L’insurrection lyrique
C’est l’enfant terrible du jeune cinéma japonais des années soixante et soixante-dix. En une quarantaine de titres, la Cinémathèque propose la rétrospective la plus importante jamais consacrée au cinéaste.
Des femmes nues, crucifiées par des yakuzas au pied du mont Fuji. Un étudiant aux mains sanglantes chantant de douces ballades. Un homme brûlé par l’atome, faisant l’amour sous un portrait de Staline. Une adolescente qui éclate de rire sous le soleil avant de sauter du toit d’un immeuble. Et des vierges violentes et des anges violés. Et des anges encore, ceux de la révolution, dont l’orgasme a le pouvoir d’embraser Tokyo. Images folles et bouleversantes qui firent de Kôji Wakamatsu le poète révolté du cinéma érotique japonais.
A la fin des années cinquante, le jeune Wakamatsu passa six mois en prison, ce qui brisa sa carrière de yakuza mais déclencha une nouvelle vocation. Après avoir « découvert combien l’autorité du pouvoir s’exerçait de façon répressive et brutale », le petit truand, qui s’occupait des « autorisations de tournage » dans le quartier de Shinjuku, décida de devenir cinéaste. Le jeune homme choisit comme arme un genre que ni les grands studios ni le gouvernement n’arrivaient encore à contrôler : le cinéma pink. Tournés en quelques jours avec des non-professionnels, ces films érotiques de séries B étaient l’objet de scandales réguliers. Takeshi Tetsuji, le premier donna une dimension ouvertement politique au genre avec Neige noire (1965), qui montrait une femme nue traversant une base militaire américaine et un GI abattu d’une balle dans la tête. Le procès gouvernemental qui s’ensuivit fut l’une des causes célèbres de la liberté d’expression japonaise. Il attira également sur le cinéma pink l’attention des étudiants contestataires. Ceux-ci, qui militaient contre la reconduction perpétuelle de l’AMPO (le traité de sécurité nippo-américain, en fait une humiliante mise sous tutelle), se reconnaissaient dans les films d’Oshima, de Susumu Hani ou Toshio Matsumoto, mais aussi dans la violence et la noirceur du cinéma pink.
Les cauchemars de la société
Kôji Wakamatsu filme d’abord les cauchemars d’une société malade, hantée par les échecs des luttes passées. Dans Les Secrets derrière les murs (1965), un adolescent épie les locataires d’un immeuble des quartiers pauvres. Voyeur et incestueux, le garçon est surtout captif du monde sans espoir légué par ses aînés. La figure du jeune homme impuissant et nihiliste est essentielle chez le cinéaste. L’étudiant de Va, va vierge pour la seconde fois (1969) est incapable de venir en aide à la jeune fille qui se fait violer et, plus tard, de lui faire l’amour. Seuls le massacre des agresseurs et le suicide leur permettront d’établir une forme de communication.
Si le cinéma de Kôji Wakamatsu possède une dimension sadienne, celle-ci réside dans la représentation d’une sexualité appartenant aux puissants et devenant un instrument de pouvoir. Dans Curriculum vitae des relations sexuelles (1964), le cinéaste désigne l’exploitation sexuelle comme une composante du destin prolétaire : l’héroïne passe des mains de la mama-san du bordel à celles du patron de l’usine, qui l’utilise comme « prime » pour ses clients. Dans Quand l’embryon part braconner (1966), le chef de rayon séquestre sa vendeuse et en fait son esclave sexuelle. Comment s’éveiller de ce cauchemar ou, comme le dirait Kenzaburo Oe, comment survivre à notre folie ? La violente radicalisation des groupes d’extrême gauche à la fin des années soixante apporta une réponse à Wakamatsu.
Le plus Eisensteinien des cinéastes japonais
À partir de Quand l’embryon part braconner, Wakamatsu collabore avec le cinéaste et scénariste Masao Adachi. Lié aux mouvements gauchistes et plus tard à l’Armée Rouge Japonaise, Adachi eut une grande influence sur la métamorphose esthétique et politique du cinéma de Wakamatsu. Ayant monté sa propre maison de production, Wakamatsu tourne le moyen métrage Les Anges violés pour les salles d’avant-garde. Ses films suivants appartiendront bien davantage à l’underground et à la nouvelle vague qu’au cinéma pink. A l’intérieur même de la richesse inouïe de la production japonaise des années soixant et soixante-dix, Va, va, vierge pour la seconde fois, La Vierge violente (1969), S*ex Jack* (1970) et L’Extase des anges (1972) forment une suite de poèmes insurrectionnels incandescents.
