
Les 40 ans des Archives française du Film
Du 7 au 28 octobre 2009
Les Archives françaises du film ont 40 ans
En instituant par décret, en juin 1969, la création du service des Archives du film au sein du Centre national de la cinématographie, le ministère des affaires culturelles a officialisé l’entrée du cinéma dans le patrimoine national. Auparavant, la Cinémathèque française, sous la houlette d’Henri Langlois, assumait l’essentiel de la collecte et de la conservation du patrimoine cinématographique. À partir de 1969, l’État fit ainsi siennes les missions d’inventaire et de conservation des films. L’intervention de la puissance publique se traduisit par la constitution, à Bois d’Arcy, d’une équipe de professionnels de l’archivage et de techniciens du film. Dans le même temps, des bâtiments furent édifiés sur le site. Adaptés aux différents types de supports (nitrate de cellulose, acétate), et conformes dès l’origine aux normes de conservation et d’inventaire élaborées avec les membres de la Fédération internationale des archives du film (FIAF), ils nécessiteront, au fil des ans, une attention permanente de la maîtrise d’ouvrage du ministère de la culture et des ingénieurs du CNC, afin que soient garanties les conditions pluriséculaires d’une conservation du patrimoine filmique.
En 1990, le dispositif s’est enrichi d’un plan massif de sauvegarde et de restauration des films anciens financé par le ministère de la culture. À l’occasion du quarantième anniversaire de l’institution, quelques chiffres permettent de quantifier le travail accompli au cours des quatre dernières décennies : un million de boites préservées, cent mille œuvres répertoriées, quinze mille films sauvegardés et/ou restaurés, deux mille films mis chaque année à disposition des professionnels pour de nouvelles diffusions, huit cent quarante titres collectés chaque année au titre du dépôt légal du cinéma, et quelques milliers d’autres confiés volontairement à l’institution par ses multiples partenaires pour y être préservés dans les meilleures conditions.
Deux films emblématiques
Des films emblématiques ont ainsi retrouvé un public au terme d’un travail scrupuleux et mal connu du public. Parmi eux, 1405 films Lumière originaux, produits par les pionniers du cinéma, principalement entre 1896 et 1900 ; L’Argent de Marcel L’Herbier ; La Grande illusion de Jean Renoir ; Loin du Vietnam, œuvre collective de Chris Marker, Joris Ivens, William Klein, Alain Resnais, Jean-Luc Godard, Claude Lelouch, Agnès Varda ; L’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville, et tant d’autres œuvres essentielles du cinéma, de nouveau visibles sur grand écran. Qui mieux que les films eux-mêmes peuvent témoigner de ces quarante ans de recherches, d’innovations, de combats, de passions ?
La programmation accueillie à la Cinémathèque française à l’occasion du quarantième anniversaire des Archives françaises du film, a été composée a partir des suggestions faites par ceux-là même qui veillent à la conservation, la restauration et la valorisation des œuvres cinématographiques conservées à Bois d’Arcy et à Saint-Cyr. Elle est le reflet des collections qui ont été conservées et restaurées pour rencontrer à nouveau le public. Elle est riche de nombreux thèmes qui rendent compte d’une histoire de l’art cinématographique et sont organisés en chapitres permettant de croiser genres, époques et écritures filmiques. Elle est aussi la marque du respect des Archives françaises du film pour les déposants et ayants droit qui depuis quatre décennies ont confié leur patrimoine à l’institution publique – producteurs, collectionneurs, laboratoires, réalisateurs, grands groupes ou indépendants – partenaires fidèles et passionnés. Elle permettra de faire découvrir aux publics, à tous les publics, des films rarement programmés, voire invisibles depuis leurs premières présentations en salle comme The Deciding Kiss de Tod Browning, jusqu’alors réputé disparu, mais retrouvé aux Archives françaises du film et restauré par leurs soins. Certaines séances mettent également en lumière ces fameux éléments qui font le bonheur des éditeurs de DVD en alimentant les chapitres de bonus mais ne sont jamais projetés sur grand écran. Autant d’essais d’acteurs, de rushes de films inachevés, qui permettent de découvrir, d’une autre façon, le cinéma en train de se faire. Au regard du spectateur à présent, le plaisir rare d’accompagner le retour à la vie de ce patrimoine exceptionnel.
Béatrice de Pastre
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