Parlons cinéma avec... François Angelier
Du 6 au 28 février 2025
Le cinéma, ça oui, parlons-en ! Les seules images qui comptent, ce sont celles qu'on a vues trop tôt, sans prévenir, celles que l'on n'aurait pas dû voir et qui se sont incrustées, ont fait chair avec la mémoire : l'homme-larve de Freaks, le banquet de Viridiana, le Raimu de L'Homme au chapeau rond, telle tranchée-abattoir de Verdun, qu'on vide à la main. Et puis les affiches de la Hammer, nuisette et loup-garou. J'ai toujours la conviction que le cinéma a été inventé pour montrer l'immontrable, le vrai film est celui où une main aveugle soudain la caméra. D'où quatre films noirs à leur façon, une comédie italienne cannibale où Shelley « Bloody Mama » Winters joue de la hachette, Piccoli en diable gestionnaire, une torture au sonotone et un Américain bien peu tranquille qui hume la fin des temps à pleins poumons. Ma foi, si, depuis le début, les salles sont obscures comme des confessionnaux, il y a bien une raison à ça : ne doivent s'y montrer que des ombres inqualifiables et des scènes inavouables. Alors bienvenue dans la « cité dolente », bienvenue au cinéma !
François Angelier