Parlons cinéma avec... Maud Ameline
Du 12 au 26 juin 2025
Comment choisir trois films ? Je pense à ceux qui ne sont pas dans la liste, je m'étonne qu'il n'y ait pas de film de Bergman, par exemple, un de mes cinéastes préférés. Pour m'arrêter sur ces trois titres, j'ai eu recours à un itinéraire à rebours qui remontait à la source de mon rapport au cinéma. Trois figures se sont imposées : le « film père », le « film fille » et le « film ami ».
Le « film père », c'est le film séminal. Vu enfant avec mon père, il a été un choc, il est resté comme une énigme. Quelque chose a agi, malgré moi, et m'a poursuivie, laissant une empreinte indélébile, une « tache de naissance », tel Alice dans les villes.
Le « film fille » est un film miroir. À l'adolescence, on en abuse. La Boum serait un miroir flatteur, mais le miroir peut aussi être déformant, terrifiant. De Sans toit ni loi, je me souviens aussi de cette fille sur l'affiche qui défiait les piétons de Paris.
Avec le « film ami », il y a un rapport de confiance, j'aimerais y vivre, si c'était possible. Comme dans un lien d'amitié au long cours, la conversation avec le film a traversé le temps, les âges, et ne s'est jamais tarie. Le Rayon vert est un film ami. Trois figures de femmes qui se cherchent : Alice, Mona, Delphine. Ce sont elles aussi que je choisis.
Maud Ameline
Maud Ameline est scénariste. Elle a coécrit une petite vingtaine de films, travaillé plusieurs fois avec Noémie Lvovsky (Camille redouble et La Grande Magie), avec Karim Moussaoui (En attendant les hirondelles et L'effacement) et avec Mikhaël Hers (Amanda et Les Passagers de la nuit), avec lequel un troisième film est en préparation. Coscénariste également de Simon et Théodore de Mikaël Buch, de Garçon chiffon de Nicolas Maury, et de L'Envol de Pietro Marcello, elle travaille aussi avec Aurélia Georges sur deux films : La Place d'une autre et Les Tours, film actuellement en développement.