Au moment de la crise des studios hollywoodiens et avant l'éclosion de ce que l'on a appelé le Nouvel Hollywood, le cinéma américain s'est lancé dans une sorte de fuite en avant destiné à maintenir, à tout prix, le public dans les salles. Il fallait désormais aborder des sujets audacieux tout en maintenant un certain nombre de normes, parfois hypocritement. Le mélo devient pervers et conservateur à la fois. Le sexe est au centre des récits et le vieillissement des acteurs et des actrices en est une dimension essentielle. Retour sur une manière de décadence du classicisme hollywoodien qui a parfois inspiré les derniers chefs-d'œuvre de quelques grands cinéastes classiques. La preuve en 40 films.
Hollywood, phase terminale
Formellement tout autant que par les sujets abordés, le cinéma hollywoodien a exprimé la crise d'un système qui entrait dans une phase d'agonie à partir de la fin des années 1950. Cette crise s'affirmait notamment par une volonté de continuer « comme avant », comme si de rien n'était, alors que le paysage changeait radicalement. Elle se caractérisait aussi, plus tard, par le refus de cette modernité trompeuse incarnée par une nouvelle génération et que l'on a qualifiée de « Nouvel Hollywood ». Ce conservatisme perverti a engendré une forme qu'il ne serait pas erroné de qualifier de dégradée. Ce fut une manière de maintenir l'essentiel, ou ce qui était supposé tel, tout en se fondant, malgré tout, dans une évolution irrésistible. Ce classicisme décadent s'est inventé empiriquement, notamment dans les films de cinéastes qui ont fait le cinéma américain classique et en accompagnent désormais la décomposition. Cette discrépance visible (archaïsme contre modernité) s'incarnait parfaitement dans la façon dont les plans et séquences tournés en studio, suintant désormais l'artificialité, contrastaient avec ceux produits en décors réels, on location. Par ailleurs, il est loisible de remarquer un allongement quasi systématique de la durée des films, dans une logique générale de monumentalisation. Il n'est pas rare que les mélodrames d'un Hollywood crépusculaire dépassent les deux heures et demie de projection.
Toute puissance du sexe
Le conservatisme peut être ici formel et/ou idéologique, mais confronté à un contexte qui exigeait que l'on dépassât les contraintes du passé. Ainsi cette prescription se matérialisait souvent dans la manière, souvent nouvelle pour les cinéastes, d'aborder frontalement ce qui ne l'était pas jusqu'alors, ou alors de manière biaisée ou métonymique. Le recul des censures devient ainsi le prétexte à injecter de la sexualité, et souvent de la sexualité « déviante », dans des fictions traditionnelles qui, dès lors, ne s'en remettent plus tout à fait complètement. Certains réalisateurs s'engouffrent avec opportunisme dans la voie qui semble s'ouvrir dès la fin des années 1950. Le néo-mélodrame, forme dégénérée issue des succès des ultimes films de Douglas Sirk et Vincente Minnelli, cache désormais des turpides secrets. Il serait ainsi assez aisé de détailler une psychopathia sexualis en passant en revue certains titres réalisés après une certaine époque. Les Liaisons coupables de George Cukor, en 1962, pourrait même en constituer une synthèse chimiquement parfaite. Soit la sédimentation de quatre récits destinés à illustrer, à partir d'un rapport scientifique évoquant le rapport Kinsey, la vie sexuelle de l'Américaine moyenne, et surtout ce qui, dans cette vie sexuelle, se détraquerait. Adultère (Liaisons secrètes, Ils n'ont que vingt ans…, Les Liaisons coupables, Le Chevalier des sables), inceste (Les Plaisirs de l'enfer), viol (Les Plaisirs de l'enfer, La Poursuite des tuniques bleues), impuissance (Harlow), frigidité et nymphomanie (Les Liaisons coupables, Harlow), lesbianisme (Frontière chinoise) sont les causes déterminantes et énoncées de certaines fictions hollywoodiennes d'alors. Certains soaps tardifs décrivent les efforts désespérés de la société américaine pour endiguer la libido désormais débordante de la jeunesse (Les Plaisirs de l'enfer, La Fièvre dans le sang, Ils n'ont que vingt ans…).
Le sexe était partout connoté ou « métaphorisé » dans le classicisme hollywoodien. Mais il s'agit, dès lors, moins de sexe que de sexualité dans le Hollywood décadent : non plus tant l'érotisme sous-entendu dans n'importe quelle intrigue entre un homme et une femme, mais l'observation clinique de la vie privée et des comportements sexuels qui révèlent leur signification névrotique. Le sexe, émergeant de la surface, se psychologise, se commente sur le mode de la confession honteuse et du sale petit secret. Le couple ne flotte plus dans l'éther de son propre glamour mais doit plus qu'auparavant se penser à travers la société et ses institutions dont les cinéastes s'occupent d'en divulguer toute la violence normative.
Pour certains cinéastes, cette exigence devient une anomalie, un écueil qu'ils ne peuvent éviter et qui renvoie à tout jamais leur talent ou savoir-faire à un temps désormais enfui de l'histoire du cinéma. Pour d'autres, en revanche, cette hybridation impure devient un moment de vérité, l'affirmation d'une sensibilité enfin satisfaite au plus précis. Il apparaît désormais qu'une grande partie de ce que l'on devinait dans leurs films trouve enfin à être énoncé frontalement. George Cukor, Robert Aldrich, Billy Wilder, pour ne citer qu'eux, ne feront que poursuivre, avec une intensité décuplée, ce qui travaille depuis toujours, en profondeur, leur art.
L'ordure derrière le glamour
La mélancolie devient un ressort essentiel de la fiction. Le cinéma a conscience de lui-même et de sa disparition, d'où le nombre important de films décrivant le monde du spectacle confronté au vieillissement et à la décomposition. Si ce classicisme décadent s'intéresse autant à la machine hollywoodienne, c'est avec la candide volonté d'en exhiber les dessous douteux. L'usine à rêves devient une machine à broyer et à corrompre. Désormais, dans un geste peut-être suicidaire, il n'y a rien de plus urgent que de montrer, parfois emporté par le mouvement d'une hypocrite jouissance, l'ordure derrière le glamour et l'entertainment. C'est en tout cas le projet de films comme Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? ou Le Démon des femmes de Robert Aldrich, Harlow de Gordon Douglas, Les Ambitieux d'Edward Dmytryk, Fedora de Billy Wilder, Quinze jours ailleurs ou Nina de Vincente Minnelli. Enfin, ce sentiment d'un classicisme décadent s'affiche lui-même dans l'évolution de la carrière de certains acteurs, soit parce qu'ils inscrivent dans leur corps même le mûrissement et la dégradation (Bette Davis, Joan Crawford), soit parce qu'ils affirment le paradoxe d'un emploi contrastant avec leur innocence première (celle de leurs débuts) et corrompant subliminalement celle-ci. Elizabeth Taylor, qui fut la teenager adorée du public, a muté en une femme mûre, sexuellement libre (Le Chevalier des sables) ou profondément névrosée, cravachant rageusement Marlon Brando dans Reflets dans un œil d'or de John Huston. Et le Cléopâtre de Mankiewicz sera, objectivement et parfaitement, le film de la fin d'un monde, miné par l'intrusion de la névrose moderne.
Le refoulé féminin
Dans des genres très différents, Such Good Friends, Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?, Faut-il tuer Sister George ? ou encore The Chapman Report, pour ne citer qu'eux, indiquent que le féminin sera le terrain d'observation privilégié de la déliquescence de Hollywood. Le retour du refoulé que ces films mettent en scène est d'abord et avant tout un retour du féminin qui se nourrit directement à la source du woman's picture classique (Back Street de David Miller) en le faisant évoluer sous des formes parfois monstrueuses ou démembrées (Autumn Leaves, Las Vegas, un couple). Un féminin, à l'instar de Hollywood, qui est un corps en crise : il se met en scène et devance sa propre décrépitude (Bette Davis chez Aldrich), se vit comme un territoire de pulsions frustrées (The Chapman Report) ou encore se retrouve pris en otage par une libération sexuelle qui a tout de sinistre (Such Good Friends). Dans cette période de transition, d'hybridation (entre cinéma et télévision, entre classicisme et modernité), le féminin se vit comme une identité incertaine, encombrante et parfois maladive. D'abord par le regard que la société porte sur lui et sa sexualité, qui semble ne révéler que des déviances (Les Plaisirs de l'enfer), d'autre part dans une manière de s'ausculter à travers la vie de couple insatisfaite et son issue désespérée, l'adultère.
D'autres héroïnes accompagnent dans leur chute une idée de Hollywood qui n'a désormais plus cours. Ainsi de Fedora, Frontière chinoise ou encore The Legend of Lylah Clare. Wilder, Ford, Aldrich : trois cinéastes au ton très différent mais qui se réunissent dans le même constat inquiet, lucide et amer d'un temps désormais révolu et que des personnages tentent d'étreindre une dernière fois. Ford tire sa révérence en filmant un monde féminin clos, pétri d'anciennes valeurs et progressivement terrassé par des puissances de toutes sortes (libération sexuelle, science, guerre). Quant à Wilder et Aldrich, ils renouent avec le genre du « Hollywood par Hollywood » mais délaissent la critique acerbe pour une profonde mélancolie qui lorgne du côté de Vertigo. Trois films qui enterrent chacun à leur manière une vieille idée de Hollywood et du monde, mais qui se mettent d'accord sur les moyens d'y parvenir : pour ce faire, il faut qu'une femme disparaisse.
Murielle Joudet, Jean-François Rauger
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Films, rencontres, conférences, spectacles
Du 14 décembre 2016 au 25 janvier 2017
Les films
- Ambitieux (Les) Edward Dmytryk / Etats-Unis / 1963 Lu 26 déc 14h30 Lu 2 jan 14h30
- Boîte à chat (La) Mark Robson / Etats-Unis / 1968 Ve 6 jan 22h00 Ve 6 jan 22h00
- Ce monde à part Vincent Sherman / Etats-Unis / 1959 Me 21 déc 19h00 Ve 20 jan 16h15
- Chevalier des sables (Le) Vincente Minnelli / États-Unis / 1964 Lu 19 déc 19h00 Je 12 jan 21h45
- Cleopâtre Joseph L. Mankiewicz / États-Unis / 1960 Ve 23 déc 19h30 Lu 2 jan 19h30
- Démon des femmes (Le) Robert Aldrich / Etats-Unis / 1968 Di 18 déc 14h00 Je 19 jan 16h00
- Dernier des géants (Le) Don Siegel / États-Unis / 1976 Di 18 déc 19h30 Je 5 jan 21h45
- Dernier safari (Le) Henry Hathaway / Grande-Bretagne / 1966 Me 21 déc 14h15 Je 5 jan 19h30
- Des amis comme les miens Otto Preminger / Etats-Unis / 1971 Me 28 déc 19h00 Me 18 jan 19h00
- Enquête (L') Gordon Douglas / Etats-Unis / 1964 Me 21 déc 16h30 Me 28 déc 21h30
- Faut-il tuer Sister George ? Robert Aldrich / Grande-Bretagne / 1968 Je 15 déc 21h30 Di 15 jan 14h30
- Fedora Billy Wilder / République fédérale d'Allemagne-France / 1977 Me 28 déc 14h00 Me 18 jan 16h30
- Feuilles d'automne Robert Aldrich / Etats-Unis / 1955 Sa 17 déc 16h15 Di 8 jan 21h30
- Fièvre dans le sang (La) Elia Kazan / Etats-Unis / 1960 Di 18 déc 21h45 Sa 7 jan 21h45 Lu 9 jan 16h30
- Frontière chinoise John Ford / États-Unis / 1965 Sa 17 déc 21h45 Di 8 jan 17h30
- Harlow, la blonde platine Gordon Douglas / Etats-Unis / 1965 Ve 16 déc 16h30 Lu 2 jan 20h30 Di 22 jan 19h00
- Histoire d'un amour David Miller / Etats-Unis / 1960 Sa 7 jan 17h00 Di 15 jan 16h45
- Ils n'ont que vingt ans Delmer Daves / Etats-Unis / 1959 Me 14 déc 20h00 Ve 20 jan 14h30
- Las Vegas, un couple George Stevens / États-Unis / 1968 Lu 19 déc 21h30 Je 5 jan 17h00
- Lauriers sont coupés (Les) José Ferrer / Etats-Unis / 1960 Lu 9 jan 14h30 Lu 23 jan 16h30
- Liaisons coupables (Les) George Cukor / Etats-Unis / 1961 Sa 31 déc 14h30 Di 8 jan 19h00
- Liaisons secrètes (Les) Richard Quine / États-Unis / 1959 Je 29 déc 19h00 Me 18 jan 14h30
- Meurtrière diabolique (La) William Castle / États-Unis / 1964 Ve 16 déc 20h00 Ve 16 déc 20h00
- Mort frappe trois fois (La) Paul Henreid / Etats-Unis / 1963 Ve 16 déc 22h00 Ve 16 déc 22h00
- Nina Vincente Minnelli / Etats-Unis-Italie / 1975 Je 22 déc 19h00 Me 28 déc 16h30
- Pas de printemps pour Marnie Alfred Hitchcock / États-Unis / 1963 Sa 17 déc 19h00 Di 22 jan 14h15
- Piège à minuit David Miller / Etats-Unis / 1960 Me 4 jan 19h00 Lu 16 jan 14h30
- Plaisirs de l'enfer (Les) Mark Robson / Etats-Unis / 1957 Ve 30 déc 18h30 Me 25 jan 14h30
- Pour elle un seul homme Michael Curtiz / Etats-Unis / 1957 Me 4 jan 21h15 Me 11 jan 14h30
- Poursuite des tuniques bleues (La) Phil Karlson / Etats-Unis / 1967 Me 21 déc 21h45 Je 12 jan 19h30
- Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? Robert Aldrich / Etats-Unis / 1962 Di 18 déc 16h45 Je 29 déc 16h15
- Que vienne la nuit Otto Preminger / Etats-Unis / 1966 Ve 30 déc 14h00 Di 8 jan 14h30
- Quinze jours ailleurs Vincente Minnelli / Etats-Unis / 1961 Ve 30 déc 21h45 Di 22 jan 17h00
- Reflets dans un œil d'or John Huston / États-Unis / 1966 Je 22 déc 21h15 Lu 23 jan 14h30
- Rivalités Edward Dmytryk / Etats-Unis / 1963 Je 29 déc 21h30
- Soif de la jeunesse (La) Delmer Daves / Etats-Unis / 1960 Me 4 jan 14h00 Sa 21 jan 15h00
- Swiss Conspiracy (The) Jack Arnold / Etats-Unis-République fédérale d'Allemagne / 1975 Ve 13 jan 16h00 Sa 21 jan 21h45
- Tonnerre sur Berlin Henry Koster / Etats-Unis / 1958 Je 22 déc 17h00 Je 12 jan 17h00
- Vallée des poupées (La) Mark Robson / Etats-Unis / 1967 Ve 23 déc 17h00 Sa 7 jan 19h00
- Wicked, Wicked Richard L. Bare / Etats-Unis / 1973 Ve 6 jan 20h00 Ve 6 jan 20h00
Rencontres et conférences

- Hollywood décadent : retours du refoulé (1957-1976) Conférence de Murielle Joudet
- Faut-il tuer Sister George ? Robert Aldrich
- Harlow, la blonde platine Gordon Douglas
- La Meurtrière diabolique William Castle
- La Meurtrière diabolique William Castle

- La Mort frappe trois fois Paul Henreid
- La Mort frappe trois fois Paul Henreid

- Le Chevalier des sables Vincente Minnelli
- Las Vegas, un couple George Stevens

- Le Dernier safari Henry Hathaway
- L'Enquête Gordon Douglas
- Ce monde à part Vincent Sherman
- La Poursuite des tuniques bleues Phil Karlson

- Tonnerre sur Berlin Henry Koster
- Nina Vincente Minnelli
- Reflets dans un œil d'or John Huston

- Les Ambitieux Edward Dmytryk
- Fedora Billy Wilder
- Nina Vincente Minnelli

- Des amis comme les miens Otto Preminger
- L'Enquête Gordon Douglas
- Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? Robert Aldrich
- Les Liaisons secrètes Richard Quine

- Rivalités Edward Dmytryk
- Que vienne la nuit Otto Preminger
- Les Plaisirs de l'enfer Mark Robson

- Quinze jours ailleurs Vincente Minnelli

- Les Liaisons coupables George Cukor
- Les Ambitieux Edward Dmytryk
- Cleopâtre Joseph L. Mankiewicz

- Harlow, la blonde platine Gordon Douglas
- La Soif de la jeunesse Delmer Daves
- Piège à minuit David Miller

- Pour elle un seul homme Michael Curtiz
- Las Vegas, un couple George Stevens

- Le Dernier safari Henry Hathaway
- Le Dernier des géants Don Siegel
- Wicked, Wicked Richard L. Bare

- Wicked, Wicked Richard L. Bare
- La Boîte à chat Mark Robson
- La Boîte à chat Mark Robson
- Les Lauriers sont coupés José Ferrer

- La Fièvre dans le sang Elia Kazan

- Pour elle un seul homme Michael Curtiz

- Tonnerre sur Berlin Henry Koster
- La Poursuite des tuniques bleues Phil Karlson
- Le Chevalier des sables Vincente Minnelli
- The Swiss Conspiracy Jack Arnold

- Piège à minuit David Miller

- Les Liaisons secrètes Richard Quine
- Fedora Billy Wilder
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- Le Démon des femmes Robert Aldrich

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