le néo-réalisme italien a une importance historique, c’est d’abord parce qu’il aurait représenté une rupture avec cette emphase et ce pompiérisme. Un homme, pourtant, incarnera de façon exemplaire une autre manière de dépasser, tout en la maintenant, une tradition qui, malgré tout, plonge ses racines dans l’Histoire et la culture italienne. Riccardo Freda n’aura pas seulement été ce contempteur du néo–réalisme, voire du réalisme vu par lui comme une pure illusion en matière de cinéma. Il aura aussi renouvelé, rajeuni, revivifié, inventé parfois les grandes tendances de ce que sera une alternative à un mouvement lui-même très vite (à l’exception des films de Rossellini) corrompu par les exigences du commerce cinématographique.
Riccardo Freda est né à Alexandrie, en Egypte, en 1909. En 1914, son père, qui est banquier, installe son épouse, qu’il a quittée pour la sœur de celle-ci, et ses dix enfants dans une grande maison à Milan. Lui demeure en Egypte. Freda abandonne très vite des études de droit pour apprendre la sculpture. Il fréquente le petit monde artistique de Milan qu’il quitte en 1933 pour Rome. Le journaliste Luigi Freddi, que Mussolini a chargé de rédiger les statuts du Cinéma italien, l’engage à ses côtés. Freda travaillera au bureau de la propagande du ministère de la culture et collaborera à la création du fameux Centro Sperimentale tout en commençant à écrire des scénarios et des découpages, notamment pour Gennaro Righelli, Raffaello Matarazzo ou Goffredo Alessandrini. C’est en 1942, en pleine guerre, qu’il réalise son premier film, Don Cesar de Bazan, adapté d’une pièce de Adolphe d’Ennery et Jean-Henri Dumanoir, variation sur le Ruy Blas de Victor Hugo avec Gino Cervi dans le rôle principal. S’il ne s’agit pas du titre le plus accompli du cinéaste, il est facile d’y voir, a posteriori, une forme de programme annonçant ce que sera le cinéma de Freda. Don Cesar de Bazan, c’est la transformation d’une œuvre littéraire en épopée feuilletonesque, un traitement plastique influencé par la peinture et l’architecture, en l’occurrence Vélasquez (qui est d’ailleurs un des personnages du film) et le Piranèse, un récit où la conspiration et la vengeance jouent un rôle central. Tout est là. Déjà.
Le rejet du réalisme
Freda effectue, à la fin du conflit, une odyssée picaresque au cours de laquelle il rencontrera Benedetto Croce et Malaparte avant de travailler pour les services secrets américains en uniforme de lieutenant de l’US Army. De retour à Rome, alors que le Rome, ville ouverte de Rossellini éclate comme un coup de tonnerre qui bouleversera une certaine manière de faire du cinéma, Freda se déclare un opposant farouche à l’école du néo-réalisme. Son cinéma sera marqué par un recours systématique à des univers imaginaires et mythologiques. « Recréer m’intéresse, témoigner pas du tout » déclarera t-il cinquante ans plus tard. L’Aquila nera/L’Aigle noir, en 1946 est tiré d’une nouvelle de Pouchkine. C’est surtout l’histoire d’un justicier masqué et, encore, un récit de vengeance. Rapidité d’exécution, condensation des événements, érotisme et chevauchée cathartique finale composent un film qui remportera un énorme succès. Un an plus tard, son adaptation des Misérables transforme le roman de Victor Hugo en serial débridé sans pour autant en négliger les enjeux moraux, sociaux et métaphysiques. Là encore se déploie un art incroyable de l’ellipse, un lyrisme intense couplé à un sens inouï de la vitesse.
