Fritz Lang
Du 4 janvier au 13 février 2023
C’est l’un des grands maîtres, un nom qui truste invariablement les classements des plus grands cinéastes de l’histoire, et l’incarnation même de l‘artiste qui traverse les âges - du muet au parlant, du noir et blanc à la couleur - et les frontières - Allemagne, États-Unis, France - avec la souveraineté et l’autorité propres aux génies. Né à Vienne, en Autriche, à la fin du XIXe siècle, Lang révolutionne le muet à force d’inventions formelles inouïes. Ses monumentales superproductions d’avant-guerre (Metropolis, Les Espions, Les Nibelungen) et l’éblouissant M le maudit fascinent les nazis, mais le réalisateur est déjà loin, à Hollywood, où, virtuose, il excelle rapidement dans tous les genres : western (L’Ange des maudits, Le Retour de Frank James), espionnage (Espions sur la Tamise, Chasse à l’homme) ou récits d’aventure (Moonfleet, Cape et poignard). C’est dans le cadre très codifié du film noir qu’il donne toute la mesure de son talent, enchaînant les chefs-d’œuvre sur une douzaine d’années : Furie, La Rue rouge, Le Secret derrière la porte, Règlement de comptes… Études au scalpel de la fatalité et des pulsions mauvaises, petits précis d’humanité, ses films sont des leçons. Des leçons morales, mais aussi et surtout de mise en scène (un cinéma « implacable » disait Claude Chabrol), qui influencent aujourd’hui encore les plus grands, et la grammaire même du septième art.