S’il s’engage dans une voie poétique et symboliste, le cinéma de Wakamatsu ne relâche pas pour autant ses liens avec le réel. Travaillant hors du vase clos des studios, Wakamatsu retrouve naturellement les gestes de la Nouvelle Vague française : son cinéma s’écrit au présent, dans les rues de Tokyo, avec la jeunesse qui vagabonde à Shinjuku ou occupe les universités. A la façon des actualités révolutionnaires du collectif Newsreel, il ouvre Shinjuku Mad (1970), Sex Jack et Running on Madness, Dying in Love (1969) sur les affrontements violents de la garde nationale avec les Zenkyotos, les syndicats universitaires de gauche. Les étudiants, public majoritaire des films de Wakamatsu, pouvaient participer à une manifestation et en découvrir peu de temps après les images dans une salle de cinéma pink.
L’énergie de la jeunesse et la colère que lui inspire la répression sont les forces motrices du cinéma de Wakamatsu. Il ne faut cependant pas sous-estimer le plaisir de l’action pure et de l’impact visuel, qui en font le plus eisensteinien des cinéastes japonais. Ainsi les saisissants passages du noir et blanc à la couleur, rejouent, avec un plaisir sans cesse renouvelé, le saut chromatique d’Ivan le terrible. Inclure quelques mètres de pellicule couleur dans un film noir et blanc était bien sûr une convention du cinéma pink, destinée à faire apparaître la chair « rose » des actrices et permettre d’annoncer un film en couleur. Pour Wakamatsu, la scène érotique n’est pas la finalité de l’événement coloré. Dans Les Anges violés et Va, va vierge pour la seconde fois, Wakamatsu filme une plage en bleu monochrome comme un Paradis perdu. Mais les apparitions les plus marquantes portent sur le dévoilement du sang, rouge, vif et théâtralisé, lors des massacres des Anges violés et de Va, va vierge pour la seconde fois. Dans L’Extase des anges, Wakamatsu ne se contente pas de dégager la couleur du noir et blanc, il libère aussi la musique et la vitesse. Enfin, libération sexuelle et révolution s’accordent puisque la couleur est réservée à la jouissance et aux explosions. C’est d’abord l’intense activité érotique du révolutionnaire Octobre qui embrase la ville.
Une mise en perspective historique
Réalisant l’équation idéale d’Eisenstein et du Free Jazz, Wakamatsu associe la frénésie du band de Yosuke Yamashita au bond de l’image dans la couleur. Le sang d’une révolutionnaire éclabousse l’écran en une éjaculation écarlate, provoquant un crescendo d’explosions, de corps catapultés dans l’espace, de courses folles dans les rues de Tokyo et de voitures fonçant vers la mort. L’Extase des anges fut comme le dernier rêve des révolutionnaires japonais avant un réveil brutal. La même année, Masao Adachi partit au Liban rejoindre l’Armée Rouge Japonaise engagée auprès des Palestiniens. L’Armée Rouge Unifiée, la branche restée au Japon, se livra quant à elle à une sanglante lutte intestine, multipliant en son sein même les exécutions. Extrêmement médiatisé, le siège des survivants par la police dans le chalet d’Asama fut le tombeau de l’extrême gauche japonaise. Ce naufrage et l’odyssée nihiliste de l’Armée Rouge Unifiée inspirèrent à Kôji Wakamatsu United Red Army (2007), qui marqua son retour sur la scène internationale.
Dans ses trois derniers films, Kôji Wakamatsu reprend ses thèmes de prédilection. Il s’agit moins d’une récapitulation que d’une mise en perspective historique à travers le portrait de trois générations de Japonais. Après United Red Army, échec de la génération des années soixante, Le Soldat-dieu (2010) revient sur la guerre et les mensonges patriotiques. Wakamatsu dégage une figure primitive du mâle japonais, aussi impressionnante que celle de Quand l’embryon part braconner. Le soldat qui revient du front amputé des quatre membres, et dont l’Empereur veut faire un héros, était un tortionnaire et un violeur, et avant cela un bourreau domestique traitant sa femme en esclave. Cette figure masculine, malfaisante et autoritaire, remonte aux origines de la société féodale japonaise.
Les derniers films de Kôji Wakamatsu s’attachent à des figures de l’échec, aux monstres de l’impérialisme japonais, aux révolutions ratées et à une jeunesse à qui l’on offre pour seul avenir l’ivresse du consumérisme. Pourtant, si l’on considère la révolution cinématographique qu’a initiée Wakamatsu et qui continue, encore aujourd’hui, d’inspirer les jeunes cinéastes, la réussite est totale.
Stéphane du Mesnildot
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Du 24 novembre 2010 au 9 janvier 2011
Les films
- Affaires au-dedans des murs Kôji Wakamatsu / Japon / 1965 Di 28 nov 17h00 Lu 3 jan 19h00
- Anges violés Kôji Wakamatsu / Japon / 1970 Di 28 nov 21h00 Je 30 déc 19h30
- Armée Rouge : FPLP déclaration de guerre mondiale Koji Wakamatsu, Masao Adachi / Japon / 1971 Ve 10 déc 17h00 Lu 27 déc 19h00
- Crimes sexuels Kôji Wakamatsu / Japon / 1967 Me 1 déc 19h00 Je 23 déc 21h30
- Curriculum vitae des liaisons sexuelles (Le) Kôji Wakamatsu / Japon / 1965 Sa 27 nov 17h00 Me 29 déc 21h00
- Débauche Kôji Wakamatsu / Japon / 1967 Me 1 déc 21h00 Lu 3 jan 17h00
- Désir meurtrier Kôji Wakamatsu / Japon / 2004 Ve 17 déc 17h00 Di 2 jan 19h00
- Doux piège Kôji Wakamatsu / Japon / 1963 Lu 29 nov 17h00 Sa 18 déc 21h30
- Endless waltz Kôji Wakamatsu / Japon / 1995 Di 12 déc 21h00 Ve 31 déc 17h00
- Éternel Eros Kôji Wakamatsu / Japon / 1977 Me 8 déc 17h00 Di 9 jan 21h30
- Extase des anges (L') Kôji Wakamatsu / Japon / 1972 Lu 29 nov 21h30 Di 19 déc 19h00
- Femme qui prête son ventre (La) Kôji Wakamatsu / Japon / 1968 Ve 3 déc 17h00 Me 22 déc 19h30
- Femme qui voulait mourir (La) Kôji Wakamatsu / Japon / 1970 Me 8 déc 21h30 Lu 20 déc 17h00
- Fleur secrète (La) Kôji Wakamatsu / Japon / 1971 Di 5 déc 21h00 Je 23 déc 17h15
- Fou de shinjuku = Shinjuku mad Kôji Wakamatsu / Japon / 1970 Di 5 déc 17h00 Me 5 jan 19h30
- Histoire de la violence de l'underground japonais : Le Sang de l'homme étrange Kôji Wakamatsu / Japon / 1967 Je 2 déc 17h00 Lu 27 déc 21h00
- Liaisons érotiques (Les) Kôji Wakamatsu / Japon / 1992 Me 29 déc 17h00 Di 2 jan 17h00
- Naked Bullet Kôji Wakamatsu / Japon / 1969 Je 2 déc 21h00 Lu 27 déc 17h00
- Nouvelle histoire de la violence de l'underground japonais : Chronique de la vengeance Kôji Wakamatsu / Japon / 1968 Me 1 déc 17h00 Sa 8 jan 19h30
- Passions contraires Kôji Wakamatsu / Japon / 1964 Je 25 nov 17h00 Di 2 jan 21h00
- Paysage de 17 ans Kôji Wakamatsu / Japon / 2006 Sa 18 déc 19h30 Ve 7 jan 17h00
- Piscine sans eau Kôji Wakamatsu / Japon / 1982 Sa 11 déc 21h30 Je 23 déc 19h30
- Plus facile qu'un baiser Kôji Wakamatsu / Japon / 1989 Sa 11 déc 19h30 Je 30 déc 17h00
- Prêt à tirer Kôji Wakamatsu / Japon / 1990 Di 12 déc 14h30 Me 29 déc 19h00
- Proie (La) Kôji Wakamatsu / Japon / 1979 Je 16 déc 17h00 Ve 24 déc 14h30
- Quand l'embryon part braconner Kôji Wakamatsu / Japon / 1966 Di 28 nov 19h00 Lu 3 jan 21h00
- Relations perverses Kôji Wakamatsu / Japon / 1965 Sa 27 nov 21h00 Lu 20 déc 19h00
- Running in madness, dying in love Kôji Wakamatsu / Japon / 1969 Sa 4 déc 17h00 Me 22 déc 17h00
- Saison de la terreur (La) Kôji Wakamatsu / Japon / 1969 Lu 6 déc 17h00 Di 26 déc 21h30
- Sang est plus rouge que le soleil (Le) Kôji Wakamatsu / Japon / 1966 Me 8 déc 19h30 Di 26 déc 19h30
- Sex-jack Kôji Wakamatsu / Japon / 1970 Di 5 déc 19h00 Me 5 jan 21h30
- Soldat dieu (Le) Kôji Wakamatsu / Japon / 2009 Me 24 nov 20h00
- Sosuke, le cocu Kôji Wakamatsu / Japon / 1992 Di 12 déc 19h00 Je 6 jan 17h00
- Time in the sun Serguei M. Eisenstein / Etats-Unis / 1931 Ve 24 déc 17h00
- Tombe de plomb (La) Kôji Wakamatsu / Japon / 1965 Sa 27 nov 19h00 Je 30 déc 21h30
- Tonnerre sur le Mexique Sol Lesser, Harry Chandlee / Etats-Unis, Mexique / 1933 Ve 24 déc 17h00
- United Red Army Kôji Wakamatsu / Japon / 2007 Sa 11 déc 15h00 Je 6 jan 19h30
- Va, va, vierge pour la deuxième fois Kôji Wakamatsu / Japon / 1969 Sa 4 déc 21h00 Di 26 déc 14h30
- Vagabond du sexe (Le) Kôji Wakamatsu / Japon / 1967 Je 2 déc 19h00 Di 9 jan 17h30
- Vierge violente (La) Kôji Wakamatsu / Japon / 1969 Sa 4 déc 14h30 Di 9 jan 19h30
- Violence sans raison Kôji Wakamatsu / Japon / 1969 Me 22 déc 21h30 Sa 8 jan 17h30
- Violeur récidiviste (Le) Kôji Wakamatsu / Japon / 1978 Je 9 déc 17h30 Sa 8 jan 21h30
Rencontres et conférences
- Le Soldat dieu Kôji Wakamatsu
- Passions contraires Kôji Wakamatsu
- Doux piège Kôji Wakamatsu
- Qui êtes-vous Koji Wakamatsu et Masao Adachi ?
- L'Extase des anges Kôji Wakamatsu
- Nouvelle histoire de la violence de l'underground japonais : Chronique de la vengeance Kôji Wakamatsu
- Crimes sexuels Kôji Wakamatsu
- Débauche Kôji Wakamatsu
- Histoire de la violence de l'underground japonais : Le Sang de l'homme étrange Kôji Wakamatsu

- Le Vagabond du sexe Kôji Wakamatsu
- Naked Bullet Kôji Wakamatsu
- La Femme qui prête son ventre Kôji Wakamatsu
- La Saison de la terreur Kôji Wakamatsu
- Éternel Eros Kôji Wakamatsu
- Le Sang est plus rouge que le soleil Kôji Wakamatsu
- La Femme qui voulait mourir Kôji Wakamatsu
- Le Violeur récidiviste Kôji Wakamatsu
- Armée Rouge : FPLP déclaration de guerre mondiale Koji Wakamatsu, Masao Adachi
- La Proie Kôji Wakamatsu
- Désir meurtrier Kôji Wakamatsu
- L'Extase des anges Kôji Wakamatsu
- La Femme qui voulait mourir Kôji Wakamatsu
- Relations perverses Kôji Wakamatsu
- Running in madness, dying in love Kôji Wakamatsu
- La Femme qui prête son ventre Kôji Wakamatsu
- Violence sans raison Kôji Wakamatsu
- La Fleur secrète Kôji Wakamatsu
- Piscine sans eau Kôji Wakamatsu
- Crimes sexuels Kôji Wakamatsu
- La Proie Kôji Wakamatsu
- Time in the sun Serguei M. Eisenstein
- Tonnerre sur le Mexique Sol Lesser, Harry Chandlee
- Naked Bullet Kôji Wakamatsu
- Armée Rouge : FPLP déclaration de guerre mondiale Koji Wakamatsu, Masao Adachi
- Histoire de la violence de l'underground japonais : Le Sang de l'homme étrange Kôji Wakamatsu

- Les Liaisons érotiques Kôji Wakamatsu
- Prêt à tirer Kôji Wakamatsu
- Le Curriculum vitae des liaisons sexuelles Kôji Wakamatsu
- Plus facile qu'un baiser Kôji Wakamatsu
- Anges violés Kôji Wakamatsu
- La Tombe de plomb Kôji Wakamatsu
- Endless waltz Kôji Wakamatsu
- Débauche Kôji Wakamatsu
- Affaires au-dedans des murs Kôji Wakamatsu
- Quand l'embryon part braconner Kôji Wakamatsu
- Fou de shinjuku = Shinjuku mad Kôji Wakamatsu
- Sex-jack Kôji Wakamatsu
- Paysage de 17 ans Kôji Wakamatsu
Partenaires et remerciements
Antoine Barraud, Go Hirazawa, Bich-Quan Tran, Blaq Out, Nakazawa Productions, Shima Productions, Shochiku, Toei, Toho, Wakamatsu Productions, Zootrope, National Film Center, The National Museum of Modern Art, Tokyo.
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