Freda va, dès lors, durant quatre décennies, incarner l’évolution même du cinéma populaire italien, une évolution qu’il va parfois anticiper en ressuscitant le péplum avec Spartaco/Spartacus en 1952 et Teodora, imperatrice di Byzancio/Theodora, impératrice de Byzance, en 1954, et en inventant le fantastique transalpin avec I Vampiri/Les Vampires, en 1957. Il signera des mélodrames (Vedi Napoli e puoi muori/Le Passé d’une mère, La Leggenda del Piave, Les Deux orphelines), des films historiques (Il Cavaliere misterioso, Le Sette spade del vendicatore/Sept épées pour le ro*i, jusqu’à ce jovial adieu au genre que fut *Il Magnifico aventuriero/L’Aigle de Florence), des péplums (Maciste all’inferno/Maciste en enfer, I Giganti di Thessalia/Les Géants de Thessalie), des bandes d’horreur gothique (L’Orribile segreto del Dr Hichcock/L’Effroyable secret du professeur Hitchcock et Lo Spettro/Le Spectre du professeur Hitchcock), des films d’espionnage (les deux Coplan), un western (La Morte non conta i dollari/Quand sonnera l’heure de la vengeance) et des thrillers érotico-psychologiques (A Doppia faccia/Liz et Helen ou L’Iguana dalla lingua di fuoco/L’Iguane à la langue de feu).
Influences littéraires et picturales
Dans son article sur Agi Murad, il diavolo bianco/La Charge des Cosaques, Fereydoun Hoveyda, dans le numéro 109 des Cahiers du cinéma, décrivait paradoxalement Riccardo Freda comme le spécialiste de la « superproduction de série B ». Son cinéma, tout comme l’essentiel du cinéma du samedi soir transalpin, fut parfois, effectivement, une imitation, à petit budget, des genres hollywoodiens. Il a aussi ravivé des mythologies plus endogènes (le péplum). Il est marqué par une volonté de rivaliser avec le cinéma américain tout en se distinguant de celui-ci par les choix esthétiques que lui imposent ses conditions de production. Mais la question du genre est moins essentielle chez lui que la conscience d’un rapport à une matrice culturelle fondatrice, avec laquelle les liens sont forts, profonds, érudits, dénués de toute superficialité. On y trouve, entre autres, la mythologie antique, le roman du XIXe siècle ou la peinture du Quattrocento, le cinéma muet expressionniste aussi. Avec l’aide de ses scénaristes, Mario Monicelli, Steno, Filipo Sanjuste et d’autres, il a entrepris une relecture cinématographique de nombreux écrivains, de Pouchkine à Hugo en passant par Tolstoï, Casanova, Stendhal ou Dumas, dont il a réussi à la fois garder l’esprit et en faire en même temps une manière de divertissement populaire. Freda concentre également toute son attention sur la force plastique de ses films avec l’aide de chefs opérateurs dont certains figurent parmi les plus grands (Gabor Pogany, Mario Bava) qui retrouvent les contrastes du Caravage. Il prend des leçons de composition du cadre chez Veronèse, le Carpaccio ou le Tintoret. Le goût pour le mouvement, l’obligation de garder en éveil constant le spectateur amateur d’épopées, conjurent tout danger d’une picturalité uniquement décorative comme toute pesanteur « littéraire ». Car Freda n’est pas seulement quelqu’un qui a « trivialisé » les mythes de la culture européenne, il a également ennobli la sous-culture des cinémas de quartier. C’est ce double mouvement qui pourrait qualifier parfaitement son oeuvre. Ses héros sont perpétuellement balancés entre une condition trop humaine et la surhumanité des « hommes forts », pas seulement ceux des péplums, de Spartacus à Maciste, mais également son Jean Valjean ou son tolstoïen Agi Murad, personnages où l’exigence souveraine de justice se double souvent d’une volonté implacable de vengeance.
Souveraineté de la mise en scène
À ceux qui contesteraient à Freda la qualité d’auteur, il serait certes facile d’opposer le fait que celui-ci a collaboré au scénario de plus de la moitié de ses films. Mais ce ne serait sans doute pas suffisant pour qu’il mérite cette qualification. Le complot, la vengeance, situations itérativement filmées par l’auteur de Sept Épées pour le roi sont moins des thèmes qu’une détermination souterraine de la vision du monde qui s’affirme véritablement dans l’écriture et le style. Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’une partie de la critique cinéphile qui s’est intéressée à lui soit composée de ceux qui hypostasiaient l’idée de mise en scène, seule qualité susceptible de transsubstantier un matériau échappant, a priori, à l’art. Car la quête des héros « frediens », leur volonté de puissance mise au service d’une exigence de rétribution se traduisent par des recadrages extrêmement précis et subtils, par la composition de plans captés par une caméra en légère contre-plongée, construisant un espace qui ne s’ouvre parfois que partiellement dans la profondeur du champ et qui introduit un dynamisme particulier du mouvement. Ces principes de filmage, mise en condition subliminale du spectateur, sensibilisent celui-ci, bien plus que toute théorie, à la l’irréconciliable dialectique qui se joue entre la fatalité, le caractère inéluctable des événements, et la liberté de l’homme car le cinéma de Freda relève, avant tout, d’une très ancienne tradition humaniste.
Jean-François Rauger
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Du 30 juin au 1 août 2010
Les films
- Aigle de Florence (L') Riccardo Freda / Italie, France, Espagne / 1963 Lu 12 juil 17h00 Me 28 juil 21h30
- Aigle noir (L') Riccardo Freda / Italie / 1946 Ve 2 juil 19h30 Lu 5 juil 17h00 Di 18 juil 15h00
- Caltiki : Le monstre immortel Robert Hampton / Italie / 1959 Je 8 juil 21h30 Me 21 juil 21h30
- Charge des cosaques (La) Riccardo Freda / Italie / 1958 Sa 17 juil 19h00 Sa 31 juil 17h00
- Chasse à la drogue Riccardo Freda / Italie / 1961 Sa 10 juil 21h30 Je 22 juil 17h00
- Château des amants maudits (Le) Riccardo Freda / Italie, France / 1956 Me 7 juil 19h30 Je 22 juil 19h30
- Chevalier mystérieux (Le) Riccardo Freda / Italie / 1948 Ve 2 juil 17h00 Lu 19 juil 19h30
- Conte Ugolino (Il) Riccardo Freda / Italie / 1949 Sa 3 juil 15h00 Di 18 juil 21h00
- Coplan FX 18 casse tout Riccardo Freda / France, Italie / 1965 Ve 16 juil 20h00
- Deux orphelines (Les) Riccardo Freda / France, Italie / 1964 Je 15 juil 21h30 Lu 26 juil 17h00
- Don Cesare di Bazan Riccardo Freda / Italie / 1942 Je 1 juil 17h00 Di 18 juil 19h00
- Effroyable secret du docteur Hichcock (L') Riccardo Freda / Italie / 1962 Me 14 juil 19h30 Je 29 juil 17h00
- Estratto dagli archivi segreti della polizia di una capitale europea Robert Hampton / Italie / 1972 Di 1 aoû 15h00
- Evadé du bagne (L') Riccardo Freda / Italie / 1947 Ve 2 juil 21h30
- Fille de d'Artagnan (La) Bertrand Tavernier / France / 1993 Lu 19 juil 17h00
- Fils de d' Artagnan (Le) Riccardo Freda / Italie / 1949 Di 4 juil 19h30 Lu 19 juil 21h30
- Géant à la cour de Kublai Khan (Le) Riccardo Freda, Richard McNamara / Italie, France / 1961 Di 11 juil 21h30 Me 28 juil 17h00
- Géant de Thessalie (Le) Riccardo Freda / Italie, France / 1960 Ve 9 juil 17h00 Lu 26 juil 19h30
- Guet-apens à Tanger Riccardo Freda / Italie, Espagne / 1957 Je 8 juil 19h30 Me 21 juil 19h30
- Iguane à la langue de feu (L') Riccardo Freda / Italie / 1971 Sa 17 juil 15h00
- Leggenda del piave (La) Riccardo Freda / Italie / 1952 Lu 5 juil 21h30 Sa 24 juil 21h30
- Liz et Helen Riccardo Freda / Italie, République fédérale d'Allemagne, Grande-Bretagne / 1969 Ve 23 juil 19h00 Di 1 aoû 19h45
- Maciste en enfer Riccardo Freda / Italie / 1962 Me 30 juin 20h00 Ve 23 juil 21h00
- Misérables : Chasse à l’homme (Les) Robert Hampton / Italie / 1948 Sa 3 juil 19h30 Di 25 juil 19h30
- Misérables : Tempête sur Paris (Les) Robert Hampton / Italie / 1948 Sa 3 juil 21h30 Di 25 juil 21h30
- Murder Obsession Riccardo Freda / Italie, France / 1980 Sa 17 juil 21h00 Me 28 juil 19h30
- Or des Césars (L') Sabatino Ciuffini, Riccardo Freda / Italie, France / 1962 Ve 30 juil 21h30
- Passé d'une mère (Le) Riccardo Freda / Italie / 1952 Di 4 juil 21h30 Me 21 juil 15h00
- Quand l’heure de la vengeance sonnera George Lincoln / Italie / 1967 Me 14 juil 15h00 Je 29 juil 19h30
- Roger la Honte Riccardo Freda / France, Italie / 1966 Lu 12 juil 21h30 Sa 31 juil 19h00
- Roméo et Juliette Riccardo Freda / Italie / 1964 Lu 12 juil 19h30 Lu 26 juil 21h30
- Sept épées pour le roi Riccardo Freda / Italie, France / 1962 Je 1 juil 21h00 Ve 30 juil 17h00
- Sous le signe de Rome Guido Brignone / Italie-France-République fédérale d'Allemagne / 1958 Je 8 juil 17h00 Je 22 juil 21h45
- Spartacus Stanley Kubrick / États-Unis / 1959 Me 7 juil 17h00 Sa 24 juil 15h00
- Spectre du professeur Hichcock (Le) Riccardo Freda / Italie / 1963 Je 15 juil 19h30 Ve 30 juil 19h30
- Theodora, impératrice de Byzance Riccardo Freda / Italie, France / 1953 Me 7 juil 21h30 Di 25 juil 17h00
- Toute la ville chante Riccardo Freda / Italie / 1943 Me 14 juil 21h30 Sa 31 juil 21h30
- Trahison Riccardo Freda / Italie / 1951 Je 29 juil 21h30
- Vampires (Les) Riccardo Freda, Mario Bava / Italie / 1956 Sa 10 juil 19h30 Di 1 aoû 21h45
- Vengeance de l'aigle noir (La) Riccardo Freda / Italie / 1951 Lu 5 juil 19h30 Sa 24 juil 19h30
Rencontres et conférences
- Maciste en enfer Riccardo Freda
- Don Cesare di Bazan Riccardo Freda
- Qui êtes-vous Riccardo Freda Conférence de Jean-François Rauger
- Sept épées pour le roi Riccardo Freda
- Le Chevalier mystérieux Riccardo Freda
- L'Aigle noir Riccardo Freda
- L'Evadé du bagne Riccardo Freda
- L'Aigle noir Riccardo Freda
- La Vengeance de l'aigle noir Riccardo Freda
- La Leggenda del piave Riccardo Freda
- Spartacus Stanley Kubrick

- Le Château des amants maudits Riccardo Freda
- Theodora, impératrice de Byzance Riccardo Freda
- Sous le signe de Rome Guido Brignone
- Guet-apens à Tanger Riccardo Freda
- Caltiki : Le monstre immortel Robert Hampton
- Le Géant de Thessalie Riccardo Freda
- L'Aigle de Florence Riccardo Freda
- Roméo et Juliette Riccardo Freda
- Roger la Honte Riccardo Freda
- Quand l’heure de la vengeance sonnera George Lincoln
- L'Effroyable secret du docteur Hichcock Riccardo Freda
- Toute la ville chante Riccardo Freda
- Le Spectre du professeur Hichcock Riccardo Freda

- Les Deux orphelines Riccardo Freda
- Coplan FX 18 casse tout Riccardo Freda
- La Fille de d'Artagnan Bertrand Tavernier
- Le Chevalier mystérieux Riccardo Freda
- Le Fils de d' Artagnan Riccardo Freda
- Le Passé d'une mère Riccardo Freda
- Guet-apens à Tanger Riccardo Freda
- Caltiki : Le monstre immortel Robert Hampton
- Chasse à la drogue Riccardo Freda

- Le Château des amants maudits Riccardo Freda
- Sous le signe de Rome Guido Brignone

- Les Deux orphelines Riccardo Freda
- Le Géant de Thessalie Riccardo Freda
- Roméo et Juliette Riccardo Freda
- Le Géant à la cour de Kublai Khan Riccardo Freda, Richard McNamara
- Murder Obsession Riccardo Freda
- L'Aigle de Florence Riccardo Freda
- L'Effroyable secret du docteur Hichcock Riccardo Freda
- Quand l’heure de la vengeance sonnera George Lincoln
- Trahison Riccardo Freda
- Sept épées pour le roi Riccardo Freda
- Le Spectre du professeur Hichcock Riccardo Freda
- L'Or des Césars Sabatino Ciuffini, Riccardo Freda
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