Après l'apocalypse : la suite

Le 14 octobre 2022

Les amateurs de cinéma bis le savent bien. Le succès du Mad Max de George Miller a engendré la production d'un certain nombre d'imitations, souvent bon marché, des aventures du « guerrier de la route ». De nombreux titres ont ainsi conjugué l'invention poétique déterminée par l'exigence de sublimer d'infernales contraintes budgétaires et la dimension allégorique qu'incarne un genre crépusculaire, la fin de l'Histoire et la peinture d'un monde en ruine devenant la figuration symbolique de l'agonie d'un certain cinéma populaire. Ce fut évidemment le cas en Italie. Jœ D'Amato a été un artisan infatigable du cinéma d'exploitation transalpin, inventeur d 'un érotisme à la fois exotique et angoissant avec sa série des Black Emanuelle notamment, peintre également d'une violence gore qui se mêlait parfois à la catégorie précédente. Ses films, en tout cas, témoignaient d'un style tout particulier. Il y eut, en effet, indiscutablement, une D'Amato's touch. Le Gladiateur du futur, qu'il réalisa en 1983 et signa Steve Benson, imagine un avenir où la violence est devenue une forme de spectacle audiovisuel. Un gladiateur moderne, vedette d'un show télévisé barbare, conduit, tout en étant traqué par d'acharnés tueurs, une poignée de mutants hors de la ville. Leur périple prend l'allure d'une odyssée épique, traversée de péripéties inattendues et brutales et d'adversaires sanguinaires comme ces moines aveugles guidés par un mutant télépathe.
Stryker, également réalisé en 1983, constitue un exemple philippin de la relecture opportuniste et mercantile des films de George Miller. Dans un avenir post nucléaire, la quête de l'eau, devenue un denrée rare est devenue un enjeu crucial. Une jeune femme, qui détient le secret d'une source cachée, est tourmentée par un méchant sans scrupule avant que Stryker, aventurier solitaire secondé par un groupe d'amazones, ne vienne à son secours. Tourné à l'île de Corregidor, dans les restes des bunkers de la seconde guerre mondiale, le film est signé du prolifique Cirio H. Santiago (plus de cent films à son actif).Il s'achève sur une inopinée et exaltante note poétique.

Jean-François Rauger

Cinéma bis

Le vendredi soir, c'est bis ! Des doubles programmes consacrés à des genres supposément mineurs : péplum, horreur, western italien, film d'arts martiaux, giallo, SF bon marché, délires érotiques, et mille autres formes cinématographiques subversives et insolentes, naïves et sophistiquées à la fois. Ou une poésie des extrêmes.